Je dis “suspect” puisque le curé a constaté trois départs d’incendie en trois endroits différents…
Les cloches de l’église sonnent comme si de rien n’était. Mais pourtant, mardi matin [8 décembre], l’accès à la collégiale de Saint-Junien était bloqué par des barrières installées par les services municipaux de la ville. Cette fermeture intervenait après l’incident qui s’est déroulé, lundi dans l’après-midi, au sein de même de la collégiale. Il était environ 15 h lorsque la personne en charge de fermer les portes du bâtiment religieux a vu de la fumée et senti une odeur de brûlé. « Elle nous a directement téléphoné et nous sommes tout de suite venus », avoue le père Jean-Michel Bonnin, curé de la paroisse Saint-Amand de Vienne et Glane. À son arrivée, le prêtre découvre trois foyers de petites flammes dispersés dans une partie de l’église. « Je suis ancien pompier. Je savais qu’il ne fallait rien faire. Donc, on a laissé le feu se consumer tout seul », admet le curé. Quatre bancs sont partiellement brûlés, le cahier où les paroissiens peuvent écrire des intentions de prières a été touché en grande partie. Mais les dégâts les plus importants sont sur la fresque qui était accrochée dans l’église. Cette toile de jute et feutrine de plus de 6 m, à la grande valeur sentimentale pour les paroissiens, avait été réalisée en 2008, un an avant les dernières ostensions, par « des élèves du catéchisme », d’après le père Bonnin. Elle représentait l’histoire, de la naissance d’Abraham jusqu’à nos jours. La gendarmerie de Limoges, contactée par le curé, a pris toutes les mesures nécessaires et a notamment prélevé un cierge, retrouvé par le prêtre sur les lieux. « Il était à l’opposé des foyers. On ne l’a pas touché et les gendarmes ont pris des photos et l’ont mis dans une enveloppe, sans doute pour faire des prélèvements. » Une enquête de voisinage a été réalisée, mais les magasins de la place Lénine [sic ! Il y a encore des places de ce nom en France… ] à Saint-Junien étant, pour la plupart, fermés le lundi, elle n’a pas donné grand-chose. Du côté de la paroisse on reste surpris, même si le curé reconnaît avoir eu quelques problèmes dans le passé. « Il y a deux ans, j’avais appelé la gendarmerie car une des nappes de l’autel était enlevée. Et un jour, on avait retrouvé tous les prospectus par terre. » L’enquête est donc en cours. Les gendarmes de l’identification criminelle se sont une nouvelle fois rendus sur les lieux, mardi matin. Mais au-delà de trouver le ou les coupables, Jean-Michel Bonnin aimerait bien connaître le pourquoi de cet acte. « Je voudrais discuter avec cette ou ces personnes pour connaître les motifs, car aujourd’hui, je ne sais pas qui aurait pu faire ça. On vit dans une société de peur et de malaise qui peut pousser n’importe qui à faire ce genre de geste. Je ne veux blâmer personne mais je veux juste des réponses. »
Source : Le Populaire, 9 décembre