Paraphrasant le titre d’un célèbre ouvrage de Georges Bernanos, le Père Michel Viot, prêtre pour le diocèse de Versailles et aumônier national des anciens combattants, nous a livré hier sur son blogue une réflexion vigoureuse dont la lecture – et la méditation – devrait être fort utile pour nos lecteurs.
Le grand crime des bien pensants.
Ce qui vient de se passer à Nice l’illustre et l’aggrave. Cette horreur prend la suite de celles que nous avons connues en France depuis deux ans, pour faire court, comme de celles commises contre les chrétiens d’Orient que nous n’avons pas voulu connaître ! Elle en annonce d’autres, les bien pensants, demeurant pour l’instant les “mieux disant” aux enchères et aux surenchères qui étendent la tyrannie du pouvoir de l’argent.
Car il ne faut pas s’y tromper, quand Bernanos publie en 1931 La grande peur des bien pensants, il veut lutter contre « la dictature de l’argent qui se révèle comme l’un des obstacles fondamentaux dressés dans la vie des hommes, contre l’irruption du surnaturel, contre la fidélité au message de pauvreté du Christ. »
Vu son temps et son éducation, il concentre ses reproches sur les Juifs, suivant en cela les idées de Drumont. On doit le regretter et surtout ne pas réduire ce livre à une œuvre antisémite ! Même si l’ouvrage en a cette coloration, il n’en demeure pas moins prophétique en dénonçant « la dépossession progressive des états au profit des forces anonymes de l’industrie et de la Banque, cet avènement triomphal de l’argent qui renverse l’ordre des valeurs humaines et met en péril tout l’ordre de notre civilisation. »
Les bien pensants de 1931 ont mené aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale, avec ses crimes contre l’humanité que Bernanos condamnera d’ailleurs. Leur grande peur traduite par leur pacifisme aveugle devant le nazisme, se gargarisait déjà des valeurs supérieures de la démocratie. Résultat : la débâcle de 1940.
Et cela n’a pas servi de leçon. Au nom de l’argent roi, on a construit une Europe, sans souci de rechristianisation – alors que certains politiques en avaient compris la nécessité après le règne du néopaganisme hitlérien et sous la menace du communisme qui n’en était qu’une autre version. Ainsi a-t-on donné une monnaie unique à l’Europe sans gouvernance économique unique ce qui, d’une part, encouragea à la fabrication de “fausse monnaie” et de produits financiers lui correspondant, et d’autre part accéléra le rejet des freins naturels de ce matérialisme destructeur : la foi chrétienne. Et je parle d’accélération, parce que celle-ci, à condition qu’elle soit exprimée dans sa vérité est la seule à pouvoir s’opposer au « tout financier » et questionner utilement l’islam, voire à l’embarrasser…
Le crime de nos dirigeants, et il ne date pas que de 2012, c’est de s’être tellement drapés dans leur bien pensance laïque et républicaine, qu’ils se sont voilés la face devant les réalités de l’heure ! Leurs propos sont autant de “burqas” dont la couleur noire annonce la mort, et ils ouvrent ainsi les barrières à des camions meurtriers comme hier, aux bombes et aux mitraillettes, et demain à quoi d’autres ?
Que de temps a-t-on mis pour parler de terrorisme islamiste ? On aurait préféré sans doute s’en tenir à psalmodier : « Je suis Charlie » avec tout le chœur des bien pensants ! Finalement, le président de la République a parlé, dans la cour des Invalides, d’islam dévoyé ! A-t-il des lumières particulières pour interpréter certaines sourates du Coran ou encore des imams “élyséens” aussi dévoués que son coiffeur ? Quels musulmans veut-on ménager ? Ceux de France ? Ce n’est vraiment pas leur intérêt sur le long terme. Il faut aborder avec eux les sujets qui fâchent, et exiger des éclaircissements. L’État serait dans son rôle de garant de l’ordre public en demandant cela ! Mais il ne le fait pas, ou il le fait mal si j’en crois ceux qui me disent qu’il aurait rempli sa mission. Les Français ont le droit de savoir quel genre de précisions ont été données par les musulmans de France, à qui, et surtout, quels étaient de part et d’autre les degrés de représentativité.
Mais je serai plutôt enclin à croire que la “tête” du pouvoir de notre pays manifeste aux musulmans de France le même sentiment qu’aux chrétiens : le mépris ! Pourvu qu’ils payent et votent, bien !!!!! Qu’ils chantent ce qu’ils veulent…
Rétifs à l’odeur du thé à la menthe des mosquées autant que de l’encens des églises, le pouvoir politique français ne l’est point vis-à-vis des émanations du pétrole ! Il vaut plus cher que le sang des chrétiens, comme le suggère le titre d’un récent ouvrage*. On n’ennuiera donc pas les pays producteurs sur leur islam, on les laissera subventionner nos mosquées dont on continuera à encourager la construction, on permettra à des ressortissants d’autres pays musulmans de rester en France, malgré des condamnations, certes faibles grâce à la justice “taubirienne”, mais on hésitera à accorder le séjour à d’autres musulmans, surtout s’ils veulent devenir chrétiens, poussant même le vice jusqu’à leur demander des preuves écrites des risques de persécutions qu’il encourent, poussant ces malheureux à désigner de futures cibles à des égorgeurs.
