Dans son édition du 22 avril, le quotidien La Croix, s’appuyant sur une information de l’hebdomadaire Catholic Herald du 13 précédent, et après avoir évoqué la profanation d’un cimetière chrétien (dont j’ai traité ici), écrit : « Auparavant, Daech avait profané la cathédrale catholique de Mossoul. Revenant de deux jours de visite aux réfugiés chrétiens à Erbil, dans le Kurdistan irakien les 12 et 13 avril, le cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster, a rapporté à la presse le témoignage de l’archevêque de Mossoul des chaldéens catholiques, Amel Shimoun Nona, à qui des djihadistes de Daech envoient “régulièrement des photos de ce qu’ils font à la cathédrale” “désacralisée, vandalisée, et transformée en mosquée”. »
L’information est erronée : ce n’est pas la cathédrale catholique qui a été profanée et transformée en mosquée, mais la cathédrale syro-orthodoxe Saint-Éphrem de Mossoul. En outre, l’archevêque Amel Shimoun Nona n’est plus l’archevêque de Mossoul, puisqu’il a été nommé le 15 janvier de cette année, archevêque, à titre personnel, de l’éparchie (évêché) de Saint-Thomas-l’Apôtre de Sydney (Australie), et donc le siège de Mossoul est vacant. Le cardinal Nichols n’a donc pas rencontré l’archevêque Amel Shimoun Nona à Erbil, mais l’archevêque du diocèse d’Erbil, Mgr Bashar Warda, au côté duquel il se trouvait lors de la messe célébrée le dimanche 12 avril au soir. Pour s’en convaincre, il convenait de ne pas s’en tenir au seul article du Catholic Herald, mais d’aller à la source première, dont s’est inspiré l’hebdomadaire catholique britannique, c’est-à-dire au site de la chaîne de télévision britannique ITV qui a reproduit, le 12 avril, un article écrit de la main même du cardinal Nichols. Ce dernier y précise : « Alors que nous participions à la célébration de la messe de la vigile orthodoxe de Pâques [nuit du 11 au 12 avril] avec deux mille fidèles, nous avons entendu leur évêque les encourager à garder l’espoir, à être courageux et à se tenir prêts à reconstruire à la lumière de la force et de la lumière du Christ ressuscité. Et cet évêque sait que sa cathédrale à Mossoul a été profanée, vandalisée et transformée de manière provocatrice en mosquée. Il le sait par les combattants de l’État islamique en Irak et au Levant lui envoient régulièrement des photos de ce qu’ils font. Mais sa foi et son courage sont inentamés ».
Le site du diocèse de Westminster donne d’ailleurs cette précision : « Au cours de son séjour, le cardinal Vincent a également rencontré l’archevêque syro-orthodoxe de Mossoul […] Bien qu’on lui envoie régulièrement des photos de la profanation de sa cathédrale par les forces de l’État Islamique, il demeure tenace et a prêché, lors de la vigile de la Pâques orthodoxe le 11 avril, sur la nécessité d’être “prêts à reconstruire, à aller de l’avant” sitôt que lui et sa communauté pourront retourner à Mossoul ».
Je pense avoir bien établi que la cathédrale de Mossoul transformée en mosquée par les islamistes, n’est pas la catholique mais la syro-orthodoxe, autrement dit Saint-Éphrem.
Avant de ressusciter, l’Eglise chrétienne et tous les disciples du Christ devront subir une “semaine sainte”, un temps de la Passion avant le “passage” final. C’est évidemment décourageant de subir tant de souffrance, mais la “résurrection” suivra.
Tant mieux si cette cathédrale est transformée en mosquée. Au moins elle ne sera pas dynamitée par ces sauvages. Elle est sauvée.
En somme, pour vous, le patrimoine architectural est plus important que le patrimoine spirituel.
C’est un point de vue.
Le bâtiment église est-il plus précieux que le temple immatériel dont chaque chrétien est une pierre?
@ C. B. Mais non, ce que Jean Ferrand veut dire, pour poursuivre sa pensée jusqu’au bout, c’est qu’il reste l’espoir, si les chrétiens pouvaient revenir sur place, que la cathédrale transformée en mosquée soit reconsacrée avec une croix au sommet de l’édifice et à nouveau affectée au culte catholique – comme Sainte-Sophie à Istamboul / Istanbul : on garde l’espoir !
Mouai … l’espoir fait vivre, mais jusqu’à quel point faut-il l’avoir cet espoir ?
Parfois, ne vaut mieux t-il pas mieux repartir sur une base saine ? Il est vrai qu’en Espagne ce fut le contraire qui c’est fait.