Hachette Jeunesse, Casterman… Les cas de “gommage” de tout affleurement chrétien dans les ouvrages destinés à la jeunesse se multiplient. En voici encore un qui remonte à 2010 et que nous a signalé, le 29 janvier dernier l’excellent Blog d’Yves Daoudal que je remercie d’avoir cité notre article sur Le Club des cinq.
Les livres de la Bibliothèque rose ont été allégés de leurs mots « compliqués », et « modernisés » afin de les rendre parfaitement conformes à la pensée unique antiraciste antisexiste laïque. On supprime donc toute allusion à la religion catholique qui aurait pu se glisser çà et là, apprend-on sur l’Observatoire de la christianophobie […] À une époque où on parle tellement de « liberté d’expression », il s’agit tout simplement de censure totalitaire, au nom d’un laïcisme de combat, désormais mâtiné de dhimmitude. En novembre 2010, j’avais évoqué dans Daoudal Hebdo le même traitement infligé à la Comtesse de Ségur, où c’est encore plus violent dans la mesure où il s’agit de livres ouvertement catholiques. Ci-après mon article de l’époque.
« Les éditions Max Milo ont réédité Pauvre Blaise de la Comtesse de Ségur. Un lecteur du Salon Beige a fait savoir par ce blog que deux chapitres du livre ont été supprimés : celui qui évoque la noyade d’un petit garçon, et celui qui raconte la première communion de Blaise. Cette information a été reprise ici et là, et un autre site, Enquête & Débat, a demandé à l’éditeur ce qu’il en était. Voici la réponse de la directrice éditoriale du secteur jeunesse des éditions Max Milo : Il serait dommage de s’affronter là où l’intention était d’apaiser. En prenant la décision, réfléchie, de supprimer les deux chapitres de Pauvre Blaise, celui qui raconte la noyade d’un enfant et celui de la première communion, notre démarche n’était ni de critiquer, ni de blâmer, ni de marquer notre réprobation face à des propos de dimension aussi religieuse que spirituelle. Notre volonté était plutôt de remettre ce texte, au sens moral élevé, dans les mains des enfants d’aujourd’hui en tentant de l’adapter à son contexte contemporain. En effet, la déferlante d’informations dramatiques que reçoivent les enfants aujourd’hui par les biais des médias multiples, ne leur permet pas toujours de gérer l’impact d’une telle violence. Souvent seuls chez eux, ou pas toujours bien accompagnés, ils ruminent ces drames dont ils se sentent souvent coupables et qu’ils aspirent à réparer. Le chapitre de la noyade serait donc venu s’ajouter à cette pile déjà conséquente. Il n’a pas de relation directe avec Jules et Blaise et nous nous sommes dit qu’il n’était peut-être pas indispensable d’ajouter un poids supplémentaire à la perception des souffrances des autres : les jeunes d’aujourd’hui portent déjà un solide fardeau. Pour ce qui est du chapitre de la communion, pas l’ombre d’une condamnation dans notre choix. Mais plutôt une volonté de donner une chance à ce texte d’entrer dans les écoles où un débat sur la religion, aurait pu mal évoluer et provoquer quelques dérives, s’il était reçu comme imposé. Plutôt que d’ouvrir sur la démonstration d’une cérémonie strictement catholique, nous nous sommes dit qu’il serait peut-être plus riche et plus large de laisser s’ouvrir le débat dans les classes : chaque élève, suivant sa confession, pourrait exprimer de quelle façon il trouve les outils pour se tenir debout face aux épreuves qu’il rencontre. Il y avait, évidemment, le risque d’en recevoir la critique. Mais, si cette critique doit renvoyer nos détracteurs au texte original et intégral de la Comtesse de Ségur, ce serait pour nous une belle victoire : celle d’avoir redonné son actualité à un récit à la valeur morale et de dimension universelle, en provoquant le désir de le lire et relire sous toutes ses formes d’adaptations et de parutions. Jeannine de Cardaillac, directrice éditoriale du secteur jeunesse chez Max Milo.
Les livres de la Comtesse de Ségur sont éminemment catholiques, et remarquablement catholiques. Aujourd’hui, la religion universelle est le prétendu antiracisme. Reprenons la démonstration de Mme de Cardaillac, en l’appliquant à un roman pour enfants qui aurait pour cadre l’antiracisme (il en existe beaucoup…) : Nous avons supprimé le chapitre sur le crime raciste, parce que les enfants sont confrontés à de nombreuses informations dramatiques, etc. Nous avons supprimé le chapitre final sur la grande réunion d’amitié de l’antiracisme laïque, pour donner une chance à ce texte d’entrer dans les écoles catholiques où un débat sur la laïcité pourrait mal évoluer, etc. Il n’est pas difficile d’imaginer le tollé qu’une telle lettre provoquerait. Les organisations antiracistes tempêteraient qu’il est inadmissible de supprimer le chapitre le plus dramatique, celui-là même qui souligne la nécessité du combat antiraciste, et le chapitre qui montre l’épanouissement festif de l’antiracisme. Mme de Cardaillac serait accusée de vouloir banaliser le racisme, tandis que nombre d’intellectuels viendraient à la télévision dénoncer le scandale qui consiste à censurer une œuvre littéraire, à trahir ainsi son auteur. Mais là, il ne se passe rien. Les éditions Max Milo peuvent en toute impunité censurer la Comtesse de Ségur, parce que tout est permis quand on s’en prend à la religion catholique. En outre, les arguments de Mme de Cardaillac tombent d’eux-mêmes tant ils sont controuvés. Les enfants d’aujourd’hui sont en effet confrontés à nombre d’informations dramatiques, et à un déluge de violences. Mais le chapitre sur la noyade n’ajoute en rien « à cette pile déjà conséquente », etc. Bien au contraire. Car il n’y a aucun voyeurisme, de la part de la Comtesse de Ségur, contrairement à ce que l’on voit à la télévision, et tout le chapitre vise à montrer comment on peut surmonter les manifestations aiguës de la souffrance de la perte d’un être cher, dans la foi qui apaise et apporte la perspective de la vraie vie. Il montre aussi le bienfait de la solidarité chrétienne dans l’épreuve. Enfin, si l’épisode « n’a pas de relation directe avec Jules et Blaise », il a une relation directe avec Hélène, qui est un personne clef du roman, au moins autant que Jules. Mais sans doute la gentille Hélène est-elle moins intéressante que le méchant Jules… Ce qui est vrai est que le chapitre sur la noyade est moins essentiel que celui… sur la première communion de Blaise. Car ce chapitre-là, le dernier avant la conclusion, est celui où tout se dénoue, où le comte et la comtesse deviennent vraiment chrétiens grâce à l’influence de Blaise, dont la première communion est une apothéose. La suppression de ce chapitre-là est donc une intolérable mutilation du livre. Mais il ne faut pas d’apothéose catholique pour donner une chance au livre d’entrer dans les écoles où un débat sur la religion pourrait mal évoluer et provoquer des dérives… Il faut donc laïciser la Comtesse de Ségur pour qu’elle puisse être lue à l’école laïque, et surtout… pour qu’elle ne choque pas les musulmans : la Comtesse de Ségur donne « des outils pour se tenir debout face aux épreuves », mais on ne veut pas les connaître, c’est à chaque enfant de trouver des outils « suivant sa confession »… Non seulement c’est scandaleux, mais c’est absurde. Car pour cela il ne suffit pas de supprimer deux chapitres. Il faudrait expurger tout le livre de ses références chrétiennes… ce qui est impossible. En bref, Mme de Cardaillac a supprimé ce qui la choquait le plus. Ce qui serait le plus susceptible d’attirer les enfants à la foi catholique. Tel est le travail d’édition en notre temps… »
Source : Le Blog d’Yves Daoudal, 29 janvier
Le magistral foutage de mouille de Jeannine de Cardaillac mérite tout de même quelques applaudissements. L’orthopédie morale y est ici poussée à un tel niveau subtilité et de mauvaise foi que les oreilles un peu exercées peuvent entendre les ricanements intérieurs qui grésillent aux virages de ses virgules.
C’est le naufrage : sauve qui peut !
Ainsi donc ces édifices ” Racines chrétiennes” “Culture française” ” religion catholique” ” Histoire de France” dont tout un chacun pensaient qu’ils étaient solidement implantés … s’écroulent tour à tour minés autant de l’intérieur que sournoisement sapés de l’extérieur.
Qu’est devenue l’Eglise de France qui assiste impavide à ce changement de société voire de “civilisation ?
Ne pas déplaire, semble être sa devise.
Nous voici revenus aux temps des catacombes , en pire car apparemment il n’y a plus de pasteurs en dehors de Celui qui est Là-haut.
Jeannine de Cardaillac fait preuve d’une hypocrisie époustouflante. Que de reptations verbales pour se justifier. A trop vouloir expliquer, elle n’explique rien mais démontre son étroitesse d’esprit et trahi un auteur qui pourrait siéger à l’académie si elle avait existé en son temps.
@Damien de Failly
Bien d’accord avec vous ; pour ces gens là gommer le christianisme c’est bien, critiquer l’Islam est intolérable.
Toute l’oligarchie s’est donné le mot : avec Jeannine courons vers la dhimmitude !
Lorsque j’étais dans l’enseignement public chaque classe avait une bibliothèque pleine de livres de la bibliothèque rose, de la bibliothèque verte, chaque élève empruntait chaque semaine le livre qu’il voulait, sans censure, les parents ne sont jamais intervenus pour supprimer un livre: s’il ne plait pas, on ne lit pas. Ces éditeurs qui chassent les traces de christianisme, cela est nouveau, ils devraient plutôt regarder vers les jeux vidéos là ils trouveraient une vraie violence et des accros, sans oublier les films pornos qu’une grande quantité de jeunes ont vus avant 12 ans selon les statistiques, cela ne semble pas être un sujet de discussion à l’école