L’accord secret signé entre le Saint-Siège et la Chine communiste le 22 septembre 2018, ne doit pas être jugé sur ses intentions mais sur ses résultats. Ces derniers sont, pour l’heure, majoritairement désastreux. Loin d’avoir comme certains l’espéraient et d’autres voulaient nous en convaincre, desserré l’étreinte communiste sur les catholiques de Chine, cet accord l’a resserrée. Depuis la signature, la persécution s’est amplifiée. Dans un commentaire du 13 novembre dernier, le Père Bernardo Cervellera, directeur d’AsiaNews, organe de presse officiel de l’Institut pontifical pour les Missions étrangères (PIME) de Rome, révèle le désastre en cours dans le diocèse de Mindong… Voici la traduction de ce commentaire.
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Mgr Vincent Guo Xijin, évêque clandestin, auxiliaire de Mindong (Fujian), est harcelé par les fonctionnaires de la sécurité publique qui veulent le forcer à adhérer à une « Église indépendante » en échange d’une reconnaissance par le gouvernement.
Le Président Xi Jinping a décidé qu’une « Église indépendante » soumise au Parti communiste chinois, est la condition pour les catholiques de vivre en Chine. Pour les catholiques clandestins, une Église « indépendante » est inacceptable étant donné que l’intention du Parti est que cette « indépendance » soit une séparation du Saint-Siège et de l’Église universelle. Depuis des mois les autorités du Fujian exercent pressions, chantages et menaces sur les prêtres pour les pousser à signer cette adhésion en échange d’une reconnaissance gouvernementale sans laquelle il leur est interdit d’exercer leur ministère.
Depuis le 9 novembre dernier, Mgr Guo, âgé de 61 ans, est placé sous la surveillance de deux gardes de la sécurité publique. Tous les jours et tout au long du jour à intervalles réguliers, différentes personnes lui rendent visite à son quartier général de Luojiang pour le convaincre de signer son adhésion à la politique du Parti.
Le Parti entend aussi que l’évêque assiste à une réunion du clergé « indépendant » du Fujian, qui se déroule à Xiamen, dès qu’il aura signé. La réunion durera jusqu’au 15 novembre. L’idée du Parti est de montrer la soumission de Mgr Guo afin d’affaiblir la résistance des prêtres clandestins qui constituent la majorité du clergé du diocèse.
Toutefois, Mgr Guo refuse de se rendre à Xiamen. Hier matin [12 novembre], on l’a mis dans une voiture pour le conduire à Xiamen mais en raison de l’opposition de l’évêque, la police a alors décidé de le conduire à Ningde pour le soumettre à de nouvelles tactiques de persuasion. Finalement, dans la soirée, on l’a conduit à la nouvelle curie de l’évêque officiel, Mgr Zhan Silu. Selon des sources locales, la police « espère que Zhan le convaincra de signer ».
Cet après-midi [13 novembre], Mgr Guo s’est échappé de la curie de Ningde et est rentré chez lui à Lujiang. Ses proches sont convaincus que la police viendra l’y chercher bientôt.
Mgr Vincent Guo Xijin est une des “victimes” de l’accord Chine-Vatican qui a fait du diocèse de Mindong une espèce de “projet pilote” pour l’application de l’accord. Mgr Guo fut l’évêque de ce diocèse, reconnu par le Saint-Siège mais pas par le gouvernement.
Le diocèse de Mindong comptait plus de 90 000 catholiques dont 80 000 appartiennent à l’Église non officielle, une communauté servie par 57 prêtres, 200 religieuses, 300 laïcs consacrés et des centaines de catéchistes laïcs. Les prêtres de la communauté officielle sont au nombre de 12.
À la suite de l’accord entre la Chine et le Vatican et la levée de l’excommunication qui frappait Mgr Vincent Zhan Silu, l’évêque officiel, à la demande du pape François [Mgr Guo] a accepté d’être rétrogradé évêque auxiliaire pour laisser le siège à Mgr Zhan.
Mgr Guo n’est toujours pas reconnu par le gouvernement car il entend de lui qu’il signe l’accord sur une « Église indépendante ». Mais l’évêque s’y refuse en solidarité avec les nombreux prêtres qui sont persécutés.
Le diocèse semble déchiré par la souffrance et la confusion : plusieurs dizaines de prêtres cédant à la pression ou par amour du ministère, ont accepté de signer leur adhésion à une « Église indépendante », mais ils sont critiqués par les fidèles.
Un catholique de Mindong a confié à AsiaNews que Mgr Guo est « très fatigué » mais qu’on espère que tous les chrétiens dans le monde prieront pour lui.
Source : AsiaNews, 13 novembre 2019.
Je prie pour les catholiques chinois entre autres persécutés pour leur Foi au Catholicisme ! Merci à vous de montrer votre détermination à rester indépendant du communisme. Que la Sainte Vierge, St Joseph vous protègent et vous aident à rester ferme dans votre Foi et dans votre vouloir à rester fidèle.
Comment le pape peut-il encourager des évêques,prêtres et fidèles à adhérer à une fausse Eglise séparée de Rome ?
Le Vénérable pape Pie XII est encore trop souvent présenté comme le pape d’Hitler alors que nous savons qu’il n’en n’est rien,dans le cas présent il s’agit certainement d’une erreur diplomatique,François est prompt à accuser le clergé mais bien lent à reconnaitre ses erreurs et à dénoncer fermement ces atteintes à la liberté religieuse en Chine communiste.
Le pape Pie VI a payé de sa vie son refus de la constitution civile du clergé,il mériterait d’être inscrit au catalogue des saints Martyrs, tout comme les prêtres et fidèles demeurés attachés à l’Eglise Romaine dans les années noires de la révolution de 1789,le roi Louis XVI est également à considérer comme martyr de la foi!