Les Santals constituent une tribu indigène que l’on retrouve en Inde – ils y sont plus de 6 millions ce qui en fait la plus grande communauté tribale du pays –, au Népal et au Bangladesh. Dans ce dernier pays, on en ignore le nombre exact mais ils y constituent une minorité non négligeable (environ 200 000). Après 1962, alors que le Bangladesh faisait encore partie du Pakistan, le gouvernement acheta aux Santals 774 000 ha de leurs terres où ils cultivaient la canne à sucre. La cession avait été faite sous condition qu’on continuerait à y cultiver la canne à sucre, faute de quoi les terres reviendraient en toute propriété aux Santals. En 2003, le gouvernement du Bangladesh décida d’arrêter la production de canne à sucre et les Santals exigèrent, sans succès, qu’on leur rende leurs terres ancestrales. D’où des tensions, souvent violentes, entre la tribu et les autorités. Le 6 novembre dernier, dans le district de Gaibandha (nord-est) un affrontement violent s’est déroulé entre des musulmans appuyés par la police et les Santals chrétiens et, en l’occurrence, catholiques. Les musulmans voulaient s’approprier des terres appartenant aux Santals de la paroisse de Mariampur. Ces derniers se défendirent comme ils le font traditionnellement avec des arcs et des flèches, blessant plusieurs agresseurs. De leur côté, les Santals perdirent deux hommes et eurent six blessés sans compter nombre de disparus. Cette attaque contre une minorité chrétienne, est considérée comme préméditée par les observateurs et elle s’est soldée par la destruction et le pillage de leurs maisons. Mgr Sebastian Tudu, évêque de Dinajpur, a protesté contre cette agression condamnée également par Bangladesh Christian Association qui a organisé, le 10 octobre, une manifestation de protestation à Dacca, capitale du Bangladesh.
Source : AsiaNews, 11 novembre