Des commentaires d’intérêt de Mgr Jacques Behnan Hindo. Sa critique des Niniveh Plain Protection Units est assez troublante dans la mesure où ce sont des combattants de milices chrétiennes qui ont défendu, au risque de leur vie – et plusieurs ont l’on perdue – des villages chrétiens le long de la rivière Khabour contre l’attaque de l’État Islamique, alors qu’aucune unité de l’armée syrienne ou des milices kurdes n’était présente sur le terrain. Cette critique est peut-être fondée, mais j’avoue ne pas en comprendre précisément le fondement. Je ne demande, bien sûr, qu’à être convaincu…
Dans l’après-midi d’hier [dimanche 1er mars], 19 chrétiens assyriens ont été relâchés par les djihadistes du prétendu État islamique qui les avaient enlevés au cours de l’offensive du 23 février dans la zone de villages chrétiens sis le long de la rivière Khabour, et sont arrivés à Hassaké. « Il s’agit d’un petit groupe, si on le compare aux centaines de chrétiens encore prisonniers du Daesh (le prétendu État islamique NDT) mais les négociations se poursuivent afin de libérer également les autres et nous espérons que cela sera possible » indique à l’Agence Fides l’archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nisibi, Mgr Jacques Behnan Hindo. Les chefs des Églises et des communautés locales cherchent à maintenir des contacts et à mener des négociations avec les miliciens du prétendu État islamique grâce à la médiation d’un certain nombre de responsables tribaux musulmans locaux. « Le moment est délicat, explique l’archevêque, et toute initiative ou parole non calibrée et prise sans être pesée peut augmenter les risques pour tous ». À ce propos, Mgr Hindo commente négativement le communiqué publié hier dans lequel les milices d’autodéfense [Niniveh Plain Protection Units–NPU, unités de protection de la Plaine de Ninive] présentes en Irak et liées à l’Assyrian Democratic Movement se sont déclarées prêtes à intervenir en territoire syrien pour défendre les chrétiens de Jézirah des attaques des djihadistes. « En cette circonstance de guerre, continue l’archevêque, évoquer des milices chrétiennes peut alimenter des équivoques et des instrumentalisations, en augmentant les risques pour les personnes enlevées. Si elles veulent combattre le califat, elles doivent s’enrôler dans les forces régulières ou dans les rangs des milices kurdes sans créer d’autres milices confessionnelles » […] [Les] milices kurdes mais aussi l’armée syrienne ont repris le contrôle de secteurs de la zone proche de Quamishli mais n’ont pas encore tenté de reprendre les villages assyriens de la vallée de la rivière Khabour. « Depuis le début de l’offensive djihadiste sur ces villages, répète l’archevêque, les incursions aériennes de la coalition internationale contre les positions de l’État islamique ont étrangement été suspendues ».
Source : Agence Fides (2 mars)
Il semble que cet éveque refuse les milices chrétiennes. Certains éveques préferent se mettre sous la protection d´Assad (qui existe encore) ou d´un embryon d´Etat Kurde en train de se former sur le champ de bataille. Qui a raison?
Les milices chrétiennes sont seules à défendre les villages chrétiens, elles devraient être davantage armées
Je crois comprendre que selon l’évêque si Daech sait que des milices chrétiennes interviennent, les risques pour les otages sont aggravées, raison pour laquelle il leur recommande de rejoindre soit l’armée régulière soit les milices kurdes, tactique oblige pour ne pas apparaître comme chrétiennes. Il doit avoir raison.
Je partage le même avis que Françoise, son analyse est tout à fait juste.
Il faut absolument épargner les vies des otages et éviter et d’après l’archevêque: « Le moment est délicat, explique l’archevêque, et toute initiative ou parole non calibrée et prise sans être pesée peut augmenter les risques pour tous. …évoquer des milices chrétiennes peut alimenter des équivoques et des instrumentalisations, en augmentant les risques pour les personnes enlevées… »