Hier, le quotidien régional Ouest-France a mis en ligne un article sur l’affaire de Ploërmel. Il fallait bien en parler, hélas, mais comment en parler ? Ouest-France a choisi un mode proche de la désinformation. Jugez-en par le titre du papier : « Pologne. Une pétition en ligne contre le retrait de la croix de Ploërmel ». Lisant cet article, j’avais cru, naïf que je suis, qu’une pétition avait été lancée… en Pologne. C’est d’ailleurs ce qu’un raccourci rédactionnel laissait entendre : « Désormais, des Polonais s’offusquent de cette décision. Une pétition, lancée sur le site Web CitizenGo il y a quatre jours [… a réuni] 39 000 signatures ». On comprend que 39 000 polonais ont signé la pétition…
La pétition de CitizenGO a été lancée… en France le lundi 30 octobre au matin. Le soir même 7 000 Français l’avait signée (vous pouvez continuer à la signer ici ! à 16 h aujourd’hui, plus de 51 000 personnes l’ont déjà fait…). Mardi 31 octobre, l’initiateur de cette pétition a informé sa collègue polonaise de CitizenGO de la mise en ligne. Elle l’a, à son tour, adaptée en polonais, puis l’a mise en ligne de son côté. Hier, jeudi 2 novembre, le nombre des signataires avait atteint les 40 000 ! Pas de doute que de nombreux Polonais l’ont signée, mais cette pétition est d’origine française et a été signée par de très nombreux Français. Pourquoi donc laisser entendre que c’est une affaire polono-polonaise ? Pourquoi ne pas donner le lien vers le site de la pétition de CitizenGO et pourquoi n’avoir pas avoir repris « l’argumentation serrée » du rédacteur de la pétition, que j’avais signalée ici en vous invitant à la signer ? Curieux, n’est-il pas ?
Source : Ouest-France, 2 novembre