État de l’Union indienne le plus dangereux pour les chrétiens (plus de 1 000 attaques antichrétiennes en 2011), le Karnataka vient d’être perdu part les extrémistes hindous du Bharatiya Janata Party ce qui pourrait signaler une amélioration du sort des chrétiens selon l’Agence Fides.
« Un avenir différent peut exister pour les chrétiens au Karnataka, l’un des plus grands États indiens où les années passées ont été caractérisées par un record en termes de violences antichrétiennes, un avenir fait de respect des droits, de dialogue, de justice et d’harmonie. Dans le cadre des élections locales du 5 mai dernier, le parti extrémiste hindou Bharatiya Janata Party (BJP, parti du peuple indien), aux affaires lors de la précédente législature, n’a en effet obtenu que 40 siège au Parlement local, la majorité revenant au Parti du Congrès, qui a obtenu quant à lui 121 des 223 sièges.
Dans une note envoyée à Fides, l’archevêque de Bangalore, S.E. Mgr Bernard Moras, indique avoir rencontré le nouveau chef du gouvernement, Siddaramaiah, lui présentant les vœux du Conseil des évêques du Karnataka, dont Mgr Moras est le président. À cette occasion, l’archevêque a exprimé les espoirs et les attentes de tous les chrétiens du territoire. Il a également remarqué qu’il serait opportun que les fidèles chrétiens soient davantage impliqués et présents à des postes de gouvernement, au sein des organismes et des institutions publiques.
Le Père Faustine Lobo, prêtre à Bangalore et directeur national des Œuvres pontificales missionnaires en Inde, explique à l’Agence Fides : « Aujourd’hui, la population a plus confiance. Il est possible de construire une nouvelle atmosphère sociale et religieuse. Le BJP a connu une défaite retentissante pour différentes raisons : il est divisé en différentes factions, a été protagoniste d’une mauvaise gestion de la chose publique et de cas de corruption, sachant que trois ministres ont été arrêtés. Il a par ailleurs eu recours une approche communautariste, privilégiant une politique de division et de discrimination envers les minorités. La population n’a pas apprécié et n’a pas renouvelé la confiance au BJP. Aujourd’hui, le Parti du Congrès a la chance de pouvoir mettre en place une politique de bon gouvernement qui pourrait porter de bons fruits, en ce que, dans un an et demi, auront lieu les élections nationales. Les résultats du scrutin au Karnataka représentent un avertissement pour le BJP et pour toute la nation : fomenter la conflictualité sociale et religieuse ne paie pas. En tant qu’Église, nous avons toujours promu et nous continuerons à promouvoir une approche basée sur le dialogue et l’harmonie entre les différentes communautés. Nous espérons un avenir de paix et de développement pour les chrétiens au Karnataka ».
Selon un récent rapport de l’ONG Catholic Secular Forum, le Karnataka est l’État ayant enregistré le plus grand nombre de cas de violences intercommunautaires et interreligieuses avec plus de 1 000 attaques à l’encontre de chrétiens en 2011 soit une moyenne de 3 à 5 attaques par jour. »
Source : Agence Fides
Je suis choqué car je n’avais pas idée de ses divisions et de la haine des Chrétiens !
Je retiens que les chrétiens donnent beaucoup même s’ils ne représentent que 2% de la population ..
Et il y a encore une autre crainte : alors que les chrétiens ne représentent que 2% de la population, ils peuvent représenter jusqu’à 20% des services d’éducation, de santé et d’aide aux plus pauvres.
http://saint-symphorien-78.cef.fr/spip.php?article683
L’Inde, sous-continent de près d’un milliard deux cents millions d’habitants, est une démocratie avec 28 états, 15 langues officielles, parcourue par endroit de très fortes tensions interreligieuses. Les grandes religions s’y côtoient : hindouisme(80%), islam (13%), christianisme (2%), sikhisme (2%), animisme.
Ces tensions ont plusieurs origines
Le 20 août 2010 : « Il faut éliminer le christianisme sinon notre pays sera en danger » lance un député du parti du peuple indien BJP, dans l’état du Karnataka, (état du sud ; capitale : Bangalore).
La violence prend essentiellement sa source dans les milieux hindous extrémistes fondamentalistes.
Le parti BJP en est imprégné. « Sauvons nos valeurs hindoues face aux attaques de la modernité » a entendu un prêtre de Bangalore.
Mais il y a aussi la question des valeurs hindoues : les castes et les hors castes, les dalits, ou intouchables.
En 1950, le gouvernement a aboli le statut d’intouchable pour les seuls dalits hindous, mais n’a rien prévu pour les dalits musulmans, sikhs ou chrétiens. En 2010, les 2/3 des 24 millions de chrétiens sont dalits !
Et les fanatiques hindous veulent maintenir leur monopole, leurs privilèges, par le maintien de l’asservissement des dalits non hindous.
Et il y a encore une autre crainte : alors que les chrétiens ne représentent que 2% de la population, ils peuvent représenter jusqu’à 20% des services d’éducation, de santé et d’aide aux plus pauvres.
Certains hindous se sentent menacés par leur présence et crient au prosélytisme.
Enfin, 6 états sur 28 ont voté des lois anticonversion.