L’artiste Anna von Hausswolff, dont les créations proches du satanisme ont été empêchées par les fidèles à Nantes (d’abord à St Clément puis Notre-Dame de Bon Port) et dans une église catholique à Paris – elle s’est produite au temple protestant de l’Etoile – a aussi été contestée à Bruxelles où elle a pu jouer dans l’église de l’ordre des Dominicains, mais sous protection policière, avec des manifestants en train de prier dehors en réparation du sacrilège commis.
“Les deux prestations de la chanteuse et organiste Anna von Hausswolff se sont déroulées lundi soir à guichets fermés et sous surveillance policière dans l’église des Dominicains, tandis qu’une trentaine de personnes se sont rassemblées devant l’édifice en signe de protestation.
Ces manifestants ont entonné des chants religieux, pour certains à genoux, tenus à distance de l’entrée de l’église par un cordon policier.
Les Dominicains avaient décidé de maintenir ce concert malgré les menaces. « Nous n’acceptons pas ce genre de diktat », avait déclaré l’un des Dominicains, Ignace Berten, à propos « des dizaines de mails » reçus par sa communauté pour dénoncer l’organisation de ce concert dans un édifice religieux“.
Néanmoins en Belgique, l’Eglise catholique est reconnue par concordat et ses desservants payés par le ministère de la Justice sur la base des barèmes de la fonction publique; elle est donc un service public comme un autre – ce qui n’est pas du tout le cas de la France où au contraire, la loi et les documents de la CEF qui encadrent l’expression artistique dans les églises s’opposent fermement à ce que les lieux de culte soient considérés comme des salles de concerts, et en général à ce que des oeuvres qui ne sont pas religieuses y soient accueillies.
Les élus de la République qui signent des tribunes et font des menaces pour forcer l’Eglise et les fidèles à accepter n’importe quoi dans les églises au motif qu’elles sont rénovées avec l’argent du contribuable – Notre-Dame de Bon Port à Nantes vient de connaître d’importants travaux de couverture, maçonnerie, voûtes pour en restaurer l’étanchéité, le clos et le couvert – feraient bien de relire la loi de 1905 à laquelle ils semblent si attachés.