Heureusement, ils ne le font pas, se souvenant que les deux policiers assassinés chez eux avaient été suivis quelques jours par leur meurtrier, tout comme le camionneur de Nice était venu repérer les lieux avant le massacre. Aussi les bien pensants doivent-ils arrêter de tromper les Français. En cinquième République, tout dépend du chef de l’État pour ce genre d’affaire. Il faut donc désigner clairement l’adversaire et faire de l’anéantissement de Daech un but majeur, que la France seule ne peut assumer. Cela peut donc conduire à revoir notre politique étrangère ! Parallèlement, l’Église doit dire clairement ce que l’islam est pour le christianisme et compléter Vatican II sur cette question précise. Et ce christianisme là sera d’autant plus miséricordieux qu’il sera vrai, évitant des célébrations ambiguës au profit de réels dialogues.
Enfin, et à regret, j’en reviens au politique, car dans l’urgence où nous sommes il détient sur le plan intérieur une grande partie de la solution. Puisque nous sommes en guerre, il faut décréter une loi martiale qui prévoit la peine de mort (seul vrai moyen de déradicalisation) et le recours à la justice militaire pour tout ce qui a trait au terrorisme. Je le dis comme prêtre et comme citoyen, sans craindre de transgresser notre année de miséricorde, en donnant tout simplement la priorité aux victimes dont le sang crie jusqu’à Dieu.
* Jean-Frédéric Poisson, Notre sang vaut moins cher que leur pétrole (Éditions du Rocher).
– Rétifs à l’odeur du thé à la menthe des mosquées autant que de l’encens des églises, le pouvoir politique français ne l’est point vis-à-vis des émanations du pétrole ! –
Nos dirigeants ne sont pas rétifs à l’odeur du thé à la menthe, mais beaucoup à l’odeur de l’encens de nos églises ! Ne font-ils pas des ruptures du jeûne dans les mairies, mais déposent des plaintes contre des maires qui laissent installer des crèches dans les halls de mairie ?
C’est haro contre la chrétienté et embrassons-nous avec les musulmans.
Là est le problème, ils, les dirigeants et autres zélites, « essaient de remplacer le christianisme par une autre religion qui nous a combattues depuis des siècles » et qui a fait de razzias dans le sud de l’Europe pendant presque aussi longtemps pour faire des populations des esclaves vendus sur les quais d’Alger.
Depuis que l’Eglise avec Vatican II, s’est “ouverte au monde” c’est tout cela qui y est entré en force. Le “remplacement” ayant été avalisé là!
“Il faut donc désigner clairement l’adversaire et faire de l’anéantissement de Daech un but majeur, que la France seule ne peut assumer.”
En somme, “attaquons, attaquons !… comme la Lune”, comme le raillait de Gaulle lors de la Première Guerre mondiale…
Un “aumônier national des anciens combattants” peut-il avoir la liberté de pensée et l’ouverture d’esprit métapolitiques suffisantes ?
Déjà savoir, par enquête poussée, qui organise, arme, paye Daesh, aussi qui Daesh ne frappe jamais, qui soigne les blessés de Daesh – Al Nosra, etc. ; et quels liens existent vraiment avec l’islam(isme) ; enfin qui, par delà les gesticulations, frappe réellement Daesh et qui au contraire a tout intérêt à ce que Daesh existe et perdure pour imposer l’état d’urgence et bien d’autres mesures…
Pour commencer l’enquête, cf., par exemple, Xavier Raufer :
https://www.youtube.com/watch?v=XaKYNmk06hA
Ensuite, grâce à Internet, non encore muselé par “la bien-pensance” d’Eglise, d’Etat, d’UE, d’OTAN, d’Empire, d’Etat profond dans l’Empire, on va de surprise en surprise…
“Il n’y a pas de vérités moyennes.” Georges Bernanos / Journal d’un curé de campagne
Au vu des (non) réactions à cet article, ces deux ajouts :
– Irak, Syrie: la guerre “nourrit le terrorisme”, pour Dominique De Villepin
https://www.youtube.com/watch?v=5jhMNBZychI
– Jacques Baud : le terrorisme comme stratégie militaire https://www.youtube.com/watch?v=7RiT7fCHXXY#t=27
Une lutte anti-terroriste efficace ? Les trois conseils du Clan des Vénitiens.
Posted: 20 Jul 2016 01:07 AM PDT
Une lutte anti-terroriste efficace ?
