Le patriarche Ignace Youssef III Younan, né à Hassaké (Syrie), du patriarcat syro-catholique d’Antioche et de tout l’Orient dont le siège est à Beyrouth (Liban), a répondu hier par courriel à un couple ami de Français qui l’assurait de ses prières ferventes pour les chrétiens d’Irak et de Syrie qui connaissent la pire tragédie de toute leur histoire presque bimillénaire. La gratitude du patriarche à l’endroit de nos compatriotes était accompagnée d’un texte écrit également hier, qu’il a fait parvenir à L’Œuvre d’Orient à Paris, et que la fille de ce couple nous a transmis et autorisé à publier, et je l’en remercie. Le voici.
Aujourd’hui, dimanche après-midi, le Saint-Père, Pape François, a tenu à appeler au téléphone S.B. le Patriarche Ignace Youssef III Younan, Patriarche de l’Église Syriaque Catholique, pour le rassurer qu’il suivait de près et avec anxiété la situation dramatique des chrétiens chassés de Mossoul et menacés dans leur vie. La conversation a duré 9 minutes, pendant laquelle, le patriarche Younan a remercié le Pape François et l’a prié d’intensifier les efforts auprès des puissants de ce monde, pour les mettre en garde que c’est bien d’une épuration de masse sur base religieuse qui est en cours dans la province de Ninive. Quelle honte ! Le patriarche syro-catholique Ignace Joseph III Younan, accompagné de son auxiliaire Mgr Georges Casmoussa et de [l’archevêque de Bagdad des Syriens] Youssif Abba, avaient eu le jour précédent une audience précipitée à la Secrétairerie d’État. S.B. a tenu à rencontrer Mgr Dominique Mamberti, chef du dicastère des relations avec les États, pour lui exposer la situation terrible des chrétiens à Mossoul et localités chrétiennes voisines. Il lui a aussi proposé de convoquer le corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, afin d’intervenir auprès de leurs gouvernements respectifs, leur rappelant qu’une épuration sur base de religion est en cours dans la ville de Mossoul et localités d’environs… D’ailleurs, les bombes continuaient à s’abattre sur les quartiers civils d’Alep, la deuxième grande ville de la Syrie. La cathédrale syro-catholique, Notre-Dame de l’Assomption fut touchée à plein fouet, le vendredi 11 juillet. Trois jours après, ce fut le tour de l’évêché qui fut [la cible] de bombes détruisant à moitié cette belle bâtisse.