Le dénouement est heureux pour ces deux humanitaires catholiques instituteurs auprès d’enfants déshérités de l’ethnie badjaos, qui avaient été enlevés par des islamistes voici deux mois, le 4 septembre dernier. Églises d’Asie consacre aujourd’hui un long article à cette bonne nouvelle, plein de détails sur les conditions abjectes de détention de ces deux personnes par un groupe islamiste dont on ignore s’il s’agit du groupe Abu Sayyaf ou du Front Moro de Libération Nationale (MLNF), mais ce dont on est sûr c’est que ce sont des salopards et que leurs deux victimes sont de vrais disciples du Christ.
Les victimes, qui viennent d’être relâchées, ont évoqué auprès de l’agence Ucanews leurs dures semaines de captivité au sein de l’organisation terroriste, assurant que « seule la foi leur avait permis de tenir durant cette épreuve ». L’île de Basilan est située dans la Région autonome musulmane de Mindanao (ARMM), zone en proie à la violence armée depuis plus de quarante ans (…) Agés respectivement de 24 et 25 ans, Frederick Banut et Cherben Masong travaillent pour Charity Children Foundation (CCFI), une ONG catholique dépendant de la congrégation espagnole des clarétains (Missionnaires Fils du Cœur Immaculé de Marie) Ce n’est pas la première fois que les clarétains sont la cible de militants armés (…) Les deux jeunes volontaires racontent que le soir de leur kidnapping, ils dînaient avec deux de leurs élèves dans une cabane au bord de la mer lorsque d’un bateau à moteur descendirent une douzaine d’hommes « habillés comme des policiers et portant de longues barbes ». Les hommes firent irruption dans la cabane demandant « où était le prêtre » en tausog, langue de la province de Sulu (où se trouve le quartier général d’Abu Sayyaf). Les deux enseignants répondirent qu’il n’y avait pas de prêtre avec eux, mais ils furent immédiatement menottés et traînés vers le bateau, d’un modèle appelé jungkung dans la région. Ignorant les raisons de leur kidnapping, les ravisseurs refusant de répondre à leurs questions, les deux jeunes gens crurent qu’« [ils] allaient mourir ». L’un d’entre eux, Frederick, raconte avoir empêché l’un des hommes armés de lui arracher la croix qu’il avait autour du cou en la jetant lui-même à la mer. Après six heures de voyage, les deux enseignants sont débarqués dans le village de Talipo, dans la province de Sulu, où ils sont remis à un autre groupe armé. Là, les deux otages sont séparés et durement questionnés par les ravisseurs qui veulent savoir combien ils pourraient retirer de leurs rançons. Ils subissent ensuite des menaces et des séances d’endoctrinement afin de se convertir à l’islam et de devenir « moudjahidin » (combattant pour l’islam). On demande à Frederik de se marier avec l’une des femmes combattantes du groupe. Comme il refuse, il est sévèrement battu : « Je leur ai dit qu’ils pouvaient me tuer mais que jamais je ne renoncerai à ma foi. » (…) Frederick et Cherben sont restés captifs durant 43 jours avant que leur libération ne soit négociée, le 18 octobre dernier. Aucun détail n’a filtré sur les conditions de la libération des deux hommes. Leurs amis et leurs proches ont conseillé aux deux volontaires de quitter Basilan mais tous deux ont refusé. « J’ai appris à aimer mon travail ainsi que cette part de défi et d’aventure, explique Charben, et de plus, j’ai appris à aimer le peuple badjao. » « Je pense que j’ai encore beaucoup de chose à faire pour Dieu », témoigne de son côté Frederick, qui souhaite lui aussi poursuivre son travail au sein de l’Église et auprès des « gitans de la mer » (badjaos) à Basilan. « Avoir notre vie menacée, c’est normal, surtout si nous montrons notre attachement à suivre le Christ », déclare-t-il, ajoutant que malgré le douloureux souvenir de sa captivité, il continuera à prier pour ses ravisseurs « afin qu’ils reçoivent la lumière parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Source : Église d’Asie
Et que sont ils devenus après le passage du typhon ???