Les 3 conseils du Clan des Vénitiens :
1. Traiter la PRINCIPALE CAUSE EXTERNE du terrorisme : quitter la Syrie et l’Irak, où la France n’a rien à faire et entretient le feu d’un interminable conflit que nous sommes incapables de résoudre par les armes. Il faut faire jouer la diplomatie. L’intervention française est d’autant plus inutile que Daesh se décentralise et laisse l’initiative des attentats aux cellules locales et à tout individu s’en réclamant. Se souvenir du désastreux exemple américain au Proche-Orient (Bush and Co), qui est à l’origine de la naissance de Daesh.
2. Traiter les PRINCIPALES CONSÉQUENCES INTERNES du terrorisme : rétablissement de la double peine avec expulsion immédiate des étrangers bénéficiant d’un permis de séjour et ayant été condamnés par la justice pour des faits de violence ou des affaires de drogue, car c’est statistiquement la population la plus encline à commettre des actes de terrorisme.
3. DIRE À L’ISRAËL, qui nous offre ses conseils dans le but d’universaliser son conflit local avec les Palestiniens en profitant du fait que Daesh se réclame de l’islam, de se mêler de ce qui le regarde. Lui rappeler qu’il a soigné les daeshistes, ne les combat pas sur le terrain et vit dans le terrorisme, voire du terrorisme, depuis sa naissance.
merci pour ces infos. je suis de votre avis …les causes n’interréssent personne…on préfère tuer des innocents (par nos propres bombes ou par des mercenaires )ces vies volées n’ont aucune valeur, comparées aux nôtres, c’est pourquoi l’on n’hésite pas à tuer encore…Bernanos serait scandalisé d’être mêlé à cette sauce..
Quelle inertie , car hors internet les moyens d’information sont aux ordres de ces pouvoirs.Rien qui puisse leur impliquer une quelconque responsabilité dans ce qui nous arrive. Hier soir sur France 2 , le présentateur du JT parle de la ” folie meurtrière d’un homme”, n’est-ce pas plutôt la haine qu’il aurait du évoquer ?
Sauf que dans l’idéologie du temps, la haine est attribuée, d’office, à d’autres bien que non meurtriers , mais un mensonge répété mille fois devient une vérité.
C’est le temps des ténèbres , mais à chacun sa part , le clergé français depuis les années cinquante a choisi son camp et ce n’est pas celui de ceux qui donnèrent leur vie dans des combats lointains aux ordres de la république.
Père Viot,MERCI pour votre témoignage qui tranche tellement avec la position officielle de l’Eglise,en France .
Merci infiniment très cher Père Viot. J’observe avec grande tristesse et profonde déception, l’Eglise dite officielle, perdre son âme dans la compromission, la déviance, le politiquement correct, les discours ambigües, lâches et trompeurs. J’en ai honte dans mon catholicisme, mais heureusement, cela n’entame en rien ma Foi profonde, non Vaticano/clergico-dépendante, en Jésus Christ, peut-être même bien au contraire! Il y a de mauvais bergers, mais surtout, il y en a de bons, comme vous, le père Guy Pages, frère Rachid, j’espère quelques autres, et puis la lecture (retour aux sources) de la Bonne Nouvelle. Encore merci, nous avons besoin de vous. Que Dieu vous bénisse et vous protège!
Merci à vous, Père Viot d’une part pour votre lucidité et votre vigilance et d’autre part surtout pour votre courage à trouver et oser donner les vraies solutions.
« après le règne du néopaganisme hitlérien et sous la menace du communisme qui n’en était qu’une autre version » (Père Michel Viot).
Il est tentant de renvoyer dos à dos nazisme et communisme qui furent deux totalitarismes qui ont fait beaucoup de morts. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas voir que ces deux totalitarismes, malgré des traits communs, n’étaient pas de même nature. L’un s’enracinait dans un particularisme exacerbé au nom de la race, l’autre dans une idéologie universaliste.
Oui le nazisme était une forme de néopaganisme qui doit beaucoup à l’idéologie allemande, pangermanisme, paganisme, écologie, darwinisme social (par définition anti-social), eugénisme, racialisme, antisémitisme et idéologie völkisch. L’Allemagne est une nation ethnique qui a provoqué des catastrophes presque à chaque fois quelle a eu des velléités étatiques fait remarquer Marie-France Garaud.
Le communisme quant à lui n’était pas un paganisme, plutôt une petite religion séculière, sans dieux, mais avec des incarnations fortes (culte de la personnalité), une croyance dans le genre humain, dans le progrès, dans l’avenir, dans la rédemption (autocritique pendant de l’examen de conscience des chrétiens), dans les lendemains qui chantent (paradis).
Entre les islamistes qui passent à l’acte et ceux qui n’y sont pas encore passés, comment faire la différence ?
Et surtout comment se défendre ?
Quand il y a de la poussière sur les meubles on la retire mieux en amalgamant qu’en séparant les grains.