J’étais au courant depuis le 17 mars de cette bonne nouvelle tout à fait inattendue : le Père Henri Boulad a obtenu la nationalité hongroise qui lui avait été officiellement décernée la veille par le Premier ministre en personne, Victor Orban ! Ce n’est pas banal… J’avais tenu cette information sous le coude pour ne pas commettre d’impair – même si elle a circulé dans un petit réseau d’amis auquel appartient le Père Boulad –, mais le Salon Beige vient de publier en deux parties (ici et là) un long et passionnant entretien accordé par le cher Révérend Père à Philippe Pellet, un Franco-Hongrois installé chez les Magyars depuis 2005. En voici un court extrait ou le Père Boulad explique toute l’affaire…
Tout a commencé le mois dernier [février] par une visite du vice Premier ministre hongrois pour me remettre de la part du premier ministre Victor Orban une décoration et une invitation à venir en Hongrie. Lors de cette visite, le vice Premier ministre m’a demandé si j’avais un désir quelconque, l’idée m’est alors venue de demander la nationalité hongroise… Il faut savoir que depuis des années – je me rends fréquemment en Hongrie depuis 1992 – j’aime le peuple hongrois par sa profondeur, son enracinement chrétiens, sa conviction et son attachement à des valeurs humaines. Les Hongrois m’apprécient aussi, la Hongrie est le pays où le plus grand nombre de mes livres ont été traduits.
Je trouve que Victor Orban est très courageux par sa position pour sauver l’héritage de son pays et de l’Europe face à cette immigration folle vers l’Europe. Comment se fait-il que l’ensemble des pays européens soit dans une toute autre direction ? Les raisons sont surtout idéologiques – cela n’a rien à voir avec l’Évangile ni l’accueil de l’étranger – idéologie libérale qui consiste à tout accepter et qui dissout toutes les identités par le multiculturalisme et la mondialisation. La Hongrie n’est pas tombée dans ce piège.
Je ne savais que Victor Orban me connaissait et avait lu mes livres. Lorsque nous nous sommes rencontrés le 16 mars dernier, il m’a dit : travaillons ensemble, on peut faire quelque chose ensemble. Jamais je n’avais pensé à cela. Je me suis donc dit : une porte s’ouvre, c’est providentiel. Victor Orban et moi partageons la même vision, nous pouvons ensemble imaginer une autre Europe et réfléchir à quelle stratégie mettre en place pour l’orienter dans une autre direction que celle où elle est en train de sombrer. Je crois que ce petit pays de 10 millions d’habitants qu’est la Hongrie peut faire basculer l’Europe, et il est en train de la faire basculer, et j’ai l’intention de m’y investir ! […]
Je ne crois pas au hasard, je crois à la Providence. Le fait que Victor Orban m’ait envoyé jusqu’à Alexandrie son vice Premier ministre pour m’inviter, c’est un signe de Dieu, je le prends comme tel. Et tant que le Seigneur me donne un peu de santé et une tête qui fonctionne assez bien, je veux m’investir ! Il n’y a pas une minute à perdre, nous sommes devant des enjeux énormes. Et donc c’est au-delà du sentiment, c’est pour moi une obligation, un devoir, c’est un signe donné par Dieu qui me dit : engage-toi, j’ai besoin de toi. Moi qui ne suis rien, qui vient d’Égypte, qui ne connait pas la langue, et bien pourquoi pas. Puisque le Seigneur m’ouvre une porte, j’entre !
Source : Salon Beige, 27 mars
Je suis heureuse de cette nouvelle et l’accueille aussi comme un signe de Dieu. Cependant, une question arrive à mon esprit : comment les supérieurs du Père cceptent ? Est il envoyé en mission en Hongrie ?
Merci pour vos réponses
Bonjour Michèle,
D’après mes informations le Père Henri Boulad n’a pas été envoyé en mission en Hongrie.
C’est sa liberté de parole et d’agir qui dicte sa conduite.
Il a été invité et il a été, comme il y va tous les ans.
J’avais communiqué à notre ami, M. Hamiche la nouvelle et les photos que m’a envoyées le Père (il m’a connu ado. au collège/lycée lorsqu’il était aumônier dans la quarantaine) et je sais que les supérieurs gardent un silence contenu, sans approuver…
Ne pas oublier que lui-même a été supérieur. Donc, difficile de le désapprouver, surtout qu’il ne cessait (déjà à l’époque du collège) et ne cesse de nous dire : La Vérité vous rendra libres… (Jean 8:32).
