Intéressants propos du patriarche Sako…
Lorsque Mossoul sera complètement reprise aux djihadistes du prétendu État islamique et que le peuple irakien devra affronter la lourde tâche de recomposer de un tissu politique, social et religieux déchiré, le devoir de tous les Irakiens, à commencer par les responsables politiques, sera de « construire un État de droit, une démocratie nationale, moderne, un pays fondé sur le principe de citoyenneté, et non pas sur des rapports de force prédéfinis entre majorités et minorités déterminées sur une base ethnique et religieuse ». Pour cheminer dans cette perspective, il sera nécessaire de « distinguer la religion de la politique, les institutions religieuses des institutions de l’État en apprenant de l’expérience de l’Occident ». C’est ainsi que le patriarche de Babylone des Chaldéens, Louis Raphaël Ier Sako, a suggéré les critères clefs à suivre, selon lui, pour faire en sorte que la fin des campagnes militaires contre les djihadistes du prétendu État islamique laisse la place à une phase de réelle réconciliation et recomposition nationale, s’opposant aux poussées de désagrégation qui menacent l’unité du pays. « Nous devons séparer la politique de la religion, comme en Occident », a réaffirmé le patriarche, « sans quoi nous n’aurons pas d’avenir ». Le patriarche a exposé ses opinions dans le cadre d’une intervention faite hier, 8 mars, au forum intitulé « Au-delà de Daesh : mettre fin au cycle des conflits ; vers des solutions durables » organisé par l’American University of Iraq, institution universitaire privée suivant des standards d’enseignement nord-américains située à Souleimaniyeh. Au début de son discours – diffusé par les canaux officiels du Patriarcat et parvenu à l’Agence Fides – le patriarche a spécifié ne pas être un homme politique et offrir ses considérations – y compris l’invitation à opérer une distinction entre la politique et la religion – en qualité de citoyen irakien et d’évêque. Au forum, a participé également le Premier Ministre irakien, Haider al-Abadi. « Le Premier Ministre – a fait remarquer le patriarche dans son intervention – a bien exposé les plans pour un avenir meilleur mais il ne pourra faire de miracles si n’existe pas une unité parmi les hommes politiques irakiens et si nous ne collaborons pas tous afin d’accorder la priorité aux intérêts communs plutôt qu’aux intérêts individuels ou partisans ».
Source : Agence Fides, 9 mars
Heureusement que le prétendu Etat Islamique n’a pas fait disparaître le Patriarche Sako de Babylone, ce qui lui permet de (re)prendre la parole avec autorité !