Une de plus…
[…] Le 6 mai, des autorités locales ont perquisitionné une église catholique du diocèse de Yujiang dans la province du Jiangxi au sud-est de la Chine. D’après des fidèles, pour échapper à la persécution et la surveillance, l’église s’était installée dans un village de montagne isolé et s’était donné l’apparence d’une salle ancestrale ordinaire, c’est-à-dire d’un temple traditionnel chinois dédié aux membres décédés de la famille. Cependant, malgré leurs tentatives, les croyants n’ont pas échappé aux serres du Parti communiste chinois (PCC).
Aucun fidèle de l’église n’était présent au moment du raid, et tous les symboles religieux qui se trouvaient à l’intérieur du lieu ont été malicieusement fracassés et détruits. « À notre arrivée, nous avons découvert que le crucifix qui se trouvait sur le mur avant avait été démantelé et jeté dans un fossé à l’extérieur, sur une montagne voisine. Les tableaux sacrés qui étaient accrochés de part et d’autre du mur avaient été brisés et traînaient à même le sol. Même le monogramme de Jésus-Christ et la croix apposés à l’avant de l’autel ont été enlevés », a relaté un fidèle qui a requis l’anonymat, en se remémorant ce qu’il avait vu après le saccage. Le 13 mai, les autorités ont mené une nouvelle fouille illégale dans l’église. Ils ont également fait une descente dans un petit bâtiment à deux étages, contigu à l’église et ont saisi tous les souvenirs catholiques qui s’y trouvaient. Un slogan « Renforcer la gestion des lieux religieux et résister résolument à l’infiltration des xie jiao [enseignements “hétérodoxes”] » a été inscrit sur le mur extérieur de l’église. Après le saccage de l’église, les autorités ont interdit aux fidèles d’y célébrer des messes et ont menacé d’arrêter le prêtre et de démolir l’église s’ils leur désobéissaient.
Le PCC ne ménage aucun effort pour exercer un contrôle total sur les églises dirigées par des objecteurs de conscience qui refusent d’adhérer à l’Association patriotique des catholiques chinois : que ce soit à travers le harcèlement et des menaces en permanence ou l’arrestation des membres du clergé, dans l’espoir que sans évêques et prêtres, les églises s’effondreraient et les croyants finiraient par se disperser. Pour éviter ce scénario, les croyants demandent aux prêtres de ne pas prendre le risque de se présenter dans les lieux de culte. « Ce serait un moindre mal que nous soyons arrêtés, mais nous devons absolument protéger les prêtres », ont déclaré certains croyants âgés.
Source : Bitter Winter (service en français), 8 juillet 2019.