J’ai traité de cette affaire le 8 juin dernier. La thèse du suicide par noyade ne tient techniquement pas, au demeurant le communiqué du Procureur se contente d’indiquer que la noyade serait la cause la plus probable de la mort : ce n’est pas parce qu’on retrouve un corps dans l’eau que la victime s’est noyée… Les évêques ont donc raison de relancer judiciairement l’affaire. La vérité doit être faite sur ce qui est bien plus probablement un assassinat.
Les évêques du Cameroun ont entrepris une action judiciaire afin de rouvrir l’enquête sur la mort de Mgr Jean-Marie Benoît Bala, évêque de Bafia, dont le corps avait été retrouvé le 2 juin dans le fleuve Sanaga. Les évêques ont immédiatement affirmé que Mgr Bala avait été victime d’un homicide, démentant toute hypothèse de suicide. « Mgr Bala a été brutalement assassiné » dénonçait un communiqué de la Conférence épiscopale. Le 4 juillet, cependant, le Procureur général de la République a émis un communiqué dans lequel il affirmait considérer « la noyade comme la cause la plus probable de la mort de l’évêque ». Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala et président de la Conférence épiscopale du Cameroun, a réaffirmé que les évêques « ne sont pas satisfaits » par l’enquête jusqu’ici menée sur la mort de Mgr Bala. C’est pourquoi, a affirmé Mgr Kleda, la Conférence épiscopale a déposé plainte pour homicide, se constituant partie civile, « de manière à ce que la vérité soit établie ». Mgr Kleda a ajouté par ailleurs que sera également déposée une plainte contre des fonctionnaires de police, accusés d’avoir mal géré cette affaire. « Si Mgr Bala était mort noyé, de l’eau aurait été trouvée dans son corps [et nécessairement dans ses poumons, ce que l’autopsie n’a pas établi], ce qui n’a pas été le cas. En revanche, ont été trouvés différents signes clairs de violence » a déclaré l’archevêque. Le corps de Mgr Bala a été rendu par les autorités le 17 juillet et ses obsèques sont prévues pour le 2 août à Bafia.
Source : Agence Fides, 21 juillet