Si cette nouvelle, que je donne au conditionnel, s’avérait vraie, elle constituerait une provocation antichrétienne majeure du gouvernement turc non seulement contre les orthodoxes de ce pays mais contre toute la chrétienté ! Il ne manque pas de place en Turquie pour fonder un “Centre mondial d’études islamiques” dès lors pourquoi vouloir le construire sur cette île et sur un terrain volé au patriarcat ? Si ce n’est pas une provocation, qu’est-ce donc ?
Le gouvernement turc a fait une annonce le 2 août 2018, susceptible d’accroître les tensions entre l’État et ses chrétiens orthodoxes. Tandis que le séminaire du Patriarcat œcuménique sur l’île de Halki est resté fermé depuis 1971, les autorités turques ont annoncé leur intention d’ouvrir un centre d’études islamiques. En outre, il ressort des plans de la construction que le Centre mondial d’études islamiques sera situé juste en face du bâtiment du séminaire orthodoxe, selon les informations du site russe Sedmitza.ru. Aux dires des experts, l’ouverture du Centre d’études islamiques exclurait complètement la possibilité de réouverture du séminaire, que le Patriarcat œcuménique réclame depuis des années et ce sans succès jusqu’à maintenant. L’école de théologie orthodoxe a été fondée en 1844 avec la permission du sultan Abdulmejid I et fonctionnait jusqu’en 1971, lorsque les autorités turques ont décidé de la fermer. Des rumeurs sur la réouverture du séminaire circulent depuis 2010. Le bâtiment a été restauré récemment, et le président turc Erdoğan a promis au patriarche Bartholomée que le séminaire rouvrirait, peut-être même en automne, bien que les analystes soient prudents à ce sujet. Erdoğan avait proposé précédemment de rouvrir le séminaire en échange de la construction d’une mosquée à Thessalonique. Selon Fuat Bekiroğlu, chef du département des affaires religieuses de Halki, le premier pas entrepris par la Turquie devrait être le transfert de la propriété de la pinède de l’île au département. Les forêts appartenaient précédemment au monastère Saint-Georges du Patriarcat de Jérusalem et à l’ermitage de la Transfiguration du Patriarcat œcuménique, jusqu’à ce qu’ils soient confisqués par le gouvernement d’Atatürk en 1920. Il apparaîtrait toutefois que les habitants d’Halki ne soient pas satisfaits du nouveau projet. L’île est déjà surpeuplée pendant la saison touristique, disent-ils, aussi ne sont-ils pas enclins à voir un afflux d’étudiants musulmans.
Source : Orthodoxie, 11 août