141 avaient déjà été arrêtés voici trois semaines. La chasse aux chrétiens se poursuit et qu’on ne s’imagine pas que seuls les chrétiens “non reconnus” sont pourchassés : les “reconnus” le sont aussi…
Plus de trente chrétiens appartenant aux églises pentecôtistes ont été arrêtés par les forces de sécurité ces jours derniers. La police a procédé à ces arrestations alors qu’ils étaient rassemblés en prière en trois lieux différents de la capitale, Asmara. En théorie, le gouvernement érythréen reconnait la liberté religieuse. En réalité, les autorités reconnaissent seulement quatre religions : le christianisme orthodoxe, l’Église catholique romaine et l’Église évangélique luthérienne d’Érythrée – lesquelles représentent 50 % de la population – ainsi que l’islam sunnite – pratiqué par 48 % de la population. Les autres groupes religieux sont considérés comme illégaux car le gouvernement affirme qu’ils constituent des instruments de gouvernements étrangers. Des agents de police accomplissent des opérations continuelles contre des résidences privées où des fidèles de religions non reconnues, surtout des chrétiens pentecôtistes, se rencontrent pour la prière communautaire. Ils ne sont relâchés que s’ils abjurent leur foi.
Les confessions autorisées par les autorités d’Asmara connaissent, elles aussi, une attitude rigide de la part de ces mêmes autorités. L’Église orthodoxe elle-même a subi une forte ingérence de la part des autorités. En 2007, le Patriarche Antonios, critique vis-à-vis du Président, Isayas Afeworki, a été déposé par le gouvernement et se trouve depuis lors en résidence surveillée. À sa place, le gouvernement a imposé Dioskoros, mort en 2015, laissant le siège patriarcal vacant.
L’Église catholique connait une situation difficile. Les autorités exigent en effet le plein contrôle de toutes les organisations religieuses, telles que les écoles privées, les cliniques et les orphelinats, institutions qui fournissent un soutien incontestable à la population érythréenne – confrontée à la pauvreté, sachant que ce secteur social, dans lequel l’Église catholique est particulièrement présente, fait l’objet de contrôles continuels […] Outre les persécutions religieuses, l’Érythrée est, selon des ONG telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch, un État qui pratique systématiquement la répression de groupes politiques et sociaux d’opposition et dans lequel la société demeure fortement militarisée.
Source : Agence Fides, 3 juin 2019.