J’ai particulièrement apprécié l’opinion de Jean-Pascal Caravano, auteur, musicien et compositeur-producteur, intitulée Profanations et arithmétique publiée hier sur Boulevard Voltaire, et j’ai imaginé que les lecteurs de notre Observatoire pourraient l’apprécier aussi…
Mercredi dernier, à Tarbes (Hautes-Pyrénées), une église (encore une) a été profanée [voir ici, là et encore là]. Porte fracturée, urine, livrets de messe déchirés ou brûlés… il ne manquait plus que les hosties piétinées. Alors que la presse de gauche sature ses pages d’appels à faire front contre l’islamophobie, la raison nous prie de rappeler que les actes antichrétiens ne cessent d’augmenter et que, sur la seule année 2018, les chiffres officiels en recensent 1063. En examinant le rapport du ministère de l’Intérieur, on constate pourtant que, sur la même période, les attaques subies par les musulmans sont dix fois moins nombreuses (et au plus bas depuis 2010). La Commission nationale consultative des droits de l’homme note, en 2019 : « Les actes antimusulmans enregistrent une baisse globale de 18 % sur l’année écoulée, soit 100 actes qui se répartissent (contre 122 en 2017 et 185 en 2016) en 55 menaces et 45 actions. »
Les curés et l’algèbre, ça fait deux…
Il faut dire que les chrétiens ont un traitement de faveur. France Culture, par exemple, nous explique que les profanations d’églises sont un phénomène « réel mais limité ». La radio payée par nos impôts ressort l’argument fallacieux qui se base sur le nombre d’églises, plus important par rapport aux mosquées « répertoriées » (45 000 contre 2 400). Ce raisonnement est d’une bêtise confondante. Les attaques perpétrées seraient donc justifiées par la densité du patrimoine chrétien, et non par le symbole religieux des édifices. Si des personnes rentrent saccager un sanctuaire catholique, ce n’est qu’une irruption fortuite liée au pourcentage de chances de se retrouver face à une église !
Le père Olivier Ribadeau Dumas, ancien secrétaire général de la Conférence des évêques de France et actuel recteur du sanctuaire de Lourdes, abonde dans ce sens en osant rajouter : « Mais il y a aussi beaucoup de gens qui ne savent pas ce que c’est qu’une église, qui y entrent pour voler, pour dégrader, donc il faut différencier les attaques contre les lieux de culte. »
Alors là, vous venez, Monseigneur, d’ajouter de la complexité à mes calculs ! Par combien dois-je donc diviser le nombre d’agressions contre les chrétiens ?
Déjà, j’ai envie de vous féliciter d’appliquer le précepte qui enjoint à tendre l’autre joue quand un coup nous est porté. Ensuite, en cessant l’ironie, j’aimerais vous dire que les Français, croyants ou non, sont dans leur immense majorité écœurés par votre déni. Et même s’ils passent beaucoup moins de temps que vous dans la maison de Dieu, ils prennent très au sérieux ces agressions qui, au-delà de leur christianophobie manifeste, sont une charge contre notre civilisation.
Pour finir, j’estime qu’il est inconcevable, en France, d’excuser celui qui ne sait pas « ce que c’est qu’une église ».
Cela prouve qu’un nombre considérable de gens, à l’instar de M. Jean-Pascal Caravano, artiste musicien de son état, partagent cette opinion d’un évident simple bon sens.
Et cela rend absolument incompréhensible, illisible, absurde, la position d’un certain nombre (pas tous, Dieu merci !) de membres du clergé catholique qui se voilent la face, minimisent systématiquement les faits, refusent de porter plainte, ne veulent surtout pas faire de vagues !
Que cherchent-ils par cette attitude ? Que craignent-ils à dénoncer les faits ? A appeler un chat un chat ?
A l’inverse, il est même de nombreux agnostiques, indifférents à la religion, voire d’athées convaincus qui au moins demandent le respect de ce qu’ils considèrent à tout le moins comme patrimoine culturel, même si la valeur religieuse qu’y attachent les croyants ne leur est pas essentielle.
Bien sûr il ne faut pas cataloguer de “christianophobe” tout acte hostile contre des biens ou des personnes chrétiennes ; il peut s’agir parfois de “simple” vénalité : on s’en prend à ce qu’il est FACILE de voler, d’agresser pour en tirer un gain plus ou moins immédiat. Est-ce que piller un tronc est de la christianophobie ? @M. Hamiche dira sans doute que oui, mais moi je pense juste que c’est tellement simple de piller un tronc dans une église ouverte et déserte, bien plus simple que s’en prendre en pleine rue ou sur un quai de métro à un distributeur de marchandises quelconques ou à un distributeur de billets, même si c’est bien moins “rentable”, et dans l’état d’esprit , un distributeur de friandises ou un tronc d’église pour le voleur c’est kif-kif !
Mais scier une croix de chemin, incendier un autel, briser des statues d’église, écrire sur des murs d’église à la bombe de peinture des slogans ou inscriptions ou logos volontairement anti-chrétiens, oui c’est de la christianophobie et il y a infiniment plus de faits contre les églises que contre les mosquées ! Qui soit dit en passant sont de véritables bunkers. Tentez donc de rentrer dans une mosquée, à quelque moment que ce soit. Si vous n’y êtes pas introduit par un familier des lieux, impossible d’y rentrer !
Personnellement, et particulièrement compte tenu de la situation et l’ambiance actuelle, je pense que toutes les églises devraient aussi être fermées sauf aux heures des offices ou bien sur RV (ou à des heures précises avec présence obligatoire d’au moins une personne ) pour la visite touristique.
Imaginerions-nous des musées ouverts H24 sans surveillance ?
Est-ce que travestir la réalité des choses, qui peut s’apparenter à une forme de mensonge, peut être considéré comme un acte de charité ou de bienveillance envers les autres religions?
J’en doute fortement d’un point de vue de la raison droite.
Celles-ci n’hésitent jamais à survictimiser leur communauté, pourquoi devrions nous refuser de simplement dire quand nous sommes victimes?