La Coordination Chrétiens d’Orient en danger (CHREDO) tient un rôle irremplaçable, spécifique et complémentaire d’autres organisations, en matière de défense des chrétiens d’Orient. Une délégation de la coordination vient d’être reçue par un conseiller spécial de John Kerry, secrétaire d’État des États-Unis. Cette rencontre a fait l’objet, le 3 février dernier, d’un communiqué dont voici le texte intégral.
À l’occasion de son passage à Paris, M. Knox Thames, conseiller spécial du département d’État [ministère des Affaires étrangères] américain pour les minorités religieuses au Proche-Orient [en Asie du sud et en Asie centrale], a reçu à l’ambassade des États-Unis d’Amérique, une délégation de la CHREDO le vendredi 29 janvier 2016. Un échange constructif a couvert la situation actuelle des chrétiens d’Orient. La fonction de M. Thames a été créée en août 2014 suite à la signature par le Président Obama de la promulgation d’une nouvelle loi actant ce nouveau poste. Le Président a signé le projet de loi le jour même où il a ordonné les frappes aériennes contre Daech pour défendre les Yézidis du Mont Sinjar.
La CHREDO l’a informé de ses actions auxquelles il a porté un grand intérêt. Soutenue par plus de 250 parlementaires français et de plus de 100 députés européens de différents bords politiques, elle a contribué à la création d’un Groupe d’études à l’Assemblée nationale, un Groupe de liaison au Sénat, et un Groupe au Parlement Européen (présidé par Michèle Alliot Marie). La CHEDO a cité Daech devant la Cour pénale internationale et le dossier est en cours d’instruction depuis janvier 2015. Après avoir été citée au tribunal par la CHREDO, la RATP a dû enfin reconnaître une erreur de communication en mettant sur le même plan les chrétiens victimes et les djihadistes criminels. La CHREDO a contribué à faire poser plus d’une centaine de questions écrites et orales à l’Assemblée nationale, concernant la protection des chrétiens d’Orient. Grâce à son initiative, plusieurs mairies ont organisé des rassemblements de soutien aux chrétiens d’Orient en affichant des banderoles sur les murs de leurs bâtiments.
Lors de cette rencontre, les membres présents de la CHREDO se sont entretenus avec M. Thames des questions suivantes:
Les Arméniens attendent des États-Unis la reconnaissance de leur génocide qui avait été promise par le Président Obama avant son élection. Les intérêts des relations avec la Turquie l’ont empêché d’utiliser ce terme à l’occasion des commémorations de la 100ème année du génocide.
En Syrie, les chrétiens et les Arméniens de Der Zor, Kamichli et Alep, subissent le deuxième génocide du XXIe siècle. Une grande partie s’est réfugiée en Arménie et attendent de pouvoir retourner dans son pays. La CHREDO demande que les États-Unis réservent un fonds pour la reconstruction des maisons et églises détruites, en vue de leur retour [des réfugiés] après la disparition de Daech.
L’Irak a perdu 70 % de ses chrétiens qui ont quitté le pays. Il faut agir pour que les 30 % restant ne fassent pas de même. Les camps dans le Kurdistan au nord du pays, doivent être provisoires et [il faut] éviter la création de zones spécifiques permanentes qui les isoleraient du reste du pays. Comme en Syrie, il faut envisager leur retour et préparer un fonds de construction. La CHREDO a demandé l’accélération des préparatifs pour libérer les villages chrétiens de la Vallée de Ninive [de la vallée de la Khabour dans la Plaine de Ninive], le retour des réfugiés dans leurs maisons, et le soutien aux autres chrétiens d’Irak surtout ceux de Bagdad.
