La situation de beaucoup de chrétiens est, comme on le sait, critique et périlleuse. Beaucoup de nos frères ont été massacrés par les islamistes, je songe à Maaloula mais aussi à Sadad – dernier épisode tragique qui a incité notre blogue à lancer le 5 novembre une ferme pétition à Laurent Fabius (déjà signée, ce matin à 9 h, par plus de 2 000 personnes… : je vous invite, si cela n’a pas été encore fait, à la signer à votre tour…). Mais beaucoup d’annonces sensationnelles sur des persécutions ou des massacres de chrétiens ne sont que des bobards. Un haut prélat syrien vient de signaler à l’Agence Fides, un nouveau bobard “cuisiné” dans on ne sait trop quelle officine de désinformation.
Dans les villes syriennes d’Hassakè et de Qamishli, aucun massacre de chrétiens n’a eu lieu et l’armée régulière « donne l’impression de pouvoir vaincre les rebelles quand et comme elle le veut ». C’est ce qu’indique à l’Agence Fides S.E. Mgr Jacques Behnan Hindo, titulaire de l’archiéparchie syro-catholique d’Hassakè-Nisibi. De fausses nouvelles faisant état du massacre de 70 chrétiens – dont trois prêtres – qui aurait été perpétré à Qamishli par les rebelles, avaient en effet été lancées sur un certain nombre de sites Internet arabes déjà connus suite à d’autres opérations de désinformation. « Au moment où se répandaient les rumeurs à propos de leur assassinat, indique l’archevêque syro-catholique, je me trouvais à déjeuner avec eux [les prêtres précités NdlR] à Qamishli ». Mgr Hindo ajoute qu’au cours de ces dernières semaines, la pression des milices rebelles sur les deux centres urbains de Mésopotamie s’est fortement relâchée. « Les milices kurdes opérant dans la zone, indique l’archevêque, œuvrent en liaison avec l’armée régulière ». Au plan militaire, les oppositions internes entre formations de l’opposition dégénérant en conflit ouvert pèsent de plus en plus lourd. « Les groupes djihadistes tels que l’État islamique d’Irak et du Levant, massacrent actuellement toute les autres “brigades”. J’ai appris, par exemple, que certains groupes d’anciens militaires passés dans l’opposition ont demandé à réintégrer l’armée. On a l’impression diffuse d’une trêve tacite entre l’armée régulière et les milices rebelles non islamistes dans certaines situations, leur ennemi commun étant devenu les groupes djihadistes » (…).
Source : Agence Fides