C’est une affaire lamentable que votre Observatoire suit depuis son origine (voir ici, ici, ici, là et encore là). Or, on le sait désormais, le professeur des écoles, suspendu depuis février dernier, pour « prosélytisme » est… agnostique. Dénoncé anonymement, alors qu’il bénéficie du soutien militant de tous les parents d’élèves de l’école où il enseigne, la direction académique de l’Indre lui fait un véritable procès en sorcellerie. Cela en dit long sur les dérives sectaires et liberticides d’une certaine “laïcité” dans notre pays. L’enseignant sera fixé sur son sort ce vendredi 2 juin, mais il a par avance prévenu : « Je n’accepterai aucune sanction ». Nous le soutenons.
C’est avec une salve d’applaudissements et des encouragements que le maître d’école de Malicornay et son avocat ont pénétré, hier vers 14 h, dans les locaux de la direction académique, rue Grande, à Châteauroux. Une dizaine de parents d’élèves étaient venus soutenir l’enseignant, soupçonné d’avoir enfreint les règles de laïcité en faisant, entre autres, étudier aux vingt-six enfants de sa classe de CM1-CM2, plusieurs passages de la Bible. « Nous ne laisserons pas commettre une injustice, ont-ils martelé, deux mois après avoir manifesté devant ces mêmes locaux. Nous sommes tous d’accord sur le fait qu’il n’a pas enseigné la religion à l’école. » C’est pour exprimer un avis sur cette question précise qu’une commission administrative paritaire départementale a été réunie hier, en formation disciplinaire. Outre Pierre-François Gachet, directeur académique, et des membres de l’administration, les syndicats étaient représentés. Il est encore reproché au professeur des écoles, qui souhaite rester anonyme, d’avoir projeté, en classe, un film sur la vie de Moïse – « Le Prince d’Égypte, un dessin animé ! », précise l’intéressé – ou encore d’avoir fait répéter la chorale de l’école dans l’église – « Pour l’acoustique ». « Tout cela s’inscrivait dans le cadre d’un enseignement littéraire, a rappelé Me Jean-Raphaël Mongis, son avocat. Qu’on le veuille ou non, la Bible reste le livre le plus vendu au monde. » Dénoncé par une lettre anonyme, l’instituteur est suspendu depuis début février. Il risque une sanction pouvant aller de l’avertissement à la révocation, en passant par une nouvelle suspension ou un déplacement forcé. Hier, les débats ont été, selon lui, « vifs et intenses ». « Il m’a été donné l’occasion de m’expliquer. » Et de réitérer sa position : « Je suis convaincu de n’avoir commis aucune faute. » Il s’est appuyé, pour ce faire, sur le rapport Debray de 2002 qui a renforcé « l’enseignement du fait religieux dans l’école laïque ». « Pendant mes quatre mois de suspension, je me suis remis en question, s’est-il livré, à l’issue de la réunion [qui a duré 4 heures !]. J’ai consulté des spécialistes du fait religieux et de nombreux intellectuels. J’en suis arrivé à la conclusion que mon travail ne pouvait absolument pas être incriminé. Je suis aujourd’hui convaincu qu’il était conforme au programme du ministère de l’Éducation nationale. » L’instituteur de Malicornay sera fixé sur son sort, vendredi [2 juin]. Il prévient : « Je n’accepterai aucune sanction ».
Source : La Nouvelle République, 30 mai (merci P. et F. pour ce signalement)
Cette histoire est bien triste,débile en plus.En enseignant l’islam il aurait droit à une médaille.Ah…
Quand j’ai commencé à enseigner en 1973 dans un collège public, le manuel de 6ème comportait des extraits de la Bible et je les ai étudiés avec mes élèves. Le programme de littérature était en accord avec celui d’histoire présentant les Hébreux. A l’époque, les gens devaient être moins “bêtes” car tout le monde comprenait qu’il s’agissait d’une approche culturelle permettant aux enfants de comprendre notre civilisation.
Voilà un argument pour l’avocat de cet enseignant courageux.
@Françoise Sonnier
Je viens renforcer votre témoignage. A peu d’années près nous devons être de la même génération.
Je suis de la génération qui était en 6ème en 1961 (pas encore le collège à l’époque, on parlait de “cours complémentaire”, moi j’ai fait mon secondaire de la 6ème à la terminale dans le même établissement de banlieue, un lycée, dans le 9.3 , pardon à l’époque la Seine-et-Oise !) et je confirme y avoir étudié des passages de la Bible avec notre professeur de français, alors qu’en histoire, c’était l’Antiquité au programme donc quelques chapitres sur les Hébreux. Et en 4ème notre prof de français, qui clamait haut et fort son agnosticisme, c’est même elle qui nous appris le sens de ce mot, nous recommandait très chaudement la lecture de toute la Bible, faute de quoi nous ne comprendrions rien, ni à la littérature française, ni à la peinture, ni à la sculpture ! Et de nous donner une série de références bibliques ciblées sur les grandes histoires bibliques si nous n’avions pas le courage de tout lire !
Faut-il préciser que mon lycée était un lycée public : “Lycée mixte d’État de …., annexe du lycée du Raincy” ?
et plus de théâtre de Racine, plus de sermons de Bossuet, plus de “génie du christianisme”, plus de Claudel, de Bernanos,et tant d’autres car il faudrait alors expliquer des faits religieux
Ceux qui veulent “ensauvager” la jeunesse sont de plus en plus sectaires : ils en viennent à fabriquer des délits illusoires.
Ceci ne peut servir qu’à intimider le personnel.
Cette histoire est d’une injustice incroyable : on prive un maitre consciencieux de son travail (heureusement pas de son salaire), on le met dans une situation psychologique très difficile, on prive des enfants d’un maitre apprécié de tous et qui fait l’unanimité de leurs parents, tout ça pour quoi ?
Pour une dénonciation anonyme !
Tout cela n’aurait jamais dû être. Une simple visite d’inspection pouvait régler le problème sans que personne, pas même le maitre dans un premier temps ou définitivement, n’en sache rien, juste pour vérifier les dires de cette dénonciation. Éventuellement un ou plusieurs simples entretiens entre plusieurs responsables de l’inspection et le maitre auraient fini de régler le problème.
Cela a pris des proportions délirantes, à cause de la bêtise de hiérarques de l’éducation nationale qui ont pris des décisions dans la précipitation et n’ont pas voulu se déjuger.
Quand on sait la lenteur de réaction de l’EN lorsque se manifestent des soupçons de pédophilie, c’est ahurissant.
C’est lamentable et démontre bien l’esprit obtus de ces laïcards indécrottables.
Seigneur, rend justice à cet homme de bonne volonté, qui sans croire que tu es son Seigneur et son Sauveur, pense néanmoins que Ton histoire vaut la peine d’être racontée et expliquée aux enfants.
Seigneur, que peut-être, toute cette affaire ôte de son esprit et de son cœur les doutes de l’agnostique qu’il est, pour qu’il puisse se tourner vers toi.