Quand on vous dira ou quand vous lirez quelque part que ce sont les musulmans qui sont les principales victimes des “lois sur le blasphème” au Pakistan, sachez que c’est faux ! Dans un article bien documenté publié aujourd’hui par l’Agence Fides, on apprend, notamment que sur 1 438 personnes qui ont été accusées de blasphème depuis 1987 (les lois sur le blasphèmes ont été votées en 1986), 50 % étaient des membres des minorités religieuses alors même qu’elles représentent moins de 4 % de la population pakistanaise !
La loi sur le blasphème continue à faire des victimes au Pakistan et les minorités religieuses sont les plus vulnérables. Selon les données recueillies par le réseau d’ONG pakistanaises Awaz-e-Haq Itehad (AHI) parvenues à l’Agence Fides, 1 438 personnes ont été accusées de blasphème entre 1987 et octobre de cette année. Les minorités religieuses – qui constituent au total moins de 4 % de la population pakistanaise – représentent 50 % des accusés de blasphème (501 ahmadis, 182 chrétiens, 26 hindous, et 10 dont le credo n’a pas été déterminé). À partir de 1990, 60 personnes ont fait l’objet d’exécutions sommaires liées à des accusations de blasphèmes dont 32 issues de groupes des minorités religieuses et 28 musulmans. De ces 60 victimes, 20 ont été tuées par des agents de police ou alors qu’elles se trouvaient en garde à vue alors que 19 ont été tuées dans le cadre d’attaques de la foule. La province du Pendjab est le lieu où les abus sont le plus nombreux. On y compte 1 086 incidents liés au blasphème, soit 76 % du total, 21% de ces actes étant intervenus dans la province du Sindh. Au moins 1 097 maisons ont été pillées ou endommagées dans les districts de Khanewal, Sangla Hill, Kasur, Gojra et Lahore. Par ailleurs, 17 églises de Khanewal et Korian ainsi que 10 écoles et collèges ont été incendiés dans le cadre de différentes attaques liées à des accusations de blasphème entre 1997 et 2013. Commentant ces données, le militant catholique Peter Jacob, ancien secrétaire de la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale, affirme, dans une note envoyée à Fides : « Les épisodes de présumé blasphème ont eu des conséquences également sur la vulnérabilité des avocats et des magistrats ainsi que sur les accusés et leurs familles (…) Chaque épisode de blasphème allégué, explique-t-il, forme une chaîne d’injustices au sein de laquelle chaque pas porte à une plus grande violence et à la légalisation de l’injustice. Les mesures administratives et le système judiciaire ne sont pas parvenus à bloquer ces violations systématiques des droits fondamentaux (…) Les gouvernements ont fourni, dans la plupart des cas, une réponse dans l’urgence, par des dédommagements ou en reconstruisant les maisons incendiées. Mais devraient être prises en considération également, en ce qui concerne les victimes innocentes – qui selon certains avocats musulmans constituent jusqu’à 80 % du total – la détention prolongée, les dépenses légales, la perte des moyens de subsistance, l’évacuation, temporaire ou définitive, de milliers de familles, ainsi que le préjudice moral qu’elles ont dû supporter. Qui remédie à tout cela ? Qui peut et comment payer toute cette souffrance ? ». En outre, il existe un climat général d’impunité, trop d’enquêtes, comme celle de Gojra, son classées sans suites. Dans de nombreuses nations du monde, le délit de blasphème est prévu mais assorti de peines légères, étant parfois considéré comme un simple délit administratif punissable par des amendes.
Source : Agence Fides (14 novembre)
Au Pakistan, si vous vouler tuer votre chien vous l’accuser de blasphème et tout va tout seul la meute de la masse populaire s’en charge ???
Les musulmans qui accusent quelqu’un de blasphème deviennent ipso facto des assassins, ils se privent donc de tout espoir d’aller un jour au paradis. dans se sens, on peut considérer qu’ils sont leur premières victimes
je rêve d’une mission éducative de l’ONU au Pakistan (pour une fois elle servirait à quelque chose) pour proclamer la nocivité de la loi anti-blasphème le racisme et la paranoïa qui la suit, et arrestation immédiate des contestataires
@ Gilberte
Une très bonne idée, mais je crains que là aussi tout est noyauté!