Sur la foi d’une dépêche de World Watch Monitor du 5 juin dernier, je signalais le lendemain l’enlèvement survenu le 3 du même mois du pasteur Pierre Boéna, membre des Assemblées de Dieu, enlevé dans le village de Bilhoré [Burkina Faso], ainsi que son fils, sa belle-fille et sa petite-fille. Toujours sur la foi d’une dépêche de World Watch Monitor du 8 juin, j’annonçais ici la libération du pasteur et des membres de sa famille. Il n’en était rien apprenait-on hier. Selon le fils aîné du pasteur, Baowend-Som Boéna, qui s’était rendu immédiatement à Ouagadougou à l’annonce de la libération, cette dernière lui avait été confirmée sur place par un haut responsable des Assemblées de Dieu qui tenait cette information directement du ministre de l’Intérieur. Mais le pasteur Boéna et les autres otages – de fait au nombre de sept –, ne se manifestèrent pas dans les jours qui suivirent l’annonce de leur libération alléguée. Ce n’est que le samedi 16 juin suivant que Baowend-Som Boéna reçut un appel téléphonique d’un des ravisseurs : « Il me dit alors que mon père et les autres otages étaient toujours détenus au Mali et qu’ils étaient en bonne santé. Quand je lui demandai de me passer mon père au téléphone, il me répondit que les otages [n’étaient pas là d’où il appelait] mais ailleurs, dans un camp près de la frontière avec le Burkina ». Selon ce qu’a déclaré Baowend-Som Boéna, les ravisseurs avaient d’abord pensé que le pasteur était un ministre : quand ils apprirent qu’il était pasteur, ils lui demandèrent de se convertir à l’islam en échange de sa liberté. Ils auraient aussi envisagé que les Assemblées de Dieu paient une rançon pour ces libérations. Il y eut plusieurs contacts par la suite entre les ravisseurs et Baowend-Som Boéna, et ils autorisèrent plusieurs personnes enlevées à prendre contact par téléphone avec leurs familles. Le dernier contact de Baowend-Som Boéna avec les ravisseurs remonte au 30 juin : « Aujourd’hui, on se sait trop quoi faire. Je ne sais pas quoi dire à ma mère pour calmer ses inquiétudes. Nous nous en remettons à Dieu et à l’aide du gouvernement pour obtenir la libération de mon père et des autres personnes enlevées ».
Cette mise à jour indispensable que je vous livre aujourd’hui, est révélatrice de la difficulté d’informer. World Watch Monitor est une agence d’informations très sérieuse qui dispose d’un vaste réseau d’informateurs, mais le sérieux de son travail peut, parfois, être pris en défaut par des signalements faux venant même de sources officielles…
Source : World Watch Monitor, 13 juillet
Continuons à prier pour la libération de tous ces otages burkinabés chrétiens.
Seigneur sois la force et le courage des otages. Permets-leur de rendre un bon témoignage envers leurs ravisseurs. Fléchis le cœur de ces derniers et qu’ils libèrent nos frères et sœurs.
Et @M. Hamiche, nouvel hommage à votre éthique journalistique.