Je viens de lire un article qui ne manque pas d’intérêt sur NewsTV, un blogue que je ne connaissais pas et qui se définit lui-même comme faisant partie du réseau Newsly composé de « médias présentant des actualités et des dossiers sur différentes thématiques. Chaque média du réseau met en avant des news et des infos pertinentes pour vous proposer le meilleur du web chaque jour. L’équipe est composée de plusieurs professionnels du web et du journalisme ainsi que de rédacteurs freelances ». Ces blogues sont la propriété de la société Sasu Diginov dont le siège est à Toulouse, et qui ne compte qu’un seul associé, Marc De Zordo.
NewsTV a donc consacré un article le 24 août, à la démolition de l’église d’Asnan, commune qui ne compte que 129 habitants – c’est dire que son budget est minuscule alors que la restauration de cette église aurait coûté 1,5 million d’€ au bas mot… Wikipedia nous en dit un peu plus sur cette église qui vient d’être détruite : « L’église moderne d’Asnan (1874-2018) : la construction d’une nouvelle église avait été décidée en 1869. Consacrée en 1874, cette église s’élevait rue de Tannay, à l’emplacement de plusieurs maisons détruites par un incendie en 1868. De style néo-gothique, détaché de l’architecture vernaculaire et traditionnelle du Nivernais, l’édifice répondait au principe des édifices publics de la Troisième République, conçus selon des modèles standardisés. Église à nef unique, l’édifice non orienté se terminait par un transept et un chevet à pans coupés. Dès 1877 l’édifice présentait d’importantes malfaçons au niveau du gros œuvre et de la charpente. À la fin du XIXe siècle et tout au long du XXe siècle, la commune en a assuré l’entretien et les réparations. Malgré ces travaux, l’édifice a continué à se dégrader. Non protégée au titre des monuments historiques, frappée d’un arrêté de péril à l’automne 2013 et désaffectée par le diocèse de Nevers, l’église est en cours de démolition en 2018. » Je comprends et je partage l’émotion d’habitants de la commune et le mécontentement qu’ils ont manifesté envers la décision du conseil municipal, prise le 7 mai 2017, de détruire un bâtiment dangereux et qui ne servait plus au culte depuis des années. C’est triste mais, raisonnablement, que faire d’autre ?
Jadis, les églises de nos villages appartenaient aux paroisses, après avoir été généreusement construites ou financées par plusieurs générations de paroissiens. Elles ont ensuite été nationalisées par l’État au cours de la Révolution française, processus confirmé par les lois de 1905. Pourtant, aujourd’hui, les autorités publiques propriétaires de ces bâtiments se passent dans de nombreux cas d’en assumer les coûts d’entretien ou de réfection.
Dans le département de la Nièvre (58), les habitants du petit village d’Asnan en ont fait les frais. À force de retarder travaux, restaurations et solutions définitives, le chantier nécessaire devenait de plus en plus cher. Sous prétexte d’impossibilité à le financer, la mairie a opté pour la destruction pure et simple de l’édifice du XIXe siècle, qui était sans doute le plus beau bâtiment de la commune quoique non classé au répertoire des Monuments historiques et malheureusement bâti à l’économie dès le départ, avec d’importantes avaries de construction. Bien sûr, la possibilité de donner la propriété (ou de la vendre à un euro symbolique) à une communauté monastique par exemple n’a pas vraiment été étudiée, alors que cela aurait pu contribuer à redynamiser la localité. Le diocèse de Nevers est aussi responsable de la destruction, en raison de la désaffectation qu’il a actée de l’édifice.
Les images sont assez spectaculaires. Ces choses-là ne se voient pas tous les jours. Il est important de les visionner pour se rendre compte d’une tendance qui s’accroît en ce XXIe siècle. Comme la plupart des villageois d’Asnan considèrent que sans église leur village ne serait plus un village, les tensions s’exacerbent. À tel point qu’une pelleteuse laissée une nuit sur le chantier de la destruction a été incendiée. Cette actualité est une très mauvaise publicité pour la commune de 129 habitants, située dans l’un des départements les plus déprimés de France.
Pour l’entretien et la rénovation de mosquées il y a de l’argent à profusion, mais pour les églises fragilisées, point ! A-t-on jamais vu une mosquée démolie en France ?