Le Liban est le seul pays dans tout le Moyen-Orient qui est présidé par un chrétien mais il est actuellement sans Président depuis 18 mois. Le Liban a perdu une grande partie de ses chrétiens durant la guerre civile des années 70 puis durant les 30 années de tumulte politico-militaire. Les prérogatives du Président de la Pépublique ont été abrogées lors des accords de Taef (Arabie saoudite) à la fin de la guerre civile, ce qui a entraîné une marginalisation de la communauté chrétienne sur l’échiquier politique et au sein de l’État libanais. Afin de rétablir le rôle des chrétiens au Liban et les aider à rester chez eux, la communauté internationale doit respecter leur choix et les laisser élire le candidat le plus fort et le plus représentatif. Après un an et demi de vacance, le pays se prépare à élire un Président suite à l’accord entre les deux plus grandes composantes politiques chrétiennes du Liban, le général Michel Aoun ayant reçu l’appui de son ancien rival M. Samir Geagea. Ceci nécessite un appui inconditionnel de la communauté internationale à ce fait.
La situation des réfugiés qui représentent un tiers de la population, devient insupportable et menace la stabilité du pays. La communauté internationale doit aider à résoudre ce problème majeur et surtout financer le retour des réfugiés dans leurs pays respectifs. Elle doit également aider à reconstruire les églises, les monastères, les écoles, et réhabiliter les tombes des différentes communautés chrétiennes, qui ont été détruites par les terroristes islamistes de Daech et autres groupes salafistes.
En Égypte les coptes considèrent qu’ils ont échappé au danger du règne des Frères musulmans et qu’ils se trouvent actuellement en période d’espoir. Le Président Sissi a multiplié les mots de respect envers leur communauté. En geste historique, sur deux années successives, il s’est présenté à la messe de Noël pour partager leurs fêtes. La présence de 39 coptes et 101 femmes sur un total de 596 députés au nouveau Parlement, est un signe de progrès. La constitution prévoit le respect des minorités, la liberté religieuse et la rédaction d’une nouvelle loi pour la construction des églises. Le gouvernement a participé à la reconstruction de plusieurs églises détruites par les Frères musulmans en aoît 2013. La solidarité de la population musulmane avec les chrétiens, suite à la décapitation des 21 coptes par Daech en Lybie, fait partie des signes de la cohabitation pacifique entre les deux religions. À plusieurs occasions, le Président égyptien a rappelé sa demande qu’il avait exprimée en décembre 2014 à la Grande mosquée d’Al Azhar, de mettre tout en œuvre pour se débarrasser de l’idéologie de haine, et pour la réforme du discours religieux. Tous ces indices démontrent que la situation actuelle des chrétiens en Égypte pourrait servir d’exemple dans le monde arabe. Un progrès reste cependant à accomplir concernant le respect des droits civils.
M. Thames revenait d’assister à Marrakech, au Maroc, à une réunion avec des religieux musulmans qui défendent les droits des non musulmans sur des bases théologiques à partir de leurs écritures sacrées, donnant ainsi un signe dans la bonne direction. La veille, à l’UNESCO, il a plaidé pour la protection de l’héritage et du patrimoine culturel et historique des minorités, que Daech tente de gommer. Il a félicité la CHREDO pour ses actions et lui a exprimé son intérêt à rencontrer les groupes parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat. Il prévoit la création d’une « coalition parlementaire internationale » pour la liberté religieuse, à laquelle la France se joindrait.
MidEast Christian News (MCN) a signalé cette rencontre le 11 février.

Source : CHREDO, 3 février
La confrérie Skull and Bones
Créée en 1832, cette organisation issue de la prestigieuse université de Yale est aujourd’hui
suspectée d’être parmi les sociétés secrètes les plus influente du monde. Auteur d’une enquête sur le
sujet, Ron Rosenbaum affirme que trois des cinq derniers présidents étaient affiliés à la société
secrète des Skull and Bones (‘Crâne et os’ en français). A titre d’exemple, les deux candidats à la
présidence des Etats-Unis John Kerry et George W Bush en 2004 en sont membres depuis
respectivement 1966 et 1968.
Alors comment croire en la sincérité du conseiller spécial de John Kerry ????
les Etats Unis: les pompiers pyromanes