Comme je l’écrivais hier, la Constitution temporaire promulguée lundi dernier ne satisfait pas les chrétiens égyptiens, elle est même, à certains égards, pire que celle qu’avait voulu Mohamed Morsi, le Président démis de ses fonctions par l’Armée.
À l’initiative de l’Église copte orthodoxe, les chrétiens sont appelés à faire connaître leurs critiques. L’Église copte orthodoxe a chargé une commission de juristes et d’hommes politiques chrétiens de rédiger un mémorandum contenant les observations critiques concernant la Constitution provisoire. C’est ce que confirme à l’Agence Fides l’évêque copte catholique d’Assiout, S.E. Mgr Kyrillos William. « J’espère, ajoute l’évêque, que cette initiative sera suivie par d’autres, de manière unitaire coordonnée et unitaire par l’ensemble des Églises et communautés chrétiennes, en particulier en activant le Conseil national des églises chrétiennes récemment constitué. Les chrétiens doivent affronter dans l’unité le moment difficile que traverse le pays ». La commission compte parmi ses membres l’ancienne parlementaire Susie Adly et le juriste Amir Ramzy. Ce qui alarme les chrétiens est en particulier l’article 1er de la nouvelle Déclaration constitutionnelle, qui, en proposant la charia comme source fondamentale de la législation, en accrédite de fait une interprétation rigoriste, telle qu’appuyée par les écoles d’interprétation proches des salafistes. En ce qui concerne le moment dramatique que traverse le pays, Mgr Kyrillos William réaffirme à l’Agence Fides que « l’armée s’est limitée à sauvegarder la volonté populaire, sans prétendre exercer le pouvoir politique de manière directe. La partie de la population qui se reconnaît dans les Frères musulmans devra être impliquée dans le processus de recomposition du cadre politique national et je crois que cela est souhaitable et possible, dès lors qu’elle mettra de côté ses prétentions hégémoniques ».
Source : Agence Fides
Les disparues d’Égypte
La communauté copte s’organise face aux disparitions récurrentes de femmes. Une association de volontaire organise la résistance : enquêtes de voisinage, rondes de surveillance sont mises en place. Des disparues retrouvées témoignent malgré les risques encourus.
Des femmes coptes assistent à la messe au Caire. © Maxppp
Modes de vie s’intéresse, ce vendredi, à ces centaines de femmes coptes, victimes d’enlèvement et de disparition, mariées de force à un musulman, converties à l’islam. Les familles de ces femmes chrétiennes sont sans nouvelle parfois depuis des années, de leur fille ou leur mère et s’en inquiètent, sans trouver véritablement d’aides des pouvoirs publics.
Dans Modes de Vie, Manon Quérouil auteur du reportage Les disparues d’Égypte pour le magazine Marie-Claire nous raconte comment elle a rencontré un jeune homme à l’origine de l’association des victimes d’enlèvements et de disparitions forcées. La journaliste a réussi par exemple à rencontrer à Alexandrie une jeune femme qui a été kidnappée. Le calvaire de la jeune femme dure quatre mois.
Le but de ses enlèvements serait d’après la communauté copte de convertir les chrétiens à l’islam. Les coptes représentent 10% de la population en Égypte.
http://www.franceinfo.fr/monde/modes-de-vie/disparition-de-femmes-coptes-1055119-2013-07-05