L’incident qui s’est déroulé dans la cathédrale Saint-Vincent, samedi 28 avril dernier, et dont j’ai traité ici, connaît un développement qui ne manque pas d’intérêt. L’individu qui a proféré des menaces n’était peut-être pas que sous l’influence de l’alcool, comme nous l’apprend cet article d’Info Chalon qui relate sa comparution immédiate du 30 avril. Un peu long, mais à lire avec attention…
Du box, il roule des yeux candides vers sa mère qui murmure un « oui ». Mais un « oui » à quoi ? Être jugé, demander un délai ? Ahmed X, 37 ans et dégrisé [au bout de deux jours…], flotte… puis demande un délai. Le dossier ne sera pas jugé sur le fond aujourd’hui, mais le tribunal va devoir décider si Ahmed X attendra le jugement dehors et sous contrôle judiciaire, ou en prison. L’issue ne fait guère de doute vu les préventions : « menace réitérée de destruction dangereuse pour les personnes », « port sans motif d’arme blanche » (un canif), « vol d’un bien culturel dans un édifice affecté au culte ». Préventions auxquelles un lourd casier donne d’ores et déjà un relief particulier, un peu cartonné : il est en état de récidive légale pour les trois préventions, il a 27 condamnations au compteur, dont « 3 pour menaces – de mort, de crimes ou de délits, et 7 pour vols » synthétise Caroline Locks, substitut du procureur, et puis des violences. Le casier s’ouvre en 1999 (il est né en 1980) : « Qu’en pensez-vous ? » lui demande la présidente Delatronchette. – « Madame, j’étais dans une mauvaise période où j’étais un peu perdu, j’avais un certain mal-être. – C’est une période qui a duré… », remarque la juge. Dans la salle, une des victimes. Le père Thierry de Marsac, en charge de la paroisse de la cathédrale Saint-Vincent, entend se constituer partie civile. Il n’a pas la parole à l’audience, puisque le jugement est renvoyé, mais on échange un peu entre deux portes car le rôle est chargé aujourd’hui, et l’attente, longue. Le prêtre dit que tout le monde est resté calme devant l’irruption avinée du grand Ahmed. Calme oui, mais l’esprit saisi, à cause des menaces et de remarques parfaitement surréalistes sur la lecture fondamentale en ce lieu de culte (« c’est le Coran qu’il faut lire »), par le souvenir encore vif de l’assassinat du père Jacques Hamel en l’église de Saint-Étienne du Rouvray. L’esprit saisi par l’incertitude : la scène va-t-elle basculer ou en rester à l’état de sinistre farce ? Qui se trouve là, qui est cet homme ? Cet homme de 37 ans vit chez ses parents, y est domicilié en tous cas, dans la Loire, et sa mère a fait le déplacement jusqu’au TGI de Chalon-sur-Saône. Il est célibataire, sans enfant. Il est manifestement alcoolique. Il était venu à Chalon après le travail, « avec un ami, pour voir un ami », et s’est inopinément permis un after à la cathédrale Saint-Vincent, il a fait très peur à ceux qui étaient présents. Il a pris le bréviaire, tout en conseillant au prêtre d’aller lire autre chose [« c’est le coran qu’il faut lire »], et à l’audience il annonce qu’il travaille en CDD comme « chauffeur-livreur, employé polyvalent » … chez Emmaüs à Roanne. Une vraie ratatouille. On ne sait même pas si c’est vrai, il devra en justifier lors de son jugement. Ahmed X a un conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation parce qu’il est en sursis mis à l’épreuve, « lui, il a mes contrats de travail ». Un enfant. Un enfant d’un mètre quatre-vingt-dix et d’environ 100 kg, qui aligne les peines pour des infractions et des délits qui tournent en boucle, comme lui. De Roanne, explique la présidente, sont arrivées « de nombreuses mains courantes », se plaignant d’Ahmed, toujours alcoolisé, qui menace et fait n’importe quoi, « des incivilités » dit-on au tribunal. A la cathédrale Saint-Vincent, c’était aussi des menaces et des incivilités, mais alimentées par un imaginaire nourri d’actes barbares, d’une toute puissance sans limites, de celle qui choque et sidère, et qui tue parfois. Ahmed n’est plus un enfant, depuis longtemps, et qu’il croise son histoire personnelle, malheureuse, erratique, que son casier judiciaire dessine, avec la violence nue à laquelle notre société est confrontée, va infléchir encore son destin, sur une pente descendante. « Un guignol, un imbécile », plaidait Me Varlet la semaine dernière (apologie du terrorisme), Me Diry pourrait sans doute le plaider aussi, mais le prévenu risque de voir les effets de son comportement lui échapper. On se demande du reste s’il sera en capacité d’en répondre quoi que ce soit qui tienne la route, il a dû oublier beaucoup de choses, l’alcool reste cependant une circonstance aggravante et non l’inverse. Quand ce grand enfant intègre qu’il va rester détenu jusqu’à son jugement (pour s’assurer de sa présentation, et éviter les risques de renouvellement des infractions) il proteste : « Mais non madame, je ne vais pas réitérer. Madame, je vais perdre mon travail. » Il parle posément puis il se lève. Un mauvais rictus déchire alors comme un éclair son lange, et Ahmed X crache comme un chat en direction de la substitut du procureur, esquissant le geste menaçant, les deux bras tirés une seconde vers l’arrière, comme avant de prendre un élan. Il sera jugé fin mai.
Source : Info Chalon, 1er mai
Ahmed était seul, mais que se passerait-il si un groupe d’excités entrait dans une église. Une foule est aveugle et capable du pire. En France dans le Périgord le 16 août 1870 à Hautefaye, pendant 2h, une foule a torturé, crevé un œil, brûlé sur un bûcher M de Monéys sur une fausse accusation de trahison au profit de la Prusse (rapport historique de Jean Teulé dans “mangez-le si vous voulez”) 19 accusés condamnés 4 à la peine de mort, les autres aux travaux forcés par la cours d’assises de la Dordogne le 13 décembre 1870. Récit d’une foule avinée et excitée qui devient folle, incapable de logique de raison saine, saisie d’une frénésie barbare
Je pense alors aux pogroms subis par les chrétiens du Keratala en Inde il y a quelques années, aux chrétiens d’Afrique, du Rwanda, du Nigéria et d’ailleurs, à la foule qui a conduit Asia Bibi au commissariat de police
Tout cela peut arriver en France contre les chrétiens si l’illettrisme et le laxisme continue