La dénonciation de cet évêque rejoint celle de nombreux autres : tous font le constat de l’absence de coordination entre les services de sécurité des États de la Fédération nigériane, et certains évoquent des intentions malveillantes envers les chrétiens au plus haut sommet de l’État…
« Des êtres humains sont massacrés régulièrement par des terroristes qui semblent désormais avoir pris pour cible les chrétiens. La sécurité de la vie et des propriétés ne peut plus être garantie au Nigéria » a affirmé Mgr Paulinus Chukwuemeka Ezeokafor, évêque d’Awka, dans l’État d’Anambra, au sud du Nigéria. L’évêque a lancé un appel afin que soient renforcés les organes de sécurité locaux et étatiques. Il a également souligné qu’existent des incohérences entre les différentes appareils de sécurité locaux, remarquant par exemple comment deux prêtres du diocèse d’Awka ont été enlevés dans l’État d’Ondo avant d’être sauvés en ayant recours aux services de sécurité de l’État d’Anambra. Cet État, a encore souligné l’Évêque, est relativement sûr par rapport aux autres États de la Fédération. Selon Mgr Ezeokafor, le gouvernement fédéral devrait soutenir les organisations de sécurité locales comme l’opération Amotekun (Léopard) instituée le 9 janvier de cette année par les gouverneurs de six Etats du sud-ouest du Nigéria (Lagos, Oyo, Ogun, Ondo, Osun et Ekiti) afin de coordonner leurs appareils de sécurité respectifs. La prise de position de Mgr Ezeokafor n’est que la dernière en date partant des évêques qui dénoncent les violences, en particulier à l’encontre des chrétiens, en demandant aux autorités, fédérales et locales, de garantir la sécurité de tous. Aux obsèques du séminariste enlevé puis tué, du grand séminaire du Bon Pasteur de Kakau, dans l’État de Kaduna, au nord-ouest du Nigéria, Mgr Matthew Hassan Kukah, évêque de Sokoto, avait adressé un dur acte d’accusation envers Président Muhammadu Buhari qui avait été élu sur la base de sa promesse de rétablir la sécurité dans le pays. Mgr Kukah a contesté non seulement l’insécurité régnant au Nigéria mais aussi les politiques qui ont approfondi les divisions ethniques et religieuses entre le nord et le sud du pays.
Source : Agence Fides, 18 février 2020.