Nous avions amplement rapporté, en son temps, cette profanation particulièrement abjecte (voir ici, ici, là, là et encore là) : celle de Notre-Dame-des-Enfants à Nîmes (Gard). L’auteur présumé comparait aujourd’hui même, mardi 8 octobre, devant ses juges…
[…] Ce mardi 8 octobre, l’auteur présumé d’une des dégradations de ce début d’année comparaît devant la justice. Le 5 février, en fin d’après-midi, à Nîmes, une paroissienne découvre que l’église Notre-Dame-des-Enfants a été dégradée. Un tag « Dieu vous bénisse » a été griffonné sur un meuble. Le tabernacle a été forcé et vidé de ses hosties consacrées, retrouvées éparpillées et écrasées dans l’église. Une statue a été maculée d’excréments. Le plus frappant : sur un mur, une croix a été tracée avec des excréments, et des hosties ont été collées dessus.
« Dès que j’ai été prévenue par cette paroissienne, je me suis rendue à l’église et j’ai appelé la police, qui est venue très rapidement », raconte au Figaro Christiane Roux, une retraitée de 66 ans membre du conseil pastoral et de l’équipe d’animation liturgique de la paroisse. « L’église a été fermée pendant quelques jours, le temps qu’elle soit passée au peigne fin ». Le parquet de Nîmes a en effet aussitôt ouvert une enquête, qui a été confiée à la Sûreté départementale du Gard.
Une semaine après les faits, une messe de réparation présidée par l’évêque de Nîmes Mgr Robert Wattebled est célébrée à Notre-Dame-des-Enfants, en présence d’élus, de représentants d’autres religions et de nombreux habitants du quartier populaire de Beausoleil. « Tout le monde a été extrêmement choqué, bien au-delà de la communauté catholique du quartier, et beaucoup sont venus manifester leur solidarité. L’église était archi comble. C’était un beau moment », se souvient Christiane Roux. À contrecœur, la paroisse doit cependant se résoudre à fermer l’église en dehors des célébrations et réunions.
Le 6 mai, trois mois après la profanation de l’église, les enquêteurs interpellent un jeune homme de 21 ans, jusqu’ici inconnu de la police et de la justice. Sur son téléphone – qui a borné dans les environs de Notre-Dame-des-Enfants le jour des faits –, des photos compromettantes sont découvertes. Une de ses empreintes est également retrouvée sur le tabernacle brisé. En garde à vue, le suspect aurait d’abord nié les faits, avant de reconnaître son implication.
Laissé libre sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention, malgré la demande de placement en détention faite par le parquet, le Nîmois est sommé de se présenter devant le tribunal correctionnel ce 8 octobre. Jugé pour « dégradation d’un édifice affecté au culte », il encourt sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende au titre de l’article 322-3-1 du Code pénal. Le père Serge Cauvas, curé de la paroisse, s’est porté partie civile et assistera cet après-midi au procès. « L’essentiel pour nous, c’est de comprendre les motivations de cet individu. Il s’en est pris à ce qui est le plus sacré pour nous ; c’est une véritable attaque à l’encontre de la foi chrétienne », déclare le prêtre au Figaro.
Source : Le Figaro, 8 octobre 2019.