Quoi qu’il advienne de l’Irak en tant que nation dans l’avenir, l’Histoire retiendra qu’un fils éminent de ce pays aura défendu à temps et à contretemps son unité. Cet homme, c’est le patriarche chaldéen Sako. Il vient de nouveau de s’exprimer publiquement sur la nécessité de préserver l’unité du pays et de garantir le respect et la représentation des chrétiens dans le concert national irakien qu’il espère. Le cadre étatique, gouvernemental et militaire actuel de l’Irak n’est assurément pas adapté au maintien de l’unité du pays et à la lutte contre le cancer que représente l’État Islamique en Irak et au Levant. Le patriarche qui voit loin, sait aussi que la région autonome du Kurdistan irakien, où résidaient déjà des chrétiens mais dont le nombre a explosé avec l’afflux des réfugiés, leur est aujourd’hui accueillante, mais il anticipe sur ce qu’elle pourrait devenir un jour et sur l’existence voire la survie des chrétiens sur ce territoire particulier. L’affaire est d’une formidable importance et les gesticulations ne servent à rien.
L’Irak a besoin d’un « gouvernement de salut national » au sein duquel les différentes composantes du pays soient représentées par des hommes politiques sages, en mesure de réaliser les réformes nécessaires pour sortir de l’état d’urgence et pour combattre les poussées centrifuges qui mettent en danger l’existence même de la nation. Parmi les urgences à affronter se trouve également celle d’intégrer à l’armée les milices s’étant créées spontanément sur base ethnique et religieuse dans toutes les zones du pays. Tels sont les points saillants de la lettre que le Patriarche de Babylone des Chaldéens, S.B. Louis Raphaël Ier Sako, a adressé aux plus hautes autorités civiles du pays. La lettre, envoyée [le] 27 août, est adressée au Président irakien, Fuad Masum, au Premier Ministre, Haider al Abadi, et au président du Parlement, Salim Abdullah al Juburi. Au cours de cette même journée, le Patriarche a également envoyé une lettre à Yusuf Mohammed Yusuf Sadiq [président du Parlement de la région autonome du Kurdistan irakien], rappelant la nécessité qu’une nouvelle ébauche de Constitution régionale du Kurdistan irakien soit rédigée sans hâte excessive, et qu’elle soit respectueuse des différentes identités qui coexistent dans la région, contribuant ainsi à préserver la stabilité sociale, la sécurité et le développement économique.
Source : Agence Fides (28 août)