Organisé en quelques jours par le Parti Chrétien Démocrate fondé par Christine Boutin et désormais présidé par Charles-Henri Jamin, le rassemblement d’hier au soir à Paris au Trocadéro a été un beau succès puisqu’il a rassemblé plus d’un demi millier de participants, ce qui est plus qu’honorable compte tenu du peu de temps laissé pour cette mobilisation. Ce rassemblement était soutenu par Aide à l’Église en Détresse, l’Œuvre d’Orient, la Fondation de Service Politique, le blogue Nouvel Arbitre, l’Institut d’éthique et politique Montalembert et, bien sûr, L’Observatoire de la Christianophobie. Les responsables de ces organisations, le député PCD des Yvelines Jean-Frédéric Poisson et Christine Boutin ont prononcé des allocutions. J’ai moi-même été invité à prononcer quelques mots que vous trouverez ci-dessous. À noter un slogan lancé et repris vigoureusement par la foule : « Hollande, ta guerre, on n’en veut pas ! », qui rappellera quelques bons souvenirs à beaucoup de nos lecteurs…
Je ne suis pas ici ce soir, comme rédacteur en chef du blogue L’Observatoire de la Christianophobie, pour soutenir un régime politique particulier et précisément celui de Damas. La manière dont les Syriens entendent à l’avenir se gouverner et être gouvernés, est leur affaire : pas la mienne, pas la vôtre, pas celle du gouvernement français, américain ou patagon.
Je suis ici ce soir comme chrétien attentif et préoccupé par le sort tragique présent de mes frères chrétiens syriens, et par celui encore plus tragique qui leur serait inévitablement réservé si d’aventure la coalition hétéroclite qui constitue ladite Armée Syrienne Libre s’emparait du pouvoir, car l’on sait désormais, sans avoir besoin de l’expertise de commissions d’enquête de l’ONU, que l’essentiel de ses combattants est constitué d’islamistes radicaux. Si ces fous furieux arrivaient au pouvoir, c’en serait fini de la chrétienté syrienne et sans doute, par un effet pervers de dominos, des chrétientés de toute la région : songeons au Liban tout proche et si cher à nos cœurs de Français.
Depuis plus de deux ans qu’est né le mouvement de contestation du régime, les chrétiens syriens en ont payé le prix fort : églises et couvents détruits, évêques, prêtres, religieux et religieuses enlevés ou tués, villages chrétiens exterminés, populations chrétiennes terrorisées contraintes à un exil intérieur ou à un refuge précaire à l’étranger…
Le régime de Bachar Al-Assad fut-il, comme on le lit parfois, protecteur des chrétiens ? Pas plus que celui de Saddam Hussein en Irak. Dans ce jeu subtil que mènent des minorités au pouvoir, s’allier à d’autres minorités, particulièrement les chrétiennes, permet de maintenir un équilibre. Ce fut le cas dans l’Irak de Saddam Hussein, ce l’est aussi dans la Syrie des Al-Assad.
Cet équilibre s’est révélé particulièrement fragile en Syrie, mais une intervention internationale achèverait de le disloquer et serait grosse d’une explosion dans toute la région et peut-être au-delà.
C’est pourquoi nous nous opposons de toutes nos forces à toute intervention militaire dans le conflit syrien dont chacun aura bien compris qu’il n’est pas une “guerre civile”, mais un conflit interne sur lequel se sont greffés des intérêts internationaux et des groupes islamistes étrangers qui en constituent désormais la monstrueuse excroissance.
Et si nous sommes hostiles à toute intervention militaire dans ce conflit, nous le sommes tout particulièrement à toute intervention française.
Le rôle de la France dans la région n’est pas de jouer le supplétif d’intérêts économiques ou géopolitiques qui ne sont pas les siens. Au demeurant, la France n’a pas un rôle à jouer mais une mission à assumer ! Cette une mission traditionnelle qui lui vient du fond des âges et qui est celle de protéger les minorités, et notamment les minorités chrétiennes du Proche Orient. Car chacun l’aura compris : les antiques communautés chrétiennes de la région, même minoritaires, sont les seules à pouvoir agir comme un liant dans des sociétés divisées et conflictuelles, les seules à pouvoir témoigner que les vertus évangéliques de paix, de justice et de fraternité peuvent maintenir un lien social dans le respect des libertés de chacun.
Que notre pays veuille bien s’en souvenir. Qu’il renoue enfin avec sa noble et antique tradition. Qu’il arrête de gesticuler et d’agiter la menace de ses armes de guerre. Et que la France, « fille aînée de l’Église et éducatrice des peuples », redevienne un artisan de paix et de justice dans une région qui en a un si impérieux besoin.
