Dans les territoires de l’Autorité palestinienne, les chiffres de la diminution du nombre de chrétiens sont qualifiés, à juste titre, « d’impressionnants » par l’Agence Fides. Toutefois, et contrairement aux explications qu’en donne le site abouna.org, les causes ne relèvent pas exclusivement de « facteurs politiques et économiques ». La discrimination et la persécution qu’y subissent les chrétiens (voir ici, ici, là ou encore là) y comptent pour beaucoup. En avril 2013, je signalais que « pourcentage de chrétiens au sein de la population des Territoires palestiniens a été divisé par deux entre 2000 et 2013, passant de 2 à 1 % en treize ans. Par ailleurs, Jérusalem, qui, en 1948, comptait 27 000 chrétiens, a vu leur nombre se réduire à quelque 5 000 ». Aujourd’hui, six ans plus tard, nous sommes certainement très en dessous de 1 %…
Dans la ville de Jenin, au nord de Naplouse, sur 70 000 habitants, les chrétiens ne sont que 130, presque tous des catholiques de rite latin. A Tubas, autre ville arabe du nord de la Cisjordanie, les habitants sont 40 000 dont 45 chrétiens appartenant à l’Église grecque orthodoxe. À Burqin, village palestinien des environs de Jenin, les chrétiens sont moins de 70 pour une population totale de 7 500 habitants. Les communautés de baptisés présentes dans les centres de Jalameh et Kafr Koud sont, elles aussi, composées de quelques dizaines de personnes alors que dans le village de Deir Ghazaleh, qui comptait une forte minorité chrétienne jusqu’à il y a dix ans, le nombre des baptisés est de 4 sur 1 200 habitants. Le phénomène de la diminution de la population chrétienne dans de vastes territoires de la Cisjordanie soumis à l’autorité palestinienne ressort en termes objectivement impressionnants des chiffres exposés dans une brève contribution due à Hanna Issa, membre du Conseil du Fatah et secrétaire général du Conseil islamo-chrétien palestinien pour Jérusalem et les Lieux saints. Le texte, repris par le site Internet abouna.org, fait mention de « facteurs politiques et économiques » à l’origine des flux migratoires qui réduisent au minimum la présence chrétienne en Cisjordanie […]
Source : Agence Fides, 12 juin 2019.