Une malfaisance gratuite mais avec la particularité de s’en prendre aux anges et angelots…
La chaleur écrasante contraste avec la froideur des actes commis dans le cimetière. En haut de l’allée principale, un groupe d’une dizaine de personnes est réuni. Non pas pour un enterrement, mais pour déplorer une situation qui semble s’aggraver. Depuis le début de l’année, les tombes de leurs proches ont été dépouillées de plusieurs statuettes d’anges, déposées par les familles et amis. Dans le carré du nouveau cimetière, les sentiments des victimes sont partagés entre colère et tristesse. « Nous avons déjà du mal à faire notre deuil. Mais là, on nous prend des souvenirs… », explique Odette. Tous ont perdu un père, une mère, un époux. La plupart des personnes présentes viennent ici tous les jours pour se recueillir quelques instants. « On a d’abord pensé qu’on nous en voulait personnellement. Mais quand on a vu que nous n’étions pas les seuls… » C’est par le biais d’une page Facebook qu’ils ont pu se retrouver, et essayer de se faire entendre. Pour tenter de prendre les malfaiteurs sur le fait, certains viennent à des heures différentes. En vain. L’idée de se mettre en planque a aussi été évoquée. Mais pour quelles conséquences ? « Si on tombe dessus, on risque de faire des choses que nous regretterons et pour lesquels on serait punis. » Les objets dérobés coûtent entre 10 et 40 €, en fonction de leur taille. Des têtes de ces statuettes ont été retrouvées un peu plus, derrière une barrière de fortune installée pour fermer le cimetière. « Une méchanceté gratuite », qui chagrine, mais qui révolte surtout. « On a même été regarder sur “Le bon coin”, pour voir s’ils voulaient les revendre, mais nous n’avons rien trouvé », commente Mégane. D’autres dégradations ont été constatées, comme des fleurs arrachées, ou des tombes endommagées. « On sait qu’il n’y a pas que le cimetière, reprend Odette. Mais il faut faire quelque chose. » Des plaintes ont été déposées, des doléances ont été faites auprès du maire. Notamment pour demander une ou des caméras. « On va y réfléchir à la rentrée, nous répond Jean-Michel Szatny. Mais je ne peux pas faire grand-chose, à part prévenir la police. » Il a néanmoins demandé aux employés des espaces verts de passer plus régulièrement.
Source : La Voix du Nord, 23 août (merci A. L. V. pour ce signalement !)