La Gambie est un petit pays de l’Afrique de l’Ouest, et même le plus petit pays du continent puisqu’il ne compte que 11 300 km2 – soit un peu plus que le département de la Gironde mais huit fois moins que celui de la Guyane… En 1965, ce pays obtient son indépendance du Royaume-Uni. On y compte environ 2 millions d’habitants à 92 % musulmans ; les chrétiens font à peu près le reste… Le deuxième chef d’État du pays, Yahya Ahmed, issu d’un coup d’État, décrète le 12 décembre 2015 que la Gambie était désormais un État islamique : « Le destin de la Gambie est désormais entre les mains d’Allah Tout-Puissant. À dater de ce jour, la Gambie est un État islamique ». Islamique mais très pauvre, sans autosuffisance alimentaire : un tiers de la population vit sous le seuil international de pauvreté avec 1,25 US$ par jour. La Toute-Puissance d’Allah a ses limites. Yahya Ahmed est chassé du pouvoir en janvier 2017. Le nouveau Président élu, Adama Barrow, déclare lors de son premier discours officiel « que le nom officiel du pays ne comportera plus le qualificatif d’islamique ». C’est une satisfaction pour les chrétiens qui savent, d’expérience – que tout régime islamique est attentatoire à leurs droits civiques et religieux. Une nouvelle Constitution étant en cours de rédaction, et ayant éprouvé des limitations à leurs libertés religieuses, les chrétiens de Gambie – catholiques, anglicans, méthodistes – viennent de prendre une courageuse initiative dans le cadre de leur organisation commune le Christian Council of the Gambia (CCG) : ils exigent que dans le préambule de la nouvelle Constitution figure de manière explicite que la Gambie est un « État laïc »…
Source : Vatican News, 17 décembre 2019.