Voici une information diffusée par France Bleu Berry assez surprenante. L’article est imprécis : évidemment qu’on ne peut pas enseigner une religion – c’est-à-dire faire du catéchisme – à des élèves de l’école publique, mais rien n’interdit de donner un enseignement sur une religion… De plus, cette dénonciation « anonyme » de ce professeur des écoles inconnu par un « collectif mystérieux de parents » est des plus suspecte. Devant un tel flou, la « suspension » même « provisoire » me semble précipitée voire abusive : il ne s’agit tout de même pas d’une suspicion de pédophilie… Attendons d’en savoir plus.
C’est une sanction très rare qui vient d’être imposée à un instituteur dans l’Indre. A Malicornay, un enseignant de primaire a été temporairement suspendu de ses fonctions. Il lui serait reproché d’avoir commis plusieurs entorses au principe de laïcité en enseignant des passages de la Bible. Ce professeur des écoles âgé d’une quarantaine d’années serait dans sa deuxième année d’enseignement au RPI (Regroupement pédagogique intercommunal) de Badecon-le-Pin, Chavin, Malicornay et Le Menoux. Il a été mis en cause via une lettre anonyme envoyée à l’inspection académique. Dans ce courrier, un mystérieux collectif de parents dénonce donc l’enseignement de passages de la Bible aux 25 élèves de CM1/CM2 au mépris du principe de laïcité. A la suite de cette lettre, une inspection a été diligentée et a conduit à la suspension sans préavis du professeur, sa classe a été confiée à une remplaçante. Cette suspension est pour l’instant provisoire mais demeure tout à fait exceptionnelle. Aux yeux de certains, comme François Broggi le maire de Badecon-le-Prin et président du RPI, elle paraît même disproportionnée. Selon lui, l’enseignant est très apprécié de la quasi-totalité de ses élèves et de leurs parents et même des élus. François Broggi déplore également que ni lui, ni son confrère maire de Malicornay, la commune ou exerce l’instituteur, n’aient été avisés de cette procédure. Enfin, le maire de Badecon s’étonne de ce signalement car, selon lui, l’instituteur aurait fait part de ses intentions dès le début d’année lors de la première réunion avec les parents d’élèves. Il n’empêche que l’étude de textes religieux est une démarche extrêmement sensible, le principe de laïcité exclut l’enseignement religieux au sein de l’école publique. Des passages de livres saints peuvent être étudiés, mais de manière très encadrée et en évitant tout prosélytisme. Du côté des syndicats, on reste donc prudent sur ce sujet sensible. De toute façon, l’affaire ne sera évoquée avec les services de l’Education nationale que lundi prochain en commission académique paritaire. Raphaël Tripon, co-secrétaire du Snuipp-FSU dans l’Indre admet que si les faits sont avérés l’instituteur doit être recadré. Il déplore en revanche une sanction exceptionnellement sévère qui, selon lui, ne viserait qu’à faire un exemple.
Source : France Bleu Berry, 2 mars (merci E. L. pour ce signalement)
Depuis le temps qu’on demande un enseignement laïc des religions, il faudra bien qu’on y vienne un jour, tant l’ignorance de tant et tant de gens (à la belle instruction par ailleurs) est faramineuse en matière de religion, y compris dans des professions à formation plutôt littéraire.
Combien de dizaines (de centaines ?) de journalistes – et du coup de milliers ou millions de lecteurs ou auditeurs – ont découvert récemment, pour ne parler que d’une petite chose assez périphérique – que l’église catholique utilisait pour sa liturgie un lectionnaire dominical, càd une liste de textes bibliques qui reviennent régulièrement selon un roulement sur trois années, et qui sont les mêmes sur la terre entière ? (à propos de la messe à laquelle a assisté M. Fillon à la Réunion et dont la péricope de l’évangile de ce dimanche-là portait sur Matthieu 18,21-35, celle du débiteur impitoyable).
Mais bien plus profondément, comme le signalait une contributrice de ce blogue il y a quelques jours, @Gilberte je crois, le manque de formation religieuse telle que nous l’avons connu il y a 50 ans encore, a des conséquences qui ne sont pas qu’intellectuelles, mais aussi culturelles, morales, sans parler de la sécularisation et de la misère spirituelle.
Faire croire à des enfants que l’on peut grandir en harmonie dans son corps, son esprit et son âme, sans se préoccuper à aucun moment de spiritualité est une monstruosité, une incroyable violence faite aux enfants.
Prétendre n’enseigner aucune religion aux enfants sous prétexte qu’ils choisiront seuls celle qu’ils voudront (ou aucune) lorsqu’ils seront adultes est une fumisterie aussi invraisemblable que le serait de ne pas parler à un enfant pour que, devenu adulte, il parle la langue de son choix. C’est au contraire, assurément la bonne manière pour qu’il n’en parle aucune et ne pense jamais !
