Malgré les dénégations du gouvernement indien face aux critiques internationales qui s’accumulent contre lui en raison du développement de la persécution et de la discrimination contre les minorités religieuses, et notamment contre les chrétiens, certains chiffres officiels que produit ce même gouvernement montrent que le taux de chômage des hommes chrétiens est plus haut que celui des hommes de toutes les autres religions…
Les chrétiens indiens sont parmi les derniers en ce qui concerne le développement humain au sein de la société indienne. Le taux de chômage des hommes chrétiens indiens au sein des zones rurales et urbaines est en effet supérieur à celui des hommes des autres religions de l’ensemble du pays. C’est ce qu’affirment les données fournies par le gouvernement indien. Le ministre fédéral chargé des Minorités religieuses, Mukhtar Abbas Naqvi, a présenté les données en question devant la chambre basse du Parlement indien [Lok Sabha], en réponse à une question posée par Prasun Banerjee, membre du Parlement élu du All India Trinamool Congress. Le parlementaire a demandé à ce que lui soient fournies des données mises à jour concernant le taux de chômage prévalent dans les communautés des minorités religieuses.
Mukhtar Abbas Naqvi a cité les données du sondage périodique sur la force de travail (Periodic Labour Force Survey, PLFS) relatives à la période 2017-2018. Le sondage en question a été conduit en 2017 par le Bureau national des enquêtes sur échantillon (National Sample Survey Office, NSSO) en tant qu’enquête nationale sur le monde du travail. Selon le rapport, le taux de chômage parmi les chrétiens était de 6,9 % dans les zones rurales et de 8,8 % dans les zones urbaines soit plus élevé que celui des hommes appartenant à d’autres communautés religieuses […]John Dayal, journaliste et intellectuel catholique rappelle à l’Agence Fides que « le Premier ministre nationaliste Narendra Modi, dans le cadre de son premier mandat (2014-2019), était opposé à la concession des droits et du statut de caste reconnue aux dalits chrétiens et qu’il a exclu ladite communauté des bourses d’étude ». Cependant, indique-t-il, « même la United Progressive Alliance (UPA), coalition de partis politiques de centre-gauche s’étant formée après les élections législatives de 2004, a pratiqué la même politique envers les chrétiens. Dans l’imaginaire collectif, la communauté chrétienne en Inde demeure « propriétaire de riches plantations au Kerala ou est identifiée avec les infirmières et les travailleuses des villes de Goa et Mumbai. Personne ne se souvient et ne reconnaît les dalits, les membres des populations tribales ou encore les mineurs » indique John Dayal.
Source : Agence Fides, 2 juillet 2019.