Trois églises du Lot-et-Garonne ont été pillées au cours du week-end du 18 au 20 septembre : Saint-Jean Baptiste d’Antagnac, Saint-Étienne d’Argenton et Notre-Dame-de-l’Assomption de Casteljaloux. Les voleurs ont également tenté, mais sans succès, d’en piller deux autres. C’est lors de leur tentative contre une cinquième église, celle de Guérin, mardi 22 septembre, que leur manège a été observé par une habitante qui a relevé l’immatriculation de leur véhicule et s’est précipitée à la gendarmerie. Les deux voleurs ont été interpellés à leur domicile le soir même et les gendarmes y ont découvert le produit de leurs vols. Les objets volés ont été restitués aux mairies concernées et les deux jeunes gens seront traduits devant le Tribunal de Grande d’Instance d’Agen le 20 novembre prochain…
En matière de confession, certains devront assurément fréquenter plus que d’ordinaire le confessionnal. Et faire pénitence auprès de la justice des hommes. Depuis le début de la semaine, une série de vols a été constatée dans plusieurs églises situées dans les Landes de Gascogne. Un phénomène pris très au sérieux par les enquêteurs de la gendarmerie, tant le mode opératoire laisse à penser que les lieux ont été très précisément pris pour cible, selon les objets liturgiques qu’ils abritent en leurs murs. Francis Bordes, maire d’Antagnac, est encore stupéfait que l’église de son village de 230 âmes fasse partie des édifices dépouillés. « Lundi soir, la personne chargée d’aller arroser les plantes a constaté qu’un carreau donnant sur la sacristie avait été descellé. À l’intérieur, deux statues mesurant entre 1,20 m et 1,50 m de saint Antoine et de la Vierge avec l’enfant Jésus ont été dérobées. Nous avons déposé une plainte mardi, et les autorités nous ont signalé que d’autres vols du même type avaient eu lieu dans les alentours. » La charmante église Saint-Jean-Baptiste d’Antagnac, datant du XVe siècle, avec son clocher arcade et ses deux tourelles carrées, n’a pas suffi à assouvir l’appétit des voleurs. Les voisines d’Argenton et de Casteljaloux ont également été cambriolées, celle de Guérin ayant, de peu, échappé au même sort. « Visiblement, les voleurs savaient ce qu’ils venaient chercher, croit savoir Francis Bordes. Notre statue de saint Antoine de bois sculpté et recouverte de paillettes d’or, avait été prêtée lors d’une exposition à Agen. Elle est même répertoriée au musée des Beaux-Arts. D’autres statues à l’intérieur de l’église, je pense notamment à celle de Jeanne d’Arc, n’ont, elles, pas été emportées. » L’église d’Antagnac déplore en outre la disparition d’un support en cuivre, un tronc enlevé, la porte du tabernacle arrachée [ce qui constitue une profanation. L’Obs], en plus des niches au-dessus de l’autel qui contenaient les statues volées et qui ont été endommagées. Les techniciens scientifiques ont procédé à une analyse des lieux et à des relevés d’empreintes. Même procédé des enquêteurs, mardi, à Argenton, après le pillage d’un porte-bougie et d’un candélabre. « D’après moi, il s’agit de l’œuvre de spécialistes. La fermeture de la porte de notre église est restée intacte. Ils savaient comment s’y prendre, puisqu’il n’y a pas eu effraction. Je reste persuadé que nous avons affaire à des cambriolages ciblés. Mais s’il s’agit effectivement de quelque chose d’organisé, c’est d’autant plus inquiétant », souligne Raymond Girardi. Le maire d’Argenton a lui aussi porté plainte. À moins de 10 kilomètres, une statuette manque aussi à l’appel en l’église de Casteljaloux. Une recrudescence des vols d’objets religieux dans ces paroisses des Landes de Gascogne, dont les élus se sont inquiétés dès le lundi soir, en marge du conseil communautaire, à Grézet-Cavagnan. Le trafic de biens cultuels apparaît très développé depuis l’apparition des sites de ventes en ligne, prisés par les collectionneurs. Le manque de présence permanente des représentants de l’église au sein des édifices religieux, notamment en milieu rural, est aussi un élément à prendre en compte pour expliquer l’appétit grandissant des pilleurs.
Bravo à cette Guérinaise, à son don d’observation et sa perspicacité, à ses réactions appropriées qui ont permis cet heureux dénouement si rapidement.
Ce ne sont ni les actes de désœuvrés stupides et mal éduqués, ni ceux de christianophobes patentés, mais de vils voleurs receleurs dont le seul mobile est la vénalité. Le tort fait aux chrétiens n’est qu’un effet collatéral qui ne leur vient même pas à l’esprit.
Mais ils ne sont que des acteurs intermédiaires qui n’existeraient pas s’ils n’avait pas un marché derrière, des filières d’écoulement, des antiquaires pas regardants mais connaisseurs et compétents et surtout des collectionneurs-acheteurs argentés pour finaliser le marché ; sans eux rien de ces trafics n’existerait. Pourtant combien de fois entendons-nous annoncer aux infos que des collectionneurs aient été sanctionnés ? Non, jamais, ils sont toujours de bonne foi et ne sachant jamais que les objets ou œuvres qu’ils ont achetées ont été volées, ils les ont achetées à des antiquaires qui ont pignon sur rue, toujours en toute bonne foi !
Qui se soucie de faire le ménage ? Avec quels moyens?