Le 10 mai dernier, je vous signalais ici l’assassinat d’un pasteur protestant dans l’État de Jharkhand en Inde. L’agence d’information des jésuites UCAN India, dont je reprenais l’information de la veille, signalait que pour la police locale l’assassinat du pasteur était le résultat d’un complot. L’émotion fut grande dans le Jharkhand où les chrétiens souffrent des persécutions des extrémistes hindous, et une manifestation fut organisée par les chrétiens pour exiger qu’on fasse la lumière sur l’abominable assassinat du pasteur Abraham Biswas Surin qui fut égorgé et dont le corps mutilé fut retrouvé le 6 mai. Moins de deux semaines après cet assassinat, la police interpellait un certain Mohammad Hussain, un musulman, qui avoua avoir commis le forfait. Il l’aurait commis parce que, selon ses dires, le pasteur lui avait demandé avec insistance et à plusieurs reprises de lui rembourser un modeste prêt équivalent à US$ 164. C’est l’information qu’a donnée la police, et elle a conduit des chrétiens à ne plus voir dans cette affaire quelque chose de liée à la persécution antichrétienne. Mais des zones d’ombre demeurent. Dans le mois qui a précédé son assassinat, le pasteur a reçu pas moins de 40 appels de Hussain. Pourquoi un homme qui s’est dit “harcelé” par le pasteur pour cette histoire de remboursement de prêt, aurait passé un aussi grand nombre d’appels à son créancier ? L’affaire est d’autant plus obscure que des témoins affirment avoir vu le pasteur la veille de son assassinat arrivant à la gare de Rourkela vers 10 h du soir accompagné d’un homme de grande taille. Les caméras de vidéo surveillance ont confirmé cela et la police a pu identifier la personne accompagnant le pasteur : il s’agissait de Mohammad Hussain… C’est sous un pont de chemin de fer de cette gare de Rourkela que son cadavre a été découvert le lendemain matin.
Source : Morning Star News, 30 mai