Le communisme, c’est l’empire du mal. Et c’est aussi l’empire du mensonge ! Lire et entendre de telles sornettes en 2016, laisse pantois…
Pour l’Église catholique, Auguste Chapdelaine, canonisé en 2000, est un saint révéré, un missionnaire français martyrisé pour sa foi dans la Chine des années 1850. Mais pour le Parti communiste chinois (PCC), il n’est qu’un funeste violeur doublé d’un espion. À Dingan [Guangxi], village du sud chinois où il a trouvé la mort, des ouvriers mettent la dernière touche à un musée célébrant l’exécution « patriotique » du prêtre et pourfendant l’« opium spirituel » de la religion. À l’intérieur, soutanes et calices sont disposés près d’une reconstitution grandeur nature d’un Chapdelaine vêtu de blanc, agenouillé face au magistrat qui le fera torturer et exécuter. Devant l’édifice, une fresque en bronze longue de six mètres représente le missionnaire dans une cage de fer, conçue pour étouffer lentement le supplicié en quelques jours. Destiné à doper le tourisme local, le musée cadre aussi avec la rhétorique actuelle du PCC fustigeant l’influence des « valeurs occidentales » […] En 2000, le Vatican a canonisé Chapdelaine, déclenchant une réaction enflammée des médias officiels chinois, qui accusent alors le missionnaire d’espionnage et de viol. Des accusations sans fondement historique, selon les spécialistes, mais qui connaissent une seconde vie grâce à la campagne de propagande des autorités locales […] Outre le musée, les autorités de Dingan ont organisé l’an passé un concours de poésie célébrant la décapitation du prêtre. Doté de 1 000 yuans (135 €), le prix récompensait les meilleures rimes « stimulant l’esprit patriotique » et louant le magistrat Zhang Mingfeng, « héros à la volonté de fer ». Le district a aussi commandé un documentaire de deux heures sur Chapdelaine, facturé trois millions de yuans (405 000 €) […] La mort de Chapdelaine a sans aucun doute été exploitée par la France impérialiste [Second Empire] de l’époque, assure Anthony Clark, historien de la Chine à l’Université Whitworth, aux États-Unis. Mais l’histoire décrite par le PCC est « en grande partie inventée » et la version d’un Chapdelaine « séducteur lascif » et espion en soutane n’est selon lui « étayée par aucun document historique ». « La rhétorique officielle de la Chine devient de plus en plus nationaliste ces dernières années », estime-t-il. Les historiens chinois, eux aussi, s’interrogent. Pour Yuan Weishi, professeur retraité de l’Université Sun Yat-Sen de Canton, l’exécution du prêtre est une « honte pour la Chine » et a violé les lois de l’époque.
Source : Tribune de Genève, 10 juillet
S’en prendre à un martyr du XIX ème siècle montre que Le PCC est à bout d’arguments.
La RPC découvre sa puissance et n’a de cesse de marcher dans les pas des japonais qui voulaient dominer l’Asie dans les années trente et quarante du siècle dernier.
Mao , au plus fort de la crise qui l’opposait à l’Urss , disait ” nous pouvons nous permettre de perdre 300 millions d’habitants , qui d’autre le peut ?”
La fuite en avant de ce régime qui accumule les contradictions et qui risque de mourir étouffé par sa mégalomanie.
Protestante et donc préférant avoir affaire au Bon Dieu qu’à ses Saints, je ne suis pas du tout encline au culte des saints ni aux lectures hagiographiques, bien qu’il soit pour moi évident que la connaissance des biographies d’un grand nombre de chrétiens, qui nous ont précédés dans les années et les siècles passés, soit très souvent hautement édifiante.
Je n’avais donc jamais entendu parler de ce Père Chapdelaine… jusqu’à ce matin-même (bien avant de venir sur ce blogue) où j’ai ouvert le numéro de juillet/août 2016 de la revue des MEP, reçu hier et consacré à la Chine. Oui, oui, moi la parpaillote pas sectaire, je suis abonnée à plusieurs revues catholiques ! En plus celle-là est gratuite, vous pouvez la demander si ça vous intéresse ici :
http://www.mepasie.org/rubriques/haut/la-revue-des-mep
Les MEP, pour les lecteurs qui l’ignoreraient, sont les Missions (sous-entendu catholiques) Étrangères de Paris, à la très longue histoire (350 ans) et qui envoient depuis toutes ces décennies des prêtres missionnaires dans 15 à 20 pays d’Asie. Auguste Chapdelaine était missionnaire MEP, mort martyr en 1856 (sous Napoléon III donc) à Dingan dans le Guangxi. (le Guangxi est la province la plus au sud de toute la Chine, à la frontière nord-est du Vietnam). Il faut se souvenir qu’à cette époque, le christianisme n’était toléré que dans 5 ports chinois.
Lisez l’excellent article de EDA (pour Église d’Asie)(organe de presse des MEP) sur ce prêtre, paru aujourd’hui même ici :
http://eglasie.mepasie.org/asie-du-nord-est/chine/2016-07-12-au-guangxi-un-musee-denigre-un-saint-missionnaire-francais-du-xixe-siecle
C’est pour moi une coïncidence très étrange de découvrir l’existence de cette histoire de deux sources différentes, en même temps que sa nouvelle actualité dans la christianophobie chinoise.
Mais comme l’a très justement écrit @thomas 12 juillet 9 h 28 “S’en prendre à un martyr du XIXe siècle montre que le PCC est à bout d’arguments.” et aussi que la foi chrétienne lui fait toujours aussi peur.
D’une certaine façon, il a raison le PCC de se faire du mouron pour son pouvoir (en tout cas déjà actuellement sur les consciences et les âmes) car il semblerait bien que la Chine soit aujourd’hui-même le pays du monde comportant le plus de chrétiens, toutes confessions confondues. Et même dans le coin du Guangxi où a prêché le Père Chapdelaine, l’article cité en lien ci-dessus nous révèle que 160 ans – 160 ANS ! – après le martyr du saint missionnaire, les catholiques, là, sont toujours majoritaires, malgré tout ce que les autorités chinoises ont pu inventer pour les en dissuader, leur vie est rendue difficile, mais ils persévèrent courageusement. Quelle leçon pour nous !
“Dans le village à flanc de montagne de Changjing, où Chapdelaine a vécu et prêché à quelques kilomètres de Dingan, la population, qui reste majoritairement catholique, se dit abasourdie par les récentes initiatives gouvernementales. « Ils sont persuadés que c’est un homme maléfique, mais nous ne le voyons pas comme ça », déclare M. Yang, un jeune agriculteur. A Dingan même, à quelques minutes du musée, le P. Wei, pasteur d’une communauté vieillissante d’une centaine de catholiques, célèbre une messe devant dix fidèles : il récite une prière en l’honneur de Chapdelaine, dans une église aménagée au deuxième étage d’un bâtiment. Le P. Wei déplore l’hostilité incessante des autorités locales. « C’est parce que [la Chine] est un pays athée », estime-t-il. « Ils sont en train de tromper les gens » avec leur vision de l’histoire, s’alarme le prêtre devant le journaliste de passage. “
Une exécution de prêtre martyr digne des pires horreurs de la Révolution française !