Ma petite fille va au catéchisme, auparavant sa mère ne voulait pas, elle lui avait fait la leçon que “tout ça ça n’existait pas” mais curieusement elle a changeait d’idée et la inscrite au caté, et ma petite fille est incroyablement heureuse, prendre conscience du sacré a transformée sa manière d’appréhender la vie.
C’est insupportable, cette dictature d’une minorité. Comment peut-on agir à l’encontre de quelqu’un sur le fondement d’une lettre anonyme? Attitude très dangereuse pour la liberté et le respect de la personne, qu’a adoptée là l’académie poussée par les esprits plus haineux de la foi chrétienne plus qu’amoureux de la laïcité.
C’est le moment de prier pour cet instituteur au moment où nous prions pour la France.
Citer des passages de la bible (peut-être lors d’un cours de morale) semble répréhensible alors que conduire tout une classe dans une mosquée pour un cours sur l’islam (comme cela a été fait à plusieurs reprises) est parfaitement non seulement tolérable mais souhaitable ?
La France s’enfonce chaque jour un peu plus dans l’abîme.
Car à l’école laïque on apprend les 5 piliers de l’islam, il y a quelques passages dans le coran qui mériteraient pourtant d’être connus des instits concernant l’intolérance maladive de ses pratiquants!!!!!!!
J’admire le courage de l’association et la veulerie pour ne pas dire la lâcheté de l’Académie et des syndicats. Au fait en 40-45 certains avaient ce même courage pour dénoncer son voisin juif . Il ne serait en rien étonnant que le délateur soit un “coallahborateur”.
Vraiment monstrueux !
Avec les analyses ADN sur la lettre anonyme, la police pourrait s’activer à retrouver le corbeau pour le mettre en prison, c’est tout ce que mérite cet infâme minable.
Souhaitons que ce professeur retrouve rapidement son poste.
Hélas “Laïcité” veut dire aide aux musulmans donc ce malheureux professeur aurait due prendre des des hadith du coran?Donc un accident du travail?
Les enfants ont raconté ce qui leur a été enseigné, les parents ont-ils mal interprété ce qui a été dit? a-t-on voulu se débarrasser d’un instituteur pour des raisons politiques? L’école n’a pas pour mission d’enseigner une religion, mais elle a une mission de culture. Jusqu’au 19e siècle, la plupart des sujets d’expression artistique que l’on trouve dans les musées ou autres lieux publics concerne la mythologie grecque et latine et la religion chrétienne. C’est à dire que ces enfants devenus adultes seront incapables de comprendre les œuvres non-contemporaines s’ils n’appartiennent pas à un milieu favorisé intellectuellement. Une professeure d’histoire de l’art me faisait part de la difficulté de faire découvrir un tableau à des enfants qui ne connaissent pas les grands épisodes de la bible, on n’avait pas ce problème il y a peu
L’Académie est allée plutôt trop vite, manquant de prudence et pas très futée : elle pouvait faire sortir le loup du bois de plusieurs façons, ou arrêter le feu de la calomnie :
– en parler déjà aux maires concernés pour connaître ce professeur sur le terrain. l’Académie connaît surtout un dossier papier ou “dématérialisé”, et le filtrage par inspection, sauf que ce professeur en était à sa 2ème année.
– faire une enquête auprès des parents en les réunissant à l’école et les interroger en mettant les pieds dans le plat et en observant les réactions. Les personnes virulentes pourraient alors être considérées comme suspectes d’être le “corbeau”, leur demander leur avis sur ce professeur, car de temps à autre il y a bien des relations professeur-parents d’élèves, même informelles.
– interroger les enfants, en leur montrant des tableaux,(ou toute une collection de tableaux et se les faire expliquer par les enfants), les passages qu’ils ont étudié avec ce professeur, et leur demander si ce qu’il ont appris leur ont permis de mieux comprendre ? pour leur demander si ce qu’enseigne ce professeur les intéresse. Puisque dans l’un des post ci-dessus, c’est bien l’ignorance en la matière qui rend la culture et la compréhension des œuvres, difficiles, voire inutiles ou perte de temps, car il doit enseigner ce qui devrait être déjà su.
Si le professeur s’est permis d’utiliser ce parcours, c’était très probablement dans ce but.
Il faut être idéologue athée activiste pour cafarder le contraire, d’autant plus que le professeur a agit en toute transparence (contrairement au corbeau) en annonçant son projet aux parents d’élèves qui ont accepté.
Tout cela prouve que l’Académie a agi sans réfléchir, elle a été piégée, a piégé un professeur qui lui n’a piégé personne.
La réaction de l’Académie est aussi indigne que celle du corbeau auteur de cette lettre anonyme. Comme tout fini par se savoir, j’espère que nous aurons bientôt des nouvelles.