Les autorités catholiques de Lahore tempèrent l’importance des violences antichrétiennes commises dans le quartier chrétien de Sanda, et donc la dépêche inquiétante d’hier matin d’ASSIST News Service que j’ai signalée ici. Il semble, selon la dépêche de Fides, que la police de Lahore ait bien fait son travail et évité le pire. Tant mieux.
Le quartier chrétien de Sanda, dans la zone la plus ancienne de Lahore, a été le théâtre d’une nouvelle violence hier après-midi, 24 mai, suite à un cas de blasphème. « La police est intervenue à temps, bloquant au départ et évitant la violence de masse. Aujourd’hui, les agents de police surveillent la zone et la situation est totalement sous contrôle » indique à Fides Cecil Shane Chaudhry, directeur exécutif de la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale du Pakistan, minimisant les faits, après la publication de rapports alarmistes et exagérés de la part de certains moyens de communication de masse. « Il n’y a eu ni morts ni blessés. Aucune église n’a été incendiée. Des manifestants ont jeté des pierres et tenté de pénétrer et de saccager l’église (catholique) Saint-Joseph mais ils n’y sont pas parvenus grâce à la rapide intervention des forces de l’ordre qui ont arrêté et même inculpé certains des agresseurs. Certaines maisons privées de chrétiens du district ont subi des dommages mais ils ne sont pas importants » explique-t-il, demandant de ne pas céder à l’alarmisme. « Il existe des personnes et des groupes qui tendent à grossir les incidents et les violences à l’encontre des chrétiens pour des intérêts personnels voire pour des motifs économiques. Il faut être très attentifs à diffuser des nouvelles qui souvent sont manipulées à l’origine » note Cecil Shane Chaudhry. L’épisode a été déclenché par un présumé cas de blasphème. Hier, la police, sur signalement, avait arrêté un homme pour la présumée profanation de pages du coran. Contre ce chrétien, Humayun Faisal Masih, a été par la suite déposée une plainte pour blasphème conformément à l’article 295-b du Code pénal (profanation du coran). L’homme, handicapé mental, est accusé par un certain nombre de musulmans d’avoir brûlé des pages du livre sacré de l’islam. Des passants l’ont dénoncé. Après son arrestation, un groupe de personnes a commencé à se rassembler dans les environs du commissariat de police, se livrant à des actes violents mais les agents ont dispersé la foule. Les manifestants ont alors cherché à reverser leur rage en direction du quartier chrétien mais la police a contrôlé la situation. Le Père James Channan, OP, directeur du Peace Centre de Lahore, remarque pour Fides : « Il s’agit d’un cliché qui se répète : des accusations de blasphème, qui sont totalement à vérifier, auxquelles font suite des violences de masse. Cela est déjà arrivé par le passé. Les chrétiens sont terrorisés parce qu’à l’improviste, ils peuvent être attaqués. Selon la loi sur le blasphème, il existe une procédure à respecter et il ne doit être permis à personne de se faire justice par lui-même. Les institutions et la police doivent garantir la sécurité et la justice. D’autre part, nous pouvons opérer pour contenir et lutter contre la culture de la haine que des groupes extrémistes diffusent dans la société en œuvrant en faveur du dialogue et de l’harmonie ».
Source : Agence Fides (25 mai)
Une petite lueur dans la nuit. Merci Seigneur.
les chrétiens peuvent-ils penser à l’avenir avec les menaces d’accusation de blasphème, suivie de condamnation à mort autour d’eux