Que Dieu protège la France ! Que Dieu protège la Syrie !
Sources : PCD, Salon Beige
Sayyed : «L’écroulement de la Syrie serait catastrophique
Mis à jour le 03/09/2012 à 11:31
Publié le 02/09/2012 à 16:54
Le général libanais Jamil Sayyed est resté très proche d’Assad.
INTERVIEW – Celui qui fut le tout-puissant directeur de la Sûreté générale libanaise lance une mise en garde à l’Occident.De 1998 à 2005, dernières années de l’hégémonie syrienne au Liban, le général Jamil Sayyed fut le tout-puissant directeur de la Sûreté générale libanaise. Très proche encore d’Assad, il a reçu Le Figaro dans son appartement de la banlieue sud de Beyrouth, en permanence protégé par des soldats de la Sûreté générale.
LE FIGARO.- Le régime syrien est-il aux abois?
Général Jamil SAYYED.- Contrairement à ce que dit la propagande diffusée par les télévisions satellitaires du Golfe et par les médias occidentaux, la Syrie a un État et cet État est fort. Cela fait dix-huit mois qu’on nous prédit le renversement imminent du gouvernement de Bachar el-Assad, et il est toujours en place! Vous connaissez beaucoup d’États qui, placés dans la même situation, auraient si bien résisté? La Syrie est confrontée à une guerre médiatique planétaire sans précédent, à l’hostilité de tous ses voisins, à l’ingérence des pays arabes du Golfe, qui consacrent des ressources financières illimitées à aider les rebelles en les armant. L’État syrien n’a jamais cherché à plaire, il n’a jamais voulu se plier aux diktats des Américains dans la région, que ce soit sur la question palestinienne, que ce soit sur le soutien aux mouvements de résistance Hezbollah et Hamas, que ce soit sur l’invasion de l’Irak, que ce soit sur sa relation étroite avec l’Iran. C’est un empêcheur de tourner en rond. L’Amérique, suivie par la France et l’Angleterre, qui sont devenues volontairement ses vassaux au Moyen-Orient, a donc entrepris de détruire l’État syrien. Elle le fait grâce à la collaboration des pétromonarchies, qui doivent tout à Washington. Malheureusement pour elle, la Russie, avec Poutine, a repris du poil de la bête et n’est plus prête à laisser tomber ses alliés historiques.
Comment pouvez-vous reprocher aux Américains de soutenir l’avènement de la démocratie au Proche-Orient?
Assez d’hypocrisie! Le régime syrien était loin d’être parfait ; mais à comparer avec les autres régimes arabes toujours appuyés par l’Occident, il reste de loin le meilleur. Au moins, c’est un État laïque, où régnaient la liberté religieuse, la liberté de la femme, ainsi qu’une vie sociale intercommunautaire ouverte et pacifique. Rien à comparer avec ce qui se passe dans d’autres pays arabes grands alliés des États-Unis, où par exemple il est interdit de dire la messe et où les femmes n’ont pas le droit de conduire ou de voyager toutes seules! À Bahreïn, que s’est-il passé? La majorité chiite a manifesté pacifiquement pour demander l’établissement d’une monarchie parlementaire, c’est-à-dire l’élection par le peuple du premier ministre. Les pays du Golfe y ont envoyé leurs chars et les Américains n’ont rien trouvé à y redire. La Syrie n’était pas parfaite, mais aucun État n’est parfait au Moyen-Orient! Regardez le Liban. Certes, ce n’est pas une dictature. C’est une démocratie, mais elle est dominée par de petites dictatures communautaires, qui volent l’État quand elles s’entendent entre elles et qui le détruisent quand elles se disputent.
La réalité, c’est que le retrait américain peu glorieux d’Irak est une défaite occidentale sans précédent. Pour compenser cette défaite, qui a paniqué leurs alliés régionaux, pour regagner de l’influence dans la région, les Américains cherchent maintenant à rallumer le vieil affrontement sunnites-chiites.
Que vous inspire la déferlante «Frères musulmans», dans le monde arabe?
En dépit de maintes déclarations apaisantes, cette vague met grandement en danger les communautés chrétiennes d’Orient, lesquelles existaient bien avant le début de l’islam. Contre ce froid, les chrétiens disposaient d’un manteau, d’une veste et d’un pull. Ils ont perdu leur manteau en Irak, leur veste en Égypte, et maintenant on voudrait qu’ils perdent leur pull en Syrie et qu’ils se retrouvent en sous-vêtements au Liban!