Bien à vous
François Sweydan
@ Michèle….J’ignore la réponse à votre question concernant le Père Boulad mais je peux vous citer le cas,nettement moins glorieux,de l’archevêque d’Alger “Monseigneur” Duval,qui en 1962,à l’indépendance de l’Algérie,a pris la nationalité algérienne…ce qui lui a valu d’être surnommé par les Français Pieds Noirs “mohamed ben duval”.A ma connaissance,il n’a pas été sanctionné par sa hiérarchie qui,à cette époque,était déjà contaminée par “la théologie de la libération”
@Marie Claude
Je suis chrétienne non catholique et je m’agace très régulièrement sur ce blogue de commentaires d’ultra-catholiques qui dénigrent tout ce qui n’est pas de leur (toute) petite chapelle à l’intérieur même de leur propre église et qui entendent laver tous ses travers, réels ou supposés, plus blanc que blanc.
Mais au moins dans vos critiques, soyez un minimum honnêtes : Mgr Léon-Étienne Duval n’a pas pris la nationalité algérienne en 1962, il a juste décidé de rester en Algérie pour ne pas quitter le navire qui sombrait. S’insurgeant vigoureusement contre la torture, gravissime atteinte à la dignité humaine, et viscéralement abolitionniste en matière de peine capitale, il a sollicité la grâce de terroristes algériens qui avaient tué des touristes, c’est cela qui lui a valu de la part des Pieds-Noirs le surnom de “Mohamed Ben Duval”. Quant à la nationalité algérienne, elle lui a été offerte par les autorités du moment en 1966, alors qu’il n’avait rien demandé…
Et non seulement il n’a pas été sanctionné par la hiérarchie catholique, mais bien au contraire le Saint-Siège l’a soutenu. Paul VI l’a même nommé cardinal en 1965, 3 ans seulement après l’indépendance. J’ai même lu que son influence a été primordiale dans la rédaction de “Nostra Aetate” au concile de Vatican II en 1965.
Mais je sais bien que la grande majorité des Pieds-Noirs lui voue une haine inextinguible. “Le Cardinal DUVAL nous a trahit : en tant que chrétienne et en mémoire des victimes des crimes odieux commis par le FLN ses amis, je ne le lui pardonnerai jamais.” a pu écrire une Lucienne Magalie Pons
Enfin, concernant votre remarque à propos de la “théologie de la libération” , elle n’a pas bien sa place ici puisque ce que vous semblez fustiger à demi-mot, sans l’écrire explicitement, c’est une forme “d’islamophilie” de certaines instances catholiques. Or dans les thèses de la “théologie de la libération”, née en Amérique du Sud, seulement après 1968 et singulièrement avec la publication de “Théologie de la libération” en 1972 par le Père Guttierez, “l’islamophilie” n’est pas précisément ce qu’on pourrait reprocher à ce mouvement.
@Charlotte Parc
duval ,comme Archevêque d’Alger,avait pour mission,de guider le peuple catholique d’Algérie,et vu le contexte terroriste ,de le protéger:c’était facile pour lui,la population était pieuse,fidèle à ses traditions,les églises pleines,les prêtres aimés et respectés,parce que proches de leurs ouailles.Le monseigneur ,lui,probablement plus occupé à suivre le vent nouveau qui soufflait sur l’Eglise,n’a pas soutenu,réconforté la population,(TOUTE la population,européenne,arabe,berbère) contre
les exactions ,les attentats,les massacres.
Le petit clergé,lui, a subi l’exode,a partagé les souffrances de ses ouailles.Tous,prêtres et fidèles,découvrirent d’ailleurs avec stupeur,en posant pour la 1ère fois leurs pieds en “métropole”,que …l’Eglise avait changé (euphémisme)Donc,je confirme mon propos:pour moi,et c’est mon opinion,duval a trahi sa mission de “berger” pour les catholiques,sans parler de sa trahison pour son pays,en passant à l’ennemi.
Réponse à Charlotte Pac : “une Lucienne Magalie Pons” avez-vous écrit dans votre commentaire, je me présente je suis née en Algérie en 1034 (5me génération”) je suis française, le terme dont vous usez et abusez “pieds noirs” est péjoratif et accusateur dans votre commentaire, quand à Monseigneur Duval tous les Français d’Algérie savent parfaitement qu’il n’a jamais eu un mot de compassion , ni une prière pour les français d’algérie, hommes, femmes, enfants et militaires massacrés en Algérie dans des conditions atroces par les rebelles dit fellagas ou FLN, sans doute êtes-vous pour Daesch aujourd’hui ?
MICHEL ABOUCHAAR,
JE CONNAIS LE PÈRE HENRI DEPUIS MON ADOLESCENCE. IL ÉTAIT MON CHEF COEUR VAILLANT,
IL ÉTAIT TOUJOURS RESPONSABLE ET DÉTERMINÉ AU FRANC PARLÉ. JE CROIS RÉELLEMENT QU’IL REMPLIT
UNE MISSION DIVINE, QUE DIEU LE PROTÈGE.
MICHEL
@Michel Abouchaar
Merci de votre commentaire mais, à l’avenir, merci de ne jamais composer vos textes en capitales !