Nikola Sarić est un chrétien orthodoxe né en Serbie en 1985 qui a étudié l’art de l’icône dans son pays avant d’émigrer à Hanovre en Allemagne, en 2011, où il poursuit son œuvre artistique. Il a été, comme chacun d’entre nous, choqué et ému par le martyre des 21 coptes orthodoxes égyptiens égorgés et décapités par des monstres musulmans, mais son talent d’artiste l’a poussé à en faire une icône. Une de plus de direz-vous, mais celle-là met aussi en scène les assassins, ce que les précédentes icônes n’avaient pas fait. Voici cette icône qui a été reproduite sur le site catholique d’informations en langue anglaise Aleteia avec un entretien accordé par Nikola Sarić (voir son très beau site ici). La formule HL. MÄRTYRER VON LIBYEN signifie Saints martyrs de Libye. Je trouve cette icône vraiment puissante… Qu’en pensez-vous ?
Source : Aleteia (site en anglais), 2 novembre
Puissante, touchante, émouvante… Puisse Dieu le Père par le martyre de ces 21 coptes, pardonner à leurs bourreaux.
Oui très belle icône, mais je trouve qu’on oublie un peu les autres, tous les autres et ils sont des milliers.
Ma remarque n’enlève rien, bien entendu, à ces valeureux martyrs.
Personnellement, cette “icône” me choque car elle ne correspond ni à l’essence-même de ce qu’est l’icône pour un croyant orthodoxe ni à sa fonction spirituelle et théologique.
Pour mieux faire comprendre ce qu’est l’icône pour les orthodoxes, je cite un extrait de la “Théologie de l’icône dans l’Eglise orthodoxe” de Léonid Ouspensky :
“L’icône représente non la chair corruptible destinée à la décomposition, mais la chair transfigurée, illuminée par la grâce, la chair du siècle à venir (voir 1 Co 15, 35-46). Elle transmet par des moyens matériels, visibles aux yeux charnels, la beauté et la gloire divine. C’est pour cela que les Pères disent que l’icône est vénérable et sainte précisément parce qu’elle transmet l’état déifié de son prototype et porte son nom, c’est pour cela que la grâce, propre à son prototype, s’y trouve présente. Autrement dit, c’est la grâce de l’Esprit-Saint qui suscite la sainteté tant de la personne représentée que de son icône, et c’est en elle que s’opère la relation entre le fidèle et le saint par l’intermédiaire de l’icône de celui-ci. L’icône participe, pour ainsi dire, à la sainteté de son prototype et par l’icône, nous participons, à notre tour, à cette sainteté dans notre prière.”
C’est pourquoi, les martyrs sont représentés le plus souvent sans précision trop évidente de leur martyre. Ils peuvent porter les instruments qui ont aidé à les supplicier pour évoquer leur martyre plus que pour le détailler.
Parfois, on peut avoir plus de détails sur les icônes où la figure du saint est entourée de petites icônes évoquant sa vie.
Mais, jamais à ce que j’en sais, les auteurs de persécutions ne sont aussi présents.
J’ajouterai que l’esprit morbide est absent de l’orthodoxie. Et que l’icône n’est la représentation du réel, mais de la réalité déifiée. Elle est une transfiguration.
Or, qui voyons-nous, qui prions-nous, qui adorons-nous devant cette icône où le mal se même à part égale au bien?
Telle qu’elle se présente, sa fonction est dévoyée.
C’est du moins, mon sentiment.
Si un frère orthodoxe pouvait s’exprimer à ce sujet, ce serait certainement intéressant et enrichissant pour nous.
C’est une image, et non une icône représente l’armée satanique (en noir) massacrant les chrétiens.Je ne vois pas très bien pourquoi on y peint ces hommes en noir il faut prier pour les martyrs pas pour les repréentants de satan
la présence des djihadistes est prépondérante, ils sont les acteurs principaux; je pense qu’au contraire, les saints martyrs à cet instant rencontrent Dieu et cela n’est pas mis en valeur