J’ai amplement rendu compte des événements tragiques qui se sont déroulés à Alindao, en Centrafrique, le 15 novembre dernier (voir ici, ici et là). Le bilan est effroyable : plus de 40 morts… Toutefois, des informations discutables ont été publiées dans la presse. Le site espagnol Religion en Libertad écrit, par exemple le 19 novembre, que « deux curés […] et quarante fidèles » ont été tués lors de l’attaque de la cathédrale du Sacré-Cœur d’Alindao. De son côté, Catholic News Agency, signalait dans une dépêche du 16 novembre que « au moins 42 personnes avaient été tuées […] dans l’attaque contre la cathédrale », information que le blogue Jihad Watch du 17 novembre reprend avec le titre : « Des musulmans assassinent au moins 42 chrétiens dans un massacre djihadiste dans la cathédrale ».
Si le nombre des victimes du massacre perpétré par des militants musulmans, dépasse assurément les 40 – certaines informations évoquent désormais une centaine de victimes –, il est rien moins que certain que les victimes ont été tuées dans la cathédrales. Il y a eu deux actions majeures distinctes : celle menée contre la cathédrale et celle menée contre le camp de réfugiés pour personnes déplacées non musulmanes, qui se trouve dans la partie ouest d’Alindao. Les deux ont été menées par les musulmans de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), nouvel avatar de la Seleka musulmane. Il y a eu des tués dans le camp et sans doute aussi des tués dans la cathédrale, parmi ceux qui avaient fui le camp et s’étaient réfugiés dans la cathédrale. Il est très probable que la plupart des victimes étaient des chrétiens, mais rien ne permet d’affirmer que dans le camp de réfugiés ne se trouvaient que de chrétiens. Relisez la contribution de l’évêque de Bangassou que j’ai publiée ce matin : il parle bien du camp de réfugiés « pour les non musulmans » et non pour les chrétiens. Il peut se trouver de nombreux animistes parmi ces déplacés. Les tués dans la cathédrale n’étaient pas tous des « fidèles » – autrement dit des paroissiens de la cathédrale – et il n’est pas sûr que toutes les victimes soient des « chrétiens ». On me dira que je pinaille, ce qui n’est pas entièrement faux… mais je crois que même devant de pareilles horreurs, il faut conserver un regard critique et tâcher d’apporter aux lecteurs l’information la plus assurée. On est encore loin de tout savoir sur cette nouvelle tragédie, raison de plus pour ne pas être péremptoire.
“L’Union pour la Paix” en Centrafrique porte bien son nom !!!!!!! la paix par le glaive pour étendre le règne d’Allah dans le monde entier.