L’assaut mené par des milliers de partisans du Hach Al-Chaabi, coalition de milices chiites pro-iraniennes, contre l’ambassade des États-Unis à Bagdad, évidemment encouragé par le gouvernement de la République islamique d’Iran, fut évidemment une flagrante violation du principe reconnu de l’inviolabilité des représentations diplomatiques. La réaction des États-Unis était inévitable. Leur bombardement de l’aéroport de Bagdad ce matin, visait, sans l’ombre d’un doute, à donner un signal fort à l’Iran : il a notamment coûté la vie au général Qassem Soleimani, patron des Gardiens de la Révolution – arme redoutable entre les mains du régime des mollahs de Téhéran – qui n’était pas en visite touristique de la capitale irakienne… Les milices chiites pro-iraniennes engagées contre l’État Islamique sunnite en Iran, n’ont pas rendu au pouvoir de Bagdad le contrôle des territoires conquis et ils s’y conduisent, envers les chrétiens de la plaine de Ninive, à l’instar de l’État Islamique… Les chrétiens irakiens ont donc tout à craindre de la montée de la tension entre les États-Unis et l’Iran dans leur pays.
Un chrétien à déclaré à International Christian Concern (ICC) : « Je sais que toute action entraîne une réaction. Il y aura des conséquences politiques à cet incident, et elles se dérouleront en Irak ». Un autre chrétien a précisé à ICC : « Cela aurait dû être fait depuis des années. Je sais que les États-Unis ont longtemps attendu d’avoir une bonne raison de les cibler […] Il faut considérer l’énorme arsenal dont disposent ces milices […] La milice [Hach Al-Chaabi] va vouloir se venger et cela fera de nouvelles victimes innocentes ». Un autre chrétien, ancien membre d’une milice soutenu par l’Iran, a fait ce commentaire : « Je m’attends à une dure réaction de la partie iranienne ». Un autre chrétien a ajouté : « Dieu pardonnera au pécheur s’il se repent, mais ceux qui persévèrent à faire du mal aux autres, auront le même sort [que Qasem Soleimani et les autres victimes de la frappe des États-Unis]. C’est parce que toutes ces milices font du mal aux gens et en ont déplacés des centaines de milliers dans la région, que les États-Unis ont désormais décidé de les stopper ». Chez les chrétiens qui ont dû supporter le poids de l’agression de ces milices, les conséquences de ces attaques provoquent des émotions mitigées, mais la plupart sont inquiets de ce que l’avenir leur réserve pour ne rien dire de leurs angoisses sur le chaos qui s’est installé dans leur pays…
Source : International Christian Concern, 3 janvier 2020.