Un groupe de musulmans s’en est pris à des prêcheurs chrétiens évangéliques au motif que ces derniers « méprisaient les enseignements de l’islam ». On se demande bien à quoi les agresseurs pouvaient s’attendre : qu’ils les encensent ? Le pasteur Moses Saku a organisé un rassemblement d’évangélisation dans la ville d’Inganga. Cette “croisade” n’a pas été au goût de musulmans locaux qui ont organisé une contre-manifestation car le pasteur aurait déclaré que « le christianisme était bien meilleur que l’islam ». On se demande bien, de nouveau, à quoi les agresseurs pouvaient s’attendre : qu’ils disent le contraire ? La police a dû intervenir pour rétablir l’ordre. « Nous n’avons jamais insulté ni les musulmans ni Allah, mais il semble que les musulmans soient préoccupés par notre manière de souligner les contradictions du Coran », a déclaré le pasteur Moses Saku. Le pasteur Andrew Bogere, de son côté, a rappelé sa détermination à continuer à souligner les contradictions qui se trouvent de la Coran : « Les musulmans ne nous empêcheront pas de prêcher l’Évangile. Nous sommes pour la vérité et on ne nous arrêtera pas ».
Sur la banderole des chrétiens évangéliques rien de faux : « Jésus-Christ n’est pas le prophète Issa de l’islam. En vérité, si Allah est le même que le Dieu de la Bible, alors pourquoi ordonne-t-il de tuer et de haïr les chrétiens et les juifs ? ».
Source : Daily Monitor (Ouganda), 4 juin
En Occident, l’apologétique chrétienne est largement cantonnée aux facultés de théologie, catholiques et protestantes, et ne “ruisselle” sur les fidèles chrétiens non engagés dans des études de théologie qu’assez marginalement : par les quelques pasteurs (au sens large, catholiques et protestants) qui pensent qu’il est important d’enseigner leurs ouailles à ce sujet et par les intellectuels laïcs chrétiens qui en perçoivent l’importance afin d’évangéliser autour d’eux avec quelques chances que leur témoignage porte du fruit, en connaissant les arguments adverses et en apprenant à savoir comment les démonter et les contrer. Et cela nécessite un minimum d’effort intellectuel.
En Afrique, la situation, par manque de moyens matériels et humains (pas suffisamment de formateurs bien formés) de former les chrétiens et leurs pasteurs à l’apologétique, les moyens employés sont plus rudimentaires, mais visent fondamentalement le même résultat : équiper les chrétiens du cru à savoir défendre leur foi, savoir pourquoi ils croient ce qu’ils croient et savoir contrer les attaques de leur foi. Et évidemment dans un environnement musulman, savoir ce qu’est l’islam, ce qu’il dit de lui-même et ce qu’il dit et croit des chrétiens et de leur foi, et toutes les choses fausses qu’il en dit (par exemple les chrétiens doivent savoir qu’un pourcentage incroyable de musulmans pensent que la Trinité des chrétiens, c’est le Père, le Fils et la Vierge Marie).
Cette façon de faire de l’apologétique peut heurter la mentalité française (on ne fait pas de la théologie comparée sur la place publique, calicot à l’appui, c’est une provocation, vous imaginez ça par exemple en pleine gare de Lyon à Paris ? ) mais ne pose aucune difficulté particulière en Afrique… si ce n’est que les musulmans n’ont aucune culture de la confrontation des idées en général et sont d’une intolérance absolue envers quiconque critique leur religion. Voir ce que donnent en France les débats des intellectuels (chrétiens, athées ou musulmans) sur la légitimité qu’il y aurait à soumettre la théologie islamique à des méthodes critiques déjà éprouvées de longue date pour le christianisme et le judaïsme.
Les musulmans, dans cette situation de défense apologétique qui leur est contraire, ne connaissent qu’une seule et unique solution et réaction : la violence physique. Surtout quand ils savent qu’ils ne prennent pas trop de risques vu leur nombre, ou même s’ils prennent de grands risques, jusqu’à celui de perdre leur vie, c’est parce qu’ils ont été persuadés (ou se sont persuadés tout seuls en lisant leurs textes et leurs apologètes) par l’idéologie mortifère que porte l’islam en lui-même que leur vie vaut moins que la victoire qu’est pour eux la mort de leur adversaire.
Ils n’ont pas la moindre idée qu’on puisse être d’opinion divergente, opposée même, sans pour autant exterminer l’adversaire. Cela n’a toujours été, dans les 14 siècles d’histoire de l’islam, que la seule façon qu’ont eue les musulmans de “convaincre ” leurs adversaires : les exterminer et/ou les terroriser.