La Syrie d’Assad est vue par beaucoup d’habitants de la région, et notamment par les chrétiens, comme un mur. C’est un mur, dont l’écroulement serait catastrophique. Cela fait peur même aux gens qui n’aiment pas ce régime. Car l’écroulement de ce mur va provoquer de multiples guerres intestines, visant à créer une nouvelle carte géopolitique du Moyen-Orient. Le mur syrien actuel protège les minorités, principalement chrétiennes. Et vous, occidentaux, vous avez entrepris de détruire ce mur: vraiment, je ne vous comprends pas!
N’exagérons pas. Les Occidentaux ne réclament que le départ d’Assad
du pouvoir…
Mais ne comprenez-vous pas que le départ d’Assad aujourd’hui signifierait la dislocation de l’unité de la Syrie, le déchirement de son armée, l’anarchie, puis le déclenchement de petites guerres civiles partout en Syrie, dont personne ne sortirait vainqueur, à l’exception des groupes fanatiques islamistes? Les chrétiens seraient condamnés à l’exil. L’exemple de l’Irak ne vous a-t-il pas suffi?
Alors, quelle solution préconisez-vous?
L’arrêt immédiat de la violence armée des deux côtés, et l’établissement d’un dialogue politique entre le gouvernement Assad et l’opposition. Je connais bien Assad. Je suis sûr qu’il serait prêt à organiser des élections libres. Que ces élections se fassent dans un climat de paix civile et en présence d’observateurs internationaux! Si Bachar arrive à réunir 51 % des voix, qu’il reste ; sinon, qu’il quitte le pouvoir dignement, dans le calme, et qu’une amnistie générale soit prononcée. Vous me dites qu’Assad a beaucoup de sang sur les mains, je vous réponds: qui n’en a pas en Syrie actuellement? La paix est toujours le fruit d’un dialogue entre des parties qui, peu de temps auparavant, s’entre-tuaient.
N’est-il pas anormal que le Hezbollah, parti libanais, combatte, en Syrie,
aux côtés de l’armée de Bachar?
C’est faux! Dans toute cette affaire, le Hezbollah est le parti libanais qui a montré le plus de retenue et d’esprit de responsabilité. Certes, il ne cache pas son affection pour le gouvernement syrien, lequel ne l’a jamais laissé tomber dans sa résistance à Israël. Mais il ne voit pas de gaieté de cœur couler le sang syrien ; il souhaite une solution politique. Au Liban, le Hezbollah garde son calme et fait tout pour que le conflit syrien ne déborde pas chez nous.
[modéré]
Depuis mars 2011, il y a eu 100 000 morts. Il faut dire que le plus grand nombre de ces morts, ce sont des syriens musulmans, des minorités religieuses ou à cause de leur fidélité au gouvernement. En Irak, il y a 85 morts irakiens musulmans par jour. Et des chrétiens aussi, de ceux qui restent.
ceci est très bien dit, parfait, cette manifestation avait des raisons de se faire, mais malheureusement , ces têtes de mules imbus d’eux-même n’écoute rien, demandons à Dieu d’intervenir, que nos prières arrivent jusqu’à lui.
Ce sont toujours ceux qui se targuent de démocratie qui n’en font aucun cas. Flanby et ses “ministres” ont été mis au pouvoir dans un but essentiel : celui de mener à son terme la destruction de la France, commencée il y a + de cent ans; et, bien sûr celle du Moyen-Orient empêcheurs de danser en rond. Quand les intérêts sont territoriaux et mercantiles, on peut être sûrs que les Etats-Unis et Israël sont aux premières loges; flanby se fait le toutou fidèle de ces derniers, ils se fichent pas mal des vies perdues, de la déstabilisation d’un pays, du massacre de ses habitants; ce qu’ils veulent c’est se rendre maîtres de terres et de richesses qui ne leur appartiennent pas et sur lesquelles ils n’ont aucun droit.
je crois que vous vous trompez d’ennemis Christiane, c’est le quatar et l’arabie saoudite qui sont derrière à pousser à la guerre, d’ailleurs , ils ont proposé de nous payer les dépenses…..c’est révélateur, ils ne veulent plus que des gouvernants islamistes
Naturellement, les chaines de télévision n’ont pas parlé de cette belle manifestation. L’ego de Hollande s’enfle dangereusement il commande “je veux tuer Assad et installer la charia en Syrie, point final”
Je souhaite la Paix pour tous ces peuples qui souffrent tant .Pas la guerre.