Dans cet État central de l’Inde aux mains des extrémistes du Baratiya Janata Party (BJP), la petite minorité chrétienne (0,3 % d’une population forte de 73 millions d’habitants) constitue pour lui une telle menace qu’il faut prendre des mesures draconiennes pour empêcher les conversions d’hindous au christianisme… C’est grotesque. Et c’est, de plus, contraire à la Constitution de l’Inde où le droit à la conversion est reconnu.
Les protestations des minorités religieuses [chrétiennes et non chrétiennes] contre les amendements à la loi anti conversion augmentent dans l’État indien du Madhya Pradesh. Les modifications durcissent les peines prévues en matière d’interdiction de conversion et font des prêtres les « responsables » de ces conversions, ce qui en fait également les destinataires des peines. Les amendements, déjà approuvés par le gouvernement de l’État, conduit par le parti nationaliste Baratiya Janata Party, doivent maintenant être votés par le Parlement local avant de devenir exécutoires.
Ainsi que l’indique à Fides le Père Anand Muttungal, membre de la Commission d’État pour les Minorités du Madhya Pradesh, certaines organisations chrétiennes telles que la Isai Maha Sangh et d’autres associations de la société civile, en accord avec les représentants religieux et politiques, ont tracé une ligne d’action commune. Un comité mixte présentera dans ce cadre un mémorandum « pour la défense de la liberté de religion » au gouverneur. Des marches pacifiques de protestation seront organisées sur le territoire de tout l’État alors qu’un groupe d’avocats et de juges en retraite examinent les possibilités légales permettant de bloquer l’entrée en vigueur des amendements (…).
Les chrétiens, indique le Père Muttungal, organisent actuellement des rencontres pour approfondir le thème de la liberté de religion. Certaines organisations hindoues soutiennent la loi, affirmant que « de nombreuses conversions ont lieu dans l’État » alors que d’autres hindous sont conscients du fait que le projet de loi « va à l’encontre des droits fondamentaux garantis par la Constitution indienne ».
Sujit William, président du forum chrétien œcuménique Isai Maha Sangh, confirme à Fides « le grand effort d’unité au sein de la société civile afin de s’opposer au projet de loi. Les adhésions augmentent de jour en jour ».
Source : Agence Fides