Un acte odieux mais qui ajoute à notre conviction qu’avec la Chine, l’Inde est devenue le pays le plus persécuteur de chrétiens depuis l’arrivée aux affaires du Bharatiya Janata Party (BJP).
De jeunes activistes du groupe Yuva Sena – organisation de la jeunesse du parti nationaliste hindoue Shiv Sena – ont perpétré des actes de vandalisme dans les bureaux de la Holy Cross High School, lycée pour filles de la ville de Kolhâpur, dans le sud de l’État du Mahārāshtra. Selon ce qu’indique à l’Agence Fides la direction de l’école, gérée par la congrégation des Sœurs de la Croix de Chavanod, l’incident a eu lieu vers 13 h 30 locales le 22 janvier, pendant les cours. Un groupe d’une vingtaine de militants violents a fait irruption dans les bureaux de l’école, endommageant les meubles et les ordinateurs. « Ils sont entrés de force sur le campus, éludant la surveillance, en hurlant des slogans contre la direction de l’école. Ils ont saccagé les bureaux pendant que les religieuses, apeurées et désorientées, les élèves et les enseignants ont assisté, ahuris et impuissants » a déclaré à Fides Sœur Bharati, directrice de l’école primaire. « Ils ont commencé à maltraiter les membres de l’équipe. Lorsque je leur ai demandé de conserver leur calme et de discuter de la question d’une manière pacifique, ils ont commencé à dévaster les bureaux, endommageant également les objets religieux, comme les statues et les croix qui se trouvaient dans la pièce » raconte Sœur Bharati. « L’attaque a été si soudaine et si atroce que les élèves des petites classes tremblaient de peur et se trouvent encore en état de choc. Nous n’avons rien pu faire, sinon observer, immobiles et apeurés, les actes de vandalisme » a ajouté la religieuse. Après le dépôt d’une plainte des religieuses, la police de Kolhâpur a identifié et procédé à l’arrestation de deux personnes alors que 18 autres sont toujours recherchées. L’école demeurera fermée jusqu’à l’arrestation des malfaiteurs et tant que ne sera pas fournie une surveillance adéquate à l’institut. Les chrétiens de Kolhâpur et les parents d’élèves ont organisé des protestations et envoyé un mémorandum à la police en demandant que soient protégées les institutions et les églises chrétiennes de la ville. « Nous condamnons l’acte de vandalisme mais aussi l’assemblée des membres de Shiv Sena qui, au niveau de l’État, a appuyé les militants violents. Nous sommes préoccupés par la sécurité de nos filles » déclarent les parents d’élèves dans leur document. L’Évêque de Pune, Mgr Thomas Dabre, a fait part de son « mécontentement » et de sa « préoccupation » suite à l’incident. « Toutes les institutions gérées par l’Église ont pour but d’être au service de la population, en particulier des pauvres et des marginalisés. Nous sommes aux côtés de nos sœurs de la Holy Cross High School et nous leur offrons notre soutien plein et entier » a déclaré l’évêque. Mgr Peter Machado, archevêque de Bangalore, a, lui aussi, condamné cet acte de vandalisme, affirmant que des questions relatives à l’extrémisme hindou seront discutées lors de l’assemblée de la Conférence épiscopale indienne en cours à Bangalore. L’Église catholique gère en Inde plus de 50 000 instituts d’instruction dont 400 collèges, 6 universités et 6 écoles de médecine réalisant leur mission éducative avec le plus grand sérieux, et qui sont appréciés par les institutions et la majorité de la population.
Source : Agence Fides, 24 janvier
Mise à jour : 25 janvier, 16 h 20. Une précision qui n’est pas sans intérêt : la majorité des élèves sont des hindous… nous précise AsiaNews aujourd’hui…
Même si les personnes, soeurs et élèves, ont été épargnées, cette sauvagerie destructrice du matériel révèle l’ampleur de la haine des chrétiens dans ce pays.