L’Agence Fides a publié hier la dépêche qui suit et sur laquelle je ferai, ensuite, quelques commentaires.
Il est urgent de corriger et d’améliorer la loi sur le blasphème afin d’empêcher ses utilisations abusives et ses instrumentalisations. C’est ce qu’affirment des responsables et chercheurs musulmans, chrétiens, hindous et sikhs réunis ces jours derniers à Lahore. Ainsi que le raconte à l’Agence Fides le Père James Channan, OP, directeur du Peace Centre de Lahore, qui a été l’un des intervenants à cette rencontre, l’assemblée a rappelé que, parmi les 1 170 cas de blasphème enregistrés au Pakistan au cours des soixante dernières années – pour moitié concernant des musulmans et pour moitié des fidèles d’autres religions – « Asia Bibi est la seule femme dans l’histoire de ce pays à avoir été condamnée à mort pour blasphème ». La rencontre a été organisée par le réseau Peace and Harmony Network Pakistan (PHNP), en collaboration avec le Catholic Council for Inter-religious Dialogue and Ecumenism (CCIDE), le Pakistan Ulema and Mushaikh Council (PUMC) et le forum United Religions Initiative (URI). Le secrétaire du CCIDE, Javaid William, a présenté au nom de toutes les organisations une requête unanime au gouvernement visant à ordonner que l’enregistrement officiel d’une plainte pour blasphème puisse être effectuée seulement par un officier de police de grade non inférieur à celui de Commissaire et de garantir le placement en garde-à-vue de du déclarant et du dénoncé jusqu’à la fin de l’enquête. Cette mesure devrait servir à éviter les usages abusifs de la loi dans le cadre de controverses privées. En outre, l’assemblée interreligieuse suggère que tous les cas de blasphème soient jugés par des tribunaux supérieurs (équivalent de cours d’appel NdT) et que, si les accusations se révélaient fausses, le déclarant soit puni sévèrement. Le Père Channan explique à Fides : « À la lumière des derniers cas, il est urgent de revoir et d’améliorer la législation en matière de blasphème pour éloigner les soupçons, la méfiance et la haine, corriger des procédures viciées et éviter des erreurs judiciaires ».
On ne peut que se réjouir d’une telle initiative interreligieuse. Elle montre que, toutes religions confondues, des Pakistanais ont pris conscience de plusieurs aspects de la malfaisance de ces lois sur le blasphème. Mais, comme je l’ai déjà écrit, cette loi est intrinsèquement mauvaise. Tout en saluant ce noble effort, je voudrais bien croire que tous les signataires ont pour objectif final l’abrogation de ces lois et que la demande d’ « amélioration » de la loi actuelle n’en constitue qu’une étape.
Source : Agence Fides (18 novembre)
@M. Halmiche
Ah ! j’aime bien votre dernière phrase M. Hamiche : “Tout en saluant ce noble effort, je voudrais bien croire que tous les signataires ont pour objectif final l’abrogation de ces lois et que la demande d’ «amélioration» de la loi actuelle n’en constitue qu’une étape.”
Mais, ne faites pas que “vouloir y croire”, priez aussi, prions tous ensemble, pour qu’il en soit ainsi. Que notre Dieu tienne tout dans ses mains, oriente vers les bonnes décisions tant les acteurs de ce lobbying civil et religieux des défenseurs des droits de l’homme, qu’aussi celles des autorités du pays, les députés, les législateurs, les magistrats et les juges, les maires et les responsables de la police locale. Que l’Esprit Saint donne à chacun à sa place sagesse et intelligence pour le bien du pays. Relisons Jérémie 29,7 : “Recherchez le bien de la ville où je vous ai menés en captivité, et priez l’Eternel en sa faveur, parce que votre bonheur dépend du sien.”
Je ne fais pas de l’angélisme, je veux juste que les drames successifs vécus par nos frères et sieurs dans ce pays infernal pour eux ne nous conduisent pas au désespoir et à la haine.
Jésus est notre Espérance (1Tim 1,1). Il ne nous a pas promis que nous aurions sur cette terre à parcourir un chemin couvert de pétales de roses, mais il nous a promis son Esprit (Jn14,26) et sa présence (Matt 28,20) . Ses promesses sont véritables et nous savons qu’il a déjà vaincu le monde et qu’Il n’ignore rien de nos tribulations (Jn 16,33).
Courage à chacun pour la persévérance dans la prière !
si les dénonciations deviennent plus difficiles, elles se raréfieront, cela dépend des pouvoirs publics, et de leur pouvoir sur la police
“Corriger et améliorer la loi sur le blasphème” Mais de qui se moque l’agence Fides ? Vous avez, Monsieur Hamiche, tout à fait raison ! Toute loi sur le blasphème est “intrinsèquement mauvaise”, quelque religion qu’elle prétende protéger. D’ailleurs, les manifestants dont la photo chapeaute cette page réclament, eux aussi, purement et simplement, la suppression de cette loi archaïque et liberticide : “Abolish blasphemy laws”.