Je n’apprends qu’aujourd’hui, grâce à l’obligeance d’un lecteur (merci P. L.), des actes graves commis en avril 2018 en Nouvelle-Calédonie, dans la chapelle Saint-Pierre-Chanel de Ducos. Effraction, vol, vandalisme, profanation… Rien n’aura été épargné à cette chapelle qui est régulièrement la cible de vols et de vandalisme. Voici quelques extraits de l’article du quotidien Les Nouvelles Calédoniennes, qui raconte l’audience du tribunal au cours de laquelle le jeune délinquant a été condamné à un an de prison…
Avait-il simplement des arguments pour se défendre des faits que la justice lui reproche : le cambriolage de la chapelle Saint-Pierre-Chanel, située rue de Papeete, à Ducos, en avril dernier. On devine chez Gabriel un peu de honte. « On ne s’attaque pas aux lieux de culte », tonne le procureur de la République, Richard Dutot. À l’époque, la chapelle […] subissait de nombreuses visites nocturnes. Quatre en moins d’un an. « Je ne comprends plus les jeunes. Il n’y a aucun respect », avait déclaré, résigné, Tutaane Sivi, à la tête du comité de gestion de la chapelle. Gabriel avait causé d’importants dégâts à l’édifice. Il avait fracassé les vitres et les portes d’accès à la salle du culte et de la sacristie avec une barre à mine, renversé le contenu des armoires, saccagé les bureaux… « Tout était sens dessus dessous », raconte la présidente du tribunal, Évelyne Camerlynck. « Il a tout renversé sur son passage, les hosties, les livres… », complète le ministère public. Gabriel avait également volé l’argent de la quête, quelques pièces tout au plus. Et emporté avec lui une quinzaine de bouteilles de… vin de messe. « Il avait juste envie de boire un coup », ironise sans sourire la présidente. Gabriel n’a toujours pas dit un mot. Il se remet à mâcher sa chemise. Le procureur comprend qu’il n’aura pas plus d’explications. « La liberté de croyance doit être respectée quelle que soit la religion », dit-il. Il requiert une année d’enfermement. Le tribunal part délibérer. Un instant plus tard, les réquisitions sont suivies à la lettre : Gabriel est condamné à un an de prison ferme avec mandat de dépôt. « C’est grave de s’en prendre à un lieu de culte », conclut la juge. Le jeune homme ne réagit pas et rejoint sa cellule du palais de justice.
Source : Les Nouvelles Calédoniennes, 28 (?) janvier 2019.