Vers 1 h ce matin, j’ai reçu un courriel de Jacky Mamou, président du Collectif Urgence Darfour. Je l’en remercie et je m’empresse de vous en communiquer le texte.
Vous avez sans doute vu dans la presse que les chaînes ont été ôtées à Meriam : la pression internationale paie donc ! Par contre une nouvelle à méditer : nous avons appris de source occidentale confidentielle, que la femme qui avait été arrêtée, elle aussi pour apostasie, Faiza Abdalla (chrétienne de 37 ans, en prison depuis le 2 avril 2014), a finalement abjuré : sa famille ne désire aucune communication à son sujet. Une délégation du [Collectif Urgence Darfour] a eu un [rendez-vous] à l’UNESCO pour faire part de notre préoccupation face à la montée de l’intolérance. Des propositions ont été faites dans la perspective de renforcer la sauvegarde de Meriam… À suivre. À Khartoum, on entrevoit le terme de la phase d’appel de l’affaire de Meriam condamnée à mort pour apostasie. Des sources ont confirmé que la décision du tribunal d’appel interviendrait à la fin de la semaine prochaine pour mettre un terme à la polémique. L’affaire est toujours pendante, en dépit des pressions internationales sur le Soudan pour la faire libérer. D’autant que la loi soudanaise ne prévoit pas d’amnistier des sanctions liées au (crime) de Hadd. De même que le régime islamique de Khartoum redoute d’avoir à faire face à des protestations intérieures. L’un des avocats, Mohamed Abdel Nabi, dans des déclarations à la presse, a dit que trois juges se penchaient sur le cas de Mariam (…) Il a précisé que la décision serait rendu dans les prochains jours. L’avocat a semblé optimiste quant au fait que la décision serait dans l’intérêt de sa cliente, soulignant les errements du juge de première instance. Il a affirmé que Meriam, qui a accouché dernièrement en prison, était en bonne santé et que les autorités permettaient à son époux ainsi qu’à ses avocats de la visiter. Ses fers avaient été enlevés. Mais ils lui seraient remis une fois écoulée la période de « maternité », attendu que les règlements imposent que tout condamné à mort doit être entravé dans la prison. La Commission des lois du Parlement soudanais l’a informé de la procédure. Elle a précisé que Meriam était face à une alternative : soit elle abjurait et revenait dans sa famille, divorçant de son mari chrétien, ressortissant du Soudan du sud, et de nationalité américaine, soit elle affrontait la peine capitale. L’affaire Meriam est prise en compte par l’expert indépendant de l’ONU sur les droits de l’Homme, Mashood Baderin, au Soudan depuis dimanche dernier [15 juin]. Des responsables ont demandé à ce que lui soit remises toutes informations relatives à l’affaire, insistant sur le fait que le dossier était particulièrement exemplaire.