Il y a des malfaisants qui ont de la suite dans les idées… Celui dont nous allons parler est une bête de concours dans la malfaisance christianophobe. Et il est sain d’esprit d’après les experts…
Depuis quatre ans, le curé Irénée Girard et sa paroisse Notre-Dame-de-la-Paix, à Jonquière [Québec], sont la cible d’un individu menaçant qui commet des méfaits à répétition sur les trois églises de la paroisse et fait des menaces de mort.
Les églises Fatima et Saint-Laurent, fermées depuis, ainsi que Notre-Dame-de-la-Paix, ont été vandalisées à plusieurs occasions, dont la pire fois a été constatée au cours de la nuit du 29 au 30 avril 2009. Muni d’une barre de fer, Joël Tremblay, un résident du quartier, a fracassé des vitres, vitraux, bancs et boiseries ainsi que des pièces de mobilier pour une valeur de 11 000 $ [canadiens]. Après une accalmie, les méfaits ont recommencé sur le bâtiment de Notre-Dame-de-la-Paix situé sur le boulevard Harvey, près de Montfort. Le forcené a crié des insanités à plusieurs occasions avant et après des cérémonies religieuses, s’est présenté à trois reprises au secrétariat de la paroisse où il a adressé des reproches à la secrétaire, apeurée.
Irénée Girard a fait effacer des « Fuck Jésus » « Fuck la religion » et autres blasphèmes peints et revendiqués sous le pseudonyme « SDF ». Il ne peut cependant pas relier le même individu à ces graffitis haineux sur les murs de l’église ni aux excréments laissés sur place. « Je ne l’ai pas vu, mais cela fait partie de la longue liste d’événements désagréables que nous avons subis », se plaint le prêtre. « Nous avons envoyé un avis à tous nos bénévoles pour les prévenir et assurer leur sécurité. Après une première condamnation, on a cru que ce serait réglé », se souvient le prêtre. Le harcèlement a repris de plus belle quelques mois plus tard: insultes aux paroissiens et perturbations d’au moins une messe quand Tremblay est entré dans l’église pour dénoncer à haute voix des déclarations du pape Benoît XVI et importuner les paroissiens. Certains ont rapporté avoir été invectivés, mais craignaient de porter plainte pour ne pas s’attirer les foudres de Tremblay. La police a été informée à plusieurs occasions, et le curé a cru, lui aussi, que la fixation de l’individu contre lui et l’Église allait se résorber.
C’était une erreur.
Le 21 octobre 2012, Joël Tremblay rôde autour de l’église et renverse des conteneurs sur le terrain. Le prêtre appelle une nouvelle fois la police qui arrête le suspect pour méfait. Il entend distinctement Tremblay lancer devant les policiers : « Le curé, je vais le tuer ! ». Le prêtre demande à un policier s’il a entendu la menace de mort et le policier répond que la menace ne s’adressait pas à lui. « Il n’y a que moi comme curé ici, à qui voulez-vous que cela s’adresse ? », a répondu Irénée Girard qui a demandé des explications. « Un policier qui dit avoir connu Joël Tremblay à l’école m’a dit que ça venait du décès de ses deux parents sur la glace, il y a plusieurs années. Il en attribue la faute à Dieu et lui en veut, rapporte le prêtre. Il m’a dit que c’est pour se venger de Dieu qu’il s’en prend à moi. » Irénée Girard veut que ces menaces contre lui et ses bénévoles cessent, que les paroissiens puissent pratiquer sans être importunés ou harcelés. Il souhaite surtout que tous puissent vivre en toute sécurité. « Nous avons plusieurs prêtres âgés. Que va-t-il arriver si l’un d’eux est bousculé ou frappé ? », se demande-t-il. Joël Tremblay n’a été détenu préventivement qu’une semaine avant d’être remis en liberté avec la promesse de ne pas s’approcher de l’église et du prêtre. En avril, il a été arrêté de nouveau pour avoir menacé une commise de dépanneur, tout près. Elle a noté qu’il était intoxiqué par l’alcool quand il lui a lancé : « Je vais te fesser dans la face ! » La femme a pris peur et a porté plainte elle aussi. Le 29 juin, après une évaluation psychiatrique qui concluait qu’il n’a aucune maladie mentale qui limiterait sa responsabilité criminelle, Joël Tremblay a été condamné à trois mois de prison. Du banc des accusés, il a rouspété et a été expulsé pour le reste de la sentence qui comprend une ordonnance de probation de deux ans avec suivi pendant 12 mois. Le juge ne lui a pas interdit l’alcool.
Source : La Presse (Canada, 